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Catherine Rivoallon, préfiguratrice de Haropa : « Il n’y aura pas d’impact social à la création de l’établissement unique »

Nommée à la tête du comité de préfiguration de Haropa, Catherine Rivoallon a fait un premier point d’étape le 13 juin, lors de l’Armada, sur la mission confiée par le premier Ministre. Les pistes de réflexion commencent à se faire jour.

Catherine Rivoallon, préfiguratrice de Haropa, et Pascal Gabé, président du directoire du GPM de Rouen, ont fait un point d’étape sur la mission de préfiguration de Haropa le 13 juin. La préfiguratrice a commencé par expliquer que cette mission était devenue un exercice à temps plein. Depuis le 7 février, date de la nomination de Catherine Rivoallon par le premier Ministre, la préfiguratrice n’a pas perdu de temps. Déjà, au niveau juridique, la solution d’avoir un établissement public unique qui se déclinera avec trois établissements territoriaux situés au Havre, à Rouen et à Paris se dessine. Le statut de cet établissement unique devra réunir deux Grands ports maritimes et un Port autonome. « Le premier Ministre m’a demandé de lui présenter un statut juridique original tout en conservant la qualité d’établissement public », indique Catherine Rivoallon. Ensuite, il faudra trouver un lieu pour le siège de cette structure : Paris, Rouen ou Le Havre. « Le lieu n’est pas encore abouti. Nous pensons pouvoir apporter une proposition dans le courant de l’année 2019, si nous sommes suffisamment mâtures. »

La mission vise aussi à donner au futur établissement un projet stratégique unique. Un sujet ardu face à la diversité des filières traitées sur les trois sites. Du BTP à Paris aux produits chimiques en passant par les vracs agricoles, les conteneurs et le tourisme, chaque site a ses particularités et son potentiel. Pour avoir un projet qui tienne la route, Catherine Rivoallon prend le temps de la concertation. « Nous avons pris la décision de présenter aux clients les premières bribes de ce projet pour vérifier qu’il réponde à leurs attentes. Nous devons proposer des solutions et à trois nous serons plus forts », a indiqué la préfiguratrice. Une direction que le président du directoire du GPM de Rouen appuie. « Pour aller plus loin dans la conquête des parts de marché nous devons disposer d’une offre unique à l’échelle de la Seine. » L’idée est d’offrir des solutions logistiques de bout en bout sur le corridor de la Seine. « Les ports du range nord disposent de cette offre. Nous devons avoir la même pour faire jouer la concurrence », a continué Pascal Gabet. L’écoute des clients doit se conjuguer avec celle des territoires. Le 11 juillet, Haropa prévoit de réunir les responsables des collectivités pour leur présenter les premières idées de ce plan stratégique et entendre leurs commentaires.

Le projet stratégique devra se coupler avec un programme d’investissement pour les trois ports. Catherine Rivoallon estime les besoins en investissement des trois ports à 1,3 Md €. « Il ne s’agit pas de cumuler les investissements prévus par chacun des ports. Cette somme viendra s’ajouter au programme décidé par les conseils des trois ports qui ont validé déjà pour 3 Md€ les besoins en infrastructure. » Le programme sera discuté avec l’État et les services du gouvernement pour valider les axes proposés par la préfiguratrice. Les projets validés par le gouvernement dans chaque port demeurera. « Ce sont sur les projets qui n’ont pas encore été verrouillés qu’interviendra la décision de l’État ».

Cette mission de préfiguration s’adresse aussi aux partenaires sociaux. Des réunions se sont déroulés au cours des semaines passées avec les organisations syndicales. Le projet stratégique leur a été présenté. « Nous avons prévu un calendrier de rencontres avec des thèmes à chaque réunion », indique la préfiguratrice. Déjà, un accord sur l’établissement unique a été scellé avec les syndicats. Haropa regroupe 1800 personnes sur les trois sites. La préfiguratrice a assuré qu’il n’y aura pas d’impact au niveau social. Bien au contraire, si l’activité continue de croître comme elle le fait depuis le début de l’année, il n’est pas exclus que de nouveaux emplois soient créés. Selon la responsable de la mission de préfiguration, il n’existe que peu de freins au changement de la part du personnel. « Des inquiétudes pourront intervenir lors de la mise en place de la nouvelle organisation. Nous avons des équipes talentueuses pour travailler ensemble », indique la préfiguratrice, persuadée que des solutions existeront face à ces freins potentiels.

La mission doit aboutir à la création de ce nouvel établissement public unique le 1er janvier 2021. « Je me suis engagée sur cette date auprès du premier Ministre. Les choses avancent dans le bon sens », continue Catherine Rivoallon. Pascal Gabet, pour sa part, s’inscrit dans cette ambition de l’établissement unique avec un autre paramètre : « Nous devons continuer de travailler tout en travaillant sur la transformation de notre port. »