Ports

Solidarité entre les dockers portugais et allemands

Le mouvement des dockers du port portugais de Setubal prend une nouvelle ampleur en se délocalisant en Allemagne.

Le mouvement des dockers au port de Setubal prend une certaine ampleur. Depuis l’été, les dockers et leurs employeurs du port de Setubal ne parviennent pas à un accord. Il s’en est suivi, au cours de ces mois, de nombreuses grèves touchant principalement les heures supplémentaires. Un mouvement qui n’a pas permis aux partenaires sociaux de se retrouver autour de la table. Le conflit s’est durci ces derniers jours pour finalement aboutir à l’emploi d’intérimaires sur les quais. Le navire touché a été celui qui venait charger les voitures produites par la filiale de Volkswagen, Autoeuropa, qui tourne à plein régime.

Le 21 novembre, le Paglia, navire roulier destiné à charger les voitures de Volkswagen pour les acheminer dans le port allemand d’Emden, s’est retrouvé au milieu de ce conflit. Face au blocage des ouvriers dockers, les employeurs ont décidé de faire appel à des intérimaires sur le port. « Le navire a été chargé par des « jaunes » qui sont entrés dans le terminal sous escorte de la police », indique un communiqué de l’ITF, fédération internationale des travailleurs du transport. Une façon de faire qui a fait le tour des quais européens. Lors de son arrivée au port d’Emden, le syndicat allemand Ver.di, affilié à l’ITF et l’ETF (European Transport Federation) a appelé les salariés à bloquer le déchargement du navire en signe de solidarité avec les dockers grévistes de Setubal. Le 28 novembre, la section maritime du syndicat Ver.di et celle de Volkswagen ont appelé leurs membres à un mouvement et une assemblée générale à partir de 13h45, heure normale de démarrage du shift pour le déchargement du navire. Pour Thomas Mendrzik, pérsident de la section maritime de Ver.di, « la bataille contre les emplois précaires ont toujours été au cœur des revendications des dockers. Il est choquant de voir encore des employeurs utiliser les mêmes vielles stratégies pour affaiblir un mouvement et les syndicats ». Et il a ajouté que les syndicats ont toujour soeuvré pour des conditions de travail saines tant pour les employés portuaires que les marins. « Il était naturel que nous nous solidarisions avec nos camarades portugais. Nous ne pouvons tolérer cela. » Un mouvement qui a aussi été soutenu par le syndicat IG Metall présent dans l’usine de Volkswagen à Emden.