Politique

Un ministère de la mer au sens large du terme

Annick Girardin, ministre de la mer au sein du gouvernement de Jean Castex, a vu ses missions publiées dans un décret le 17 juillet. Des fonctions qui vont au-delà de la simple gestion des espaces maritimes pour s’étendre aussi sur les ports.

La nouvelle ministre en charge de la mer, Annick Girardin, voit ses missions se faire sur une large bande côtière. La ministre ne sera pas uniquement celle de la zone économique exclusive. Ses fonctions vont aller bien au-delà.

Économie maritime

« Ce ministère élabore et met en œuvre la politique du Gouvernement dans le domaine de la mer sous ses divers aspects nationaux et internationaux, notamment en matière d’économie maritime, de rayonnement et d’influence maritimes », indique le décret de nomination publié le 17 juillet. Des compétences exclusives mais aussi d’autres qui seront partagées avec les responsables d’autres portefeuilles.

De la navigation aux ressources minérales

Les prérogatives d’Annick Girardin s’étendent sur plusieurs domaines. Elle exerce les attributions relatives à la navigation, à la sécurité, à la formation, aux gens de mer, à la plaisance et aux activités nautiques. De plus, elle est responsable de la planification de l’espace en mer et de la politique des ressources minérales marines.

Les ports entrent sous sa tutelle

En coopération avec d’autres ministères, elle définit et met en œuvre, avec le ministre chargé de l’agriculture, la politique en matière de pêches maritimes, notamment en ce qui concerne la réglementation et le contrôle de ces activités et le financement des entreprises de la pêche. Annick Girardin exerce, conjointement avec le ministre chargé des transports, les attributions relatives aux ports, aux transports maritimes, à la marine marchande et à la réglementation sociale dans le domaine maritime. Enfin, elle définit et met en œuvre une stratégie géographique d’influence de la France sur les océans. Un point qu’elle devra sans aucun doute gérer en collaboration avec le Quai d’Orsay.

Des associations en masse

Outre ses activités propres et celles à réaliser en lien avec d’autres ministères, elle sera « associée », comme l’indique le décret, à plusieurs dossiers. Elle interviendra sur la politique relative à la protection du littoral et aux énergies marines, de l’alimentation pour ce qui concerne les produits de la mer et l’aquaculture. De plus, elle sera associée au contrôle de la qualité et de la sécurité sanitaire pour ce qui concerne les produits de la mer. Elle jouera un rôle dans la politique du tourisme sur le littoral et en mer et à l’élaboration de la législation fiscale concernant les activités en mer et sur le littoral. Enfin, elle participera à l’élaboration des programmes de recherche, d’enseignement et d’encouragement de l’innovation concernant ses attributions.

Un ministère à la hauteur de ses ambitions

Dans ces attributions, elle se verra aussi intégrée dans l’action de l’État en mer en étroite relation avec le Secrétaire général à la mer placé auprès de Matignon et dont le rôle est précisément le lien interministériel entre les secteurs de l’économie maritime. « Le périmètre de ce ministère est à la hauteur de ses ambitions, à la hauteur de la politique maritime que nous allons construire et mettre en œuvre pour notre pays. Parce que la France est un pays océanique, il est nécessaire de s’appuyer sur l’ensemble des compétences de l’État, dans leurs différences, pour répondre aux enjeux maritimes en matière d’environnement, d’économie, de rayonnement et d’influence maritime », a souligné la ministre de la mer à la publication de ce décret.

Pouvoirs et contre-pouvoirs

Le gouvernement auquel appartient Annick Girardin laisse une place à la mer mais dans une position de bas de tableau. La liste officielle de la publication des ministres se fait par ordre d’importance. Le ministère de la mer se retrouve en 13° position, derrière la transition écologique et l’outre-mer. Il n’en demeure pas moins que ce ministère a disparu des radars pendant plusieurs législatures.

Si la ministre dispose de prérogatives sur le milieu naturel, elle devra composer avec Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, dont la position est en seconde place derrière le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Encore une fois, ce gouvernement est surtout composé de pouvoirs et contre-pouvoirs comme l’ont été les versions d’Édouard Philippe.

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