Fluvial : un plaidoyer en faveur de ce mode
Une tribune publiée par le Journal du Dimanche le 27 novembre, signée par dix chefs d’entreprise, souligne l’importance du transport fluvial et de son faible impact en matière de gaz à effet de serre. Il reste que le réseau, s’il est fiable, souffre d’un manque de modernité.
Pour les spécialistes de la logistique, le fluvial est connu pour son impact faible en matière d’émission de gaz à effet de serre. Des dirigeants de commissionnaires en transport de premier plan s’affichent ouvertement en faveur du report modal vers le fluvial. Pour rappeler aux citoyens l’importance de ce mode de transport, dix chefs d’entreprise ont décidé de signer une tribune dans le Journal du Dimanche du 27 novembre. Parmi ces responsables économiques se retrouvent Thierry Fournier, directeur général de Saint Gobain France, Benoît de Ruffray, pdg du groupe Eiffage, Thierry Blandinière, DG du groupe Invivo ou encore Philippe Wahl, pdg du groupe La Poste. De plus, Thierry Guimbaud, directeur général de VNF et Christine Cabau-Whoerel, vice-présidente exécutive en charge des actifs et des opérations du groupe CMA CGM, se sont associés aux signataires.
Le recours à des transports plus verts
Des chargeurs qui souhaitent donner un nouvel élan à ce mode de transport qui souffre encore de son image dépassée. La tribune souligne que « la résilience climatique et la maîtrise de nos besoins en énergie constituant les plus grands défis pour notre société, le recours à des transports plus verts devient une priorité absolue, notamment pour le secteur industriel dont les besoins sont immenses ». Dans ce contexte, le fluvial s’impose comme l’alternative idoine.
Une préoccupation de l’opinion publique
Et pour aller plus loin, les chefs d’entreprise rappelle que la réduction des « impacts des acheminements est aujourd’hui une préoccupation forte de l’opinion publique, qui exprime de plus en plus le besoin de mettre en place des solutions alliant sobriété et faibles impacts ». Alors, plus que les industriels, le transfert modal devient un sujet pour les citoyens.
Un mode de transport aux nombreux atouts
Pourquoi ne pas l’avoir demandé plus tôt ? le réseau fluvial, ainsi que le réseau ferroviaire, sont parmi les plus grands en Europe, rappellent les chefs d’entreprise. D’autant plus, continuent les signataires de la tribune, que les atouts du transport fluvial sont indéniables quant à sa sobriété énergétique, le désengorgement du réseau routier, des liaisons qu’il offre entre les grands centres industriels, de ses infrastructures « fiables et modernes », de sa capacité à absorber une hausse de trafic sans investissements et de sa résilience, même si certains axes ont enregistré des basses eaux au cours de l’été 2022.
Des industriels convaincus
Face à ces atouts, les responsables économiques se disent « convaincus de son extraordinaire potentiel. Partout où nous le pouvons, nous faisons le choix d’intégrer le fluvial dans nos chaînes logistiques et d’associer ainsi de la manière la plus performante tous les modes de transport ». Cependant, il ne paraît pas évident que le groupe La Poste utilise le fluvial pour ses transports, sauf à démontrer le contraire par des chiffres.
Seine-Nord et chatière du Havre : des projets qui tardent
Quant au réseau et aux infrastructures, ils restent fiables mais n’ont de moderne que la portion du réseau à grand gabarit. Le projet de canal Seine-Nord entre l’Île de France et les Hauts de France avance péniblement entre les différentes enquêtes et les décisions politiques. Quant à la liaison entre fluvial et portuaire, il convient de rappeler que le projet de chatière permettant aux barges d’entrer dans Port 2000 dispose de ressources financières. Il ne reste plus qu’à la construire. Il aura fallu 16 ans pour s’apercevoir que ne pas relier un terminal de dernière génération à son réseau fluvial peut apparaître comme une erreur. Enfin, le projet de liaison directe entre le réseau rhodanien et le port de Fos est tombé dans les oubliettes.