Conteneurs : le marché retrouve, en partie, ses fondamentaux
Le marché de la conteneurisation connaît en septembre les premiers effets de la baisse des volumes, indique DHL Global Forwarding dans son rapport mensuel du marché. La capacité revient et les taux de fret se stabilisent. Dans ce contexte, la fiabilité des services s’améliore sauf sur la côte Est des États-Unis.
Dans son analyse du marché, DHL Global Forwarding constate que malgré l’augmentation de la flotte de 3,8% en un an, trois routes maritimes voient leur capacité se réduire. Il s’agit des liaisons intracontinentales en Europe, en Asie et en Afrique. En effet, le commissionnaire a noté le retrait de 150 000 EVP dans les rotations intra-européennes. La guerre en Ukraine et l’arrêt des rotations vers la Russie ont incité les armateurs à retirer une partie de leur capacité.
Transfert des capacités auparavant dédiées à la Russie
Une autre raison de cette baisse d’allocation pourrait aussi tenir au transfert d’une partie de cette flotte vers les liaisons intercontinentales est-ouest et les routes nord-sud avec les navires les plus importants. Les routes transatlantiques et vers le Moyen-Orient ont connu les plus fortes progressions cette année. Elles ont vu la capacité s’accroître pour faire face à la hausse de la demande.
Des retards moins importants
Le Transpacifique demeure la route avec la plus importante flotte. La capacité offerte sur les routes Europe-Asie demeure stable. De plus, la congestion portuaire tend à se réduire entre la Chine et l’Europe. « Désormais, les navires arrivent avec un retard de 16 jours en Chine, soit quatre jours de moins que l’étude menée en mai », indique DHL Global Forwarding. La congestion reste un sujet prégnant pour les opérateurs logistiques.
La côte Est des États-Unis s’engorge
La congestion portuaire s’est aggravée sur les liaisons entre l’Europe et la côte est des États-Unis. Un phénomène qui s’est accentué dans les ports de Savannah, Houston et New York d’une part, et dans les principaux hubs d’Europe du Nord. Ainsi, les navires arrivent en Europe avec un retard de 13 jours pour réaliser leur prochaine rotation contre neuf jours l’année passée.
La baisse se fait sentir sur les liaisons Europe-Asie
Du côté des taux de fret, les prix du transport restent à un niveau élevé depuis l’Europe vers l’Amérique du Nord. « La congestion portuaire pèse encore sur ces liaisons avec des retards, des annulations d’escale et des omissions de port », indique DHL Global Forwarding dans son rapport mensuel. Il faut se tourner vers l’Asie pour voir une légère baisse intervenir. Les armateurs proposent des espaces pour les conteneurs désormais mais, souligne DHL Global Forwarding, avec pour les reefers un manque criant d’équipements. Une situation qui a tendance à maintenir les taux de fret à un niveau élevé.
L’Océanie connaît un contexte plus compliqué
Le contexte est plus compliqué sur l’Océanie avec des navires pleins et une capacité limitée, notamment pour les reefers. Cependant, indique DHL Global Forwarding, les taux de fret se stabilisent. Quant aux liaisons en sortie d’Europe vers l’Amérique du Sud, les taux s’inscrivent dans la stabilité avec une demande forte.
Déficit de conteneurs 40’ reefer
Au départ d’Amérique du Nord vers l’Europe, les taux de fret se stabilisent. Les capacités pour les conteneurs reefers restent importantes. Malgré tout, la forte demande en conteneurs sous température dirigée de 40’ au départ des ports d’Oakland, de Norfolk, de Seattle et de Vancouver créé un déficit d’équipements dans ces ports. Vers l’Asie depuis l’Amérique du Nord, le marché se tend en raison d’un manque d’équipements vides et d’une congestion portuaire qui demeure malgré l’amélioration notée ces dernières semaines.
Felixstowe : seuls quelques armateurs détournent leurs navires
Enfin, en sortie d’Asie vers l’Europe, les armateurs opérant sur le nord de l’Europe ouvrent de nouveaux espaces alors que la situation demeure tendue pour les trafics sur la Méditerranée occidentale. Les mouvements sociaux dans le port de Felixstowe continuent. Selon le commissionnaire, les navires ne sont pas détournés. Ils préfèrent attendre en rade. Seuls quelques armateurs décident de décharger dans les ports d’Anvers, Rotterdam et Le Havre.
Deux jours d’attente à Los Angeles
Les liaisons entre l’Asie et l’Amérique du Nord connaissent des sorts différents selon leur destination. En effet, vers la côte ouest, les armateurs ouvrent des espaces pour des expéditions spots. Quant aux ports de la côte est, ils affichent des temps d’attente pouvant aller jusqu’à 15 jours comme au port de Savannah. À Los Angeles et Long Beach, le temps d’attente n’est plus que de deux jours (contre parfois 20 jours au premier semestre).
Une fiabilité qui s’améliore
Quant à la fiabilité des services, elle semble s’améliorer. « Le mois de juillet a été le troisième mois consécutif avec une amélioration de la métronomisation des services pour atteindre 40,5% », souligne DHL Global Forwarding. L’analyse en détail montre que les liaisons d’Asie vers la côte Est des États-Unis a enregistré la plus faible progression avec 15,9% de fiabilité.
Amérique du Sud-Méditerranée : meilleure fiabilité des services
À l’inverse, d’Amérique du Sud vers la Méditerranée, les rotations affichent la meilleure performance avec 64% de fiabilité. D’Asie vers l’Europe, les services améliorent leur ponctualité depuis le mois de mars pour atteindre 31,5%. Et comme l’a indiqué Alphaliner dans une étude parue en novembre 2021, les accords entre transporteurs et opérateurs de terminaux permettent de réduire les temps à quai.