Ports

Les ports asiatiques restent les premiers de la classe des ports conteneurisés mondiaux

Les cinq premiers ports conteneurisés de la planète se concentrent toujours dans le sud est de l’Asie. Le classement se maintien avec toutefois la menace de perdre une  place pour le port de Hong-Kong.

Les années se suivent et se ressemblent presque. Les cinq premiers ports conteneurisés du monde restent les mêmes. Shanghai conserve sa première place et ce depuis déjà cinq ans. Le port du centre de la Chine creuse son écart avec son suivant. Avec 42,01 MEVP, Shanghai reste le premier port mondial conteneurisé. Une position qu’il a pu consolidé en enregistrant une croissance de 4,4%. Au cours de la dernière décennie le port du centre de la Chine a vu son trafic progresser de 68% passant de 25MEVP à 42MEVP. Au cours de cette période, le port n’a cessé de croître quand ses concurrents asiatiques ont parfois accusé un tassement.

Le second port mondial conteneurisé reste celui de Singapour. Les terminaux de la république indépendante du sud est asiatique affichent une hausse de 7,9% à 36,3MEVP. L’écart entre les deux premiers ports conteneurisés mondiaux se resserre cette année. Il passe de 6,5MEVP à 5,7MEVP. En 2017, le port de Singapour a connu un tassement de son trafic avec une année blanche. Le port a progressé de 22 000 EVP, soit une hausse minime à ce niveau de trafic. Pour le président du groupe qui gère les terminaux de Singapour, Tan Chong Meng, Port of Singapore Authority, « l’année 2018 a été particulière. La croissance plus lente mais continue du trafic conteneurisé s’est maintenue et ce, malgré des changements dans la géo-politique et dans l’entrée de nouvelles barrières douanières. Dans le même temps, l’arrivée en force de la digitalisation dans la supply chain qui permet d’avoir une meilleure visibilité et une plus grande efficacité alors que la filière se débat avec la standardisation des données. »

En 2018, l’élément nouveau dans ce classement des premiers ports conteneurisés mondiaux vient de la bonne tenue de la croissance du port de Ningbo. Situé à quelques encablures de Shanghai, le port de Ningbo-Zhoushan a continué de jouer son rôle de dauphin en prenant une partie du trafic que le premier port mondial ne peut accueillir. Ainsi, après une augmentation de 14% en 2017, le port du sud de Shanghai a gagné, en 2018, 5,8% pour atteindre un trafic de 26MEVP. Cette performance lui permet de dépasser son voisin du sud de la Chine, Shenzhen, situé sur la rivière des Perles. En effet, le port de Shenzhen a gagné 2,1% à 25,7MEVP en 2018. Un score honorable mais qui ne permet pas d’éviter de se faire dépasser par celui de Ningbo. Shenzhen progresse régulièrement au cours de ces dernières années mais dans une moindre mesure que ses concurrents.

Le port de Hong-Kong a perdu des volumes en 2018. Il devrait sortir du quinté de tête si les terminaux de Busan confirment leur bonne santé des premiers mois de l’année. ©H.D.

Pour finir ce quinté de tête, le port de Hong-Kong pourrait bien s’en voir exclus. Les chiffres conteneurs de Busan ne sont pas encore disponibles, ce qui permet au port de Hong-Kong de garder encore quelques temps sa place de cinquième et ce malgré une diminution de 5,4% à 19,6MEVP. Pour conserver sa position dans le quinté de tête des ports conteneurisés mondiaux, il faudrait que le port sud coréen soit aussi en retrait, ce qui, sur les onze premiers mois de l’année, n’est pas le cas. En repassant sous la barre des 20MEVP, le port de Hong-Kong revient à ses niveaux de trafic de 2016. La position de la presqu’île du sud de la Chine ne semble plus attirer. La position à quelques kilomètres de Shenzhen, situé sur le territoire chinois et l’engorgement rapide des terminaux pourrait s’avérer être une réponse à cete situation. Face au défi pour rester dans la course, les opérateurs des terminaux à conteneurs de Hong-Kong ont décidé de s’allier. Est-ce la solution ou la goutte d’eau qui fera déborder le vase des armateurs, comme l’a indiqué récemment Mærsk Line ?