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Bordeaux : le GPM reprend les activités de manutention verticale

Après la mise en redressement judiciaire de Bordeaux Atlantique Terminal, le Grand port maritime de Bordeaux reprend dans une filiale qu’il détient à 100% les opérations de manutention verticale.

Lors de la réforme de 2008, une clause permet à l’autorité portuaire de reprendre les opérations de manutention dans une filiale commerciale. Jusqu’à présent le cas ne s’est pas présenté. Le Grand port maritime de Bordeaux, Bordeaux Port, inaugure la mise en place de cette clause. Après la mise en redressement judiciaire de l’opérateur de la manutention verticale, Bordeaux Atlantique Terminal, le Bordeaux Port a créé une filiale, Bordeaux Opérations Portuaires (BOP) qui sera dédiée aux opérations de manutention verticale. Une mesure qui permet d’assurer au port girondin une continuité des opérations.

Le 11 décembre, les opérations de manutention verticale sont reprises par BOP après validation par le tribunal de commerce de Bordeaux. Le manutentionnaire aura un large champ d’exploitation puisqu’il étend ses opérations sur les différents terminaux de Bassens, Grattequina et Ambès. Le terminal du Verdon est géré séparément. Le nœud gordien de Bordeaux Port semble ainsi se défaire. Les choses avaient pourtant assez mal commencées. Au cours de l’été, des salariés de la manutention bordelaise « ont attaqué régulièrement » les bureaux du GPM, nous a expliqué un responsable du port. Les choses se sont envenimées quand des dockers auraient envoyé à la direction du port des couronnes mortuaires. Le dialogue entre le port et les partenaires syndicaux étant tendues, les deux parties ont accepté de faire appel à un médiateur. Philippe Dorthe, conseiller régional et départemental, s’est vu confier cette mission. Le 11 décembre, lors d’une conférence de presse, le médiateur a pu rendre ses décisions. « La médiation s’est déroulée dans un esprit d’écoute et de confiance mutuelle. Après la signature d’un protocole d’accord signé le 7 décembre, des allers et retours avec le ministère, j’ai pu faire acter par le ministère des transports, une protection de la nouvelle filiale BOP sur les conditions de cession de celle-ci et notamment sur les règles de concurrence et les situation éventuelles d’abus de position dominante », a indiqué Philippe Dorthe. Jusqu’au 1er avril 2019, un représentant de la CGT et un représentant de la direction du port seront nommés pour travailler à la bonne organisation de cette filiale.

Socialement, cette solution semble satisfaire les différentes parties. Des 44 salariés de BAT, 23 seront repris dans BOP et 21 personnes reprennent leur place au port. Quant aux trois personnes récemment embauchées par BAT, ils sont assurés de disposer d’un emploi dans la nouvelle filiale du GPM de Bordeaux. Le préavis de grève déposé par la CGT pour la journée du 12 décembre a été levé. La situation sociale semble s’apaiser dans le port girondin.

D’ici trois ans, un nouvel appel d’offres sera lancé pour une reprise des activités de manutention par un opérateur extérieur. Le temps pour la filiale du port de retrouver la confiance de ses clients et de redonner une nouvelle impulsion au port du sud ouest. La direction du port va pouvoir ressortir ses dossiers en attente. Déjà, une convention de terminal a été signée pour une occupation d’une partie du terminal de Grattequina. La direction du port se refuse à tous commentaires sur le nom de cette société. Le projet de déployer de la logistique urbaine sur Grattequina reste de mise et pourrait trouver des débouchés dans les prochains mois. Le médiateur a aussi rappelé son souhait de voir le terminal du Verdon retrouver des couleurs. « Je souhaite également que le terminal du Verdon, en tant qu’outil intégré dans l’ensemble portuaire du GPMB soit à nouveau étudié avec un cahier des charges affiné », a indiqué Philippe Dorthe.