Politique

Podcast France Culture: la démondialisation du transport maritime

La démondialisation du transport maritime a été à l’honneur lors de l’émission « Du grain à moudre » du 10 juin sur France Culture. Animée par Hervé Gardette, l’émission a réuni Olaf Merk de l’International Transport Forum de l’OCDE, Paul Tourret, directeur de l’Isemar et Charlotte Nithart, directrice de l’association Robin des bois.

Avant d’aborder les questions attachées au thème de la démondialisation du transport maritime, les participants reviennent sur l’accident intervenu entre le navire MSC-Opéra et une unité fluviale dans les canaux de Venise. Face à ces géants des mers de la croisière, Charlotte Nithart de Robin des bois s’inquiète de la taille grandissante de ces navires. «  En cas d’avarie ou incendie en pleine mer c’est impossible d’évacuer tout le monde », indique-t-elle. Pour Olaf Merk, de l’ITF à l’OCDE, si la question se pose surtout sur la pollution, il s’interroge sur l’apport de navires aussi grands dans des villes comme Venise. Pour Paul Tourret, de l’Isemar, un mouvement allant vers le verdissement de la croisière est engagé. Il faut aussi revoir notre rapport au tourisme.

Quant à la déclinaison de ce gigantisme dans le monde du fret, avec, rappelle l’animateur, l’OOCL-Hong-Kong de 21 413 EVP, si les économies d’échelle interviennent, « ce n’est pas le cas pour tout le monde », précise Olaf Merk. Tous les ports ne peuvent accepter de si grands navires sans faire des investissements importants qui sont payés par les nationaux. « Nous sommes dans une dictature du tirant d’eau », rappelle Charlotte Nithart de l’association Robin des bois. «Ils sont sept ou huit armateurs dans le monde qui imposent leurs normes avec des quais plus longs, plus vastes, des dragages. Ces armateurs sont forts pour externaliser les coûts. » Et Paul Tourret d’aller plus loin en posant le débat avec les besoins du marché. « On peut se demander s’il n’y a pas un sur-investissement portuaire. Le marché n’en a pas forcément besoin. C’est une dialectique difficile. » Dans ce débat sur la démondialisation, le sujet est surtout de savoir jusqu’ou le monde de l’hyper consumérisme dans lequel nous vivons se maintiendra. « Wal Mart pourrait fabriquer l’ensemble de des produits qu’il vend aux États-Unis. Le transport maritime répond à un monde global de libre échange », indique Paul Tourret. Olaf Merk atteste que la réduction de vitesse des navires sera une solution à la décarbonisation du transport maritime mais c’est au consommateur de répondre à la démondialisation.

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