Corridors et logistique

Breakbulk  : 10 armateurs pour un marché

Le consultant néerlandais Dynamar a publié la version actualisé de son étude sur le monde du conventionnel. Sous le titre de Breakbulk, operators, fleet and markets  », Dynamar revient sur l’évolution du marché des opérateurs spécialisés dans le conventionnel et notamment les dernières restructurations du marché.

Le marché du conventionnel en maritime n’est plus ce qu’il a pu être au début des années 2000. Le marché, et avec lui les opérateurs, ont considérablement muté. «  Le conventionnel des années 2000 est à ranger dans les mémoires  », indique Dynamar. Ainsi, le gouvernement chinois est impliqué dans six armements opérant sur le colis lourd au travers de China Cosco Shipping et de China Communications Construction Company.
La flotte actuelle de navires conventionnels s’établit, selon le décompte de Dynamar, à 4700 navires avec un total de 63Mtpl. Une flotte qui se divise en deux catégories  : les unités qui disposent de rampes et qui sont affectés au trafic roulier, d’une part, et ceux qui n’ont pas de rampe. Cette flotte pourrait grandir en 2019. Les chantiers disposent de 236 commandes dans leurs carnets. «  Une progression modeste, note Dynamar puisqu’elle atteint 5% de la flotte totale. Ces commandes intègrent tous les navires délivrés ou à délivrer en 2019.  » Et pourtant dans les grandes années du conventionnel, entre 2007 et 2012, le marché accueillait plus de 200 navires par an. Depuis 2015, la croissance s’est ralentie avec l’entrée de moins de 100 navires. Ainsi, en 2018, la flotte des navires conventionnels n’a progressé que de 66 unités.
L’entrée en flotte de ces navires a largement contribué à la renaissance du marché du conventionnel. «  Le temps avec des navires décrépis, rouillés et rongés par la mer opérant dans des mers oubliées de tous est dépassé  », indique le consultant néerlandais. Aujourd’hui les navires sont modernes, sophistiqués et adaptés aux différents types de transports. Ils sont capables de réaliser de nombreuses fonctions et sont opérés «  par des transporteurs établis, expérimentés et professionnels  », ajoute Dynamar.
Le principal opérateur en terme de capacité de levage reste BBC Chartering, suivi par Zemarine et Spliethoff. Ensuite, Cosco Shipping Specialised Carriers et Chipolbrok interviennent. A prendre en compte la capacité moyenne des navires de chaque armement, sans tenir compte du tonnage de la flotte, alors, HMM prend la première place. Il dispose d’une cpaacité moyenne de 640t, suivi par Chipolbrok avec 570t et le singapourien AAL avec 470t. Enfin, si le classement doit se faire selon le tonnage des navires les deux opérateurs G2 Ocean et Saga Welco se partagent la tête.

Source: Dynamar b.v

Du côté du roulier, le conventionnel trouve avec ces navires des solutions alternatives. Quelques années en arrière, ces navires ont bénéficié de l’absence de grues dans certains ports pour prendre des parts de marché aux transporteurs de conventionnel. Aujourd’hui, la rampe permet toujours de décharger mais les ports sont équipés avec des outillages plus ou moins performants. Néanmoins, en offrant une rampe pour charger des marchandises volumineuses ou lourdes, le marché du roulier a réussi à garder des parts de marché dans le conventionnel en s’arrogeant des trafics qui sont parfois trop lourds à charger avec des grues de bord.
L’avenir du conventionnel ne devrait pas tarir sa source. Le marché est multi facette et dispose de nombreuses niches, chacune servie par des armateurs spécifiques et spécialistes. «  Le conventionnel traditionnel se comporte différemment du projet industriel et des colis lourds, avec des cycles et des dynamiques propres à chacun. Ce que tous les segments du conventionnel ont en commun est leur proximité de la marchandise  : partout et tout le temps  », conclut Dynamar.