Amérique du sud : un trafic conteneurisé en croissance de 6,1%
Avec une croissance de 6,1% en 2017, le trafic conteneurisé des ports d’Amérique du sud effacent la mauvaise performance de l’année précédente. Une croissance globale qui reste malgré tout entachée par des baisses dans des ports de premier niveau international.
Les chiffres du trafic conteneurisé des ports d’Amérique du sud, communiqués dès la fin du mois de mai par la Cepal (Commission Économique pour l’Amérique Latine), montrent un changement notable dans la logique portuaire d’Amérique du sud. Les ports qui ont misé sur une place de hub régional tendent à voir leur trafic diminuer quand ceux qui ont parié sur une fonction de porte d’entrée vers un marché gagne.
Dans le contexte international, le volume conteneurisé portuaire dans le monde est en progression de 7%. Avec une hausse de 6,1% globale sur l’ensemble du continent l’Amérique du sud se place dans la moyenne internationale. Le classement des ports a été quelque peu modifié en 2017. En effet, en affichant une croissance de 19,4% à 3,9 MEVP, le port de Colon, au Panama, a pris la première place du continent. Le port brésilien de Santos a subi quelques déconvenues et ne croît que de 5,4% à 3,6 MEVP, ce qui le place à la seconde position. Les autres dix premiers ports conteneurisés du continent conservent leur rang d’une année sur l’autre. Balboa au Panama, Manzanillo au Mexique, Cartagène en Colombie clôturent le quinté de tête.
De plus, si les croissances des ports varient selon la région, le continent a vu le nombre de ports millionnaires s’accroître au cours de l’année. En 2017, ils sont 16 à intégrer ce cercle des millionnaires quand ils n’étaient que 14 un an auparavant. Les trois nouveaux promus sont Caucedo, en République Dominicaine, Vera Cruz, au Mexique, et Valparaiso au Chili. Le port de Caucedo a été parmi les plus fortes croissances de cette année avec une hausse de 34% de son volume à 1,2 MEVP. En trois ans, le port de la République dominicaine a vu son trafic croître de 49%. Vera Cruz a enregistré en 2017 une hausse de 15,7% de son trafic à 1,1 MEVP quand Valparaiso a progressé de 21,5% à 1,07 MEVP. Les trois entrées dans le club des millionnaires d’Amérique du sud font aussi suite au retrait du port des Bahamas qui perd 29,1% à 850 000 EVP.
Parmi les autres ports qui affichent une croissance à deux chiffres apparaissent Sepetiba, Suape ou encore Pecem au Brésil, Altamira au Mexique ou encore Cartagène en Colombie.
Les bons résultats de Valparaiso
Du côté obscur de ce classement annuel, les ports qui ont le plus perdu au cours de l’année 2017 sont ceux de Freeport aux Bahamas, Navegantes au Brésil ou encore Puerto Quetzal au Guatemala.
Dans la même veine que les années précédentes, les données collectées par la Cepal montrent une grande différence entre les différents ports du continent. « En 2017, explique le document de synthèse de la Cepal, la côte est de l’Amérique du sud a totalisé une croissance de 5,3% ce qui contraste avec la baisse de 2,8% enregistrée en 2016 ». Une croissance tirée par les ports argentins, brésiliens et uruguayens. Sur la côte ouest, la croissance a été de 6,4%, contre 3,7% en 2016. Un chiffre qu’il faut relativiser compte tenu du volume de référence plus faible que sur la côte est. L’évolution des capacités portuaires au Chili au Pérou, en Équateur et en Colombie ont tiré cette croissance.
En Amérique centrale, que ce soit sur la côte est ou ouest, la hausse des trafics a été au rendez-vous. Sur la côte est, la progression a atteint globalement 12,6% quand elle a été de 4,8% sur la côte ouest. Quant aux ports des Caraïbes et de la côte nord de l’Amérique du sud, les choses ont été plus contrasté. Les ports de la côte nord du continent ont vu leur trafic augmenter quand, aux Caraïbes les volumes ont perdu 1,1%. La hausse de trafic de Caucedo et de Grenade, d’une part, et dans une moindre mesure ceux de Martinique, Antigua et Barbade, n’ont pas pu éviter les pertes importantes de ceux comme Puerto Rico ou dans une moindre mesure de Kingston. Quant aux ports de la côte ferme, ils ont suivi une dynamique tirée par les ports colombiens et du Suriname.
Quant aux ports des Départements français des Amériques, à savoir, ceux de Guadeloupe, Martinique et Guyane, ils ont connu des sorts divers. Le Grand port maritime de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre a enregistré une baisse de 1,1% à 210 000 EVP. Sur les trois dernières années, le port guadeloupéen engrange malgré tout une croissance globale de 4%. En Martinique, le Grand port maritime a rattrapé sa baisse importante de 2016 grâce à une augmentation de 4,6% à 150 867 EVP. Ainsi, sur les trois dernières années, sa croissance a été de 0,9%. Enfin, le Grand port maritime de Guyane, Degrad des Cannes, a continué sa croissance tranquille avec une hausse de 0,1% en 2017 à 57 029 EVP, soit une hausse de 3,9% en trois ans.