Avec son escale réalisée le 10 mai, Caribbean Line met progressivement en place un service régulier entre Belém, au Brésil, et Honfleur, Haropa. Une touchée qui pourrait se concrétiser en un service régulier.
Les trafics de produits forestiers et notamment les bois sciés ont préféré, ces dernières années, utiliser les lignes conteneurisées en raison des taux de fret bas. Un changement de schéma logistique qui a entraîné la place importante du trafic de bois au port du Havre. Or, depuis la fin de l’année 2020, la hausse des taux de fret des conteneurs a amené les opérateurs à revenir vers le transport de ces bois par navires conventionnels. « Le dernier navire conventionnel chargé de bois en provenance du Brésil date d’environ 12 ans », a rappelé Patrick Bret, responsable des trafics conventionnels de Haropa.
Privilégier les ports secondaires
L’encombrement des terminaux à conteneurs a motivé les opérateurs à modifier les schémas logistiques des bois. Dans ce contexte, Caribbean Line propose désormais de relier le port brésilien de Bélem à celui de Honfleur. Une ligne qui entre dans la stratégie de l’armement. « Nous avons toujours privilégier la desserte de ports secondaires, nous a confié Aimery de Laroullière, directeur général de Caribbean Line. Nous sommes présents dans de nombreuses îles de l’arc antillais et de ports comme Bélem, au Brésil et Honfleur ».
Une liaison de 18 jours
La liaison entre le port brésilien et le site de Haropa à Honfleur s’est réalisé en 18 jours. Le navire a quitté Belém le 2 avril pour arriver à Honfleur le 10 mai. « Avec cette deuxième escale nous pensons pouvoir prochainement transformer ces liaisons en un service régulier. Nous voulons offrir aux importateurs forestiers de Honfleur une solution logistique adaptée mais permettre aussi aux exportateurs de l’axe Seine de profiter de ce service pour accroître leur présence sur l’arc antillais », continue Aimery de Laroullière.
Sur le site de Honfleur, la manutention est assurée par Honfleur Logistique Portuaire. L’opérateur de manutention constate une augmentation des trafics de bois sur Honfleur au cours des derniers mois. En 2021, le trafic de bois a augmenté de 20%.
Une ligne conventionnelle
Les liaisons entre l’Europe, l’arc antillais et le Brésil réalisées par Caribbean Line alignent des unités de type navire conventionnel. Des navires qui sont gréés avec des grues de 60 t de capacité pour un faible tirant d’eau. L’escale du 10 mai, réalisé par le Herberia, a permis de décharger 1000 m3 de bois préélingués. Pour l’armateur, ce trafic nécessite une attention particulière depuis les quais de chargement au Brésil jusqu’au déchargement. « Nous devons être minutieux pour optimiser l’espace de la cale et la pontée tout en préservant la stabilité du navire », nous a indiqué un responsable de Caribbean Line.
Honfleur: 600 000 t par an
Le site de Honfleur réalise chaque année un trafic de 600 000 t par an. Une grande partie de ces trafics se composent de bois. Pour confirmer sa position dans cette filière, Haropa a réalisé des investissements dans les entrepôts, a rappelé le responsable du site de Honfleur, David Legros. Cette escale représente un retour pour le bois brésilien. Outre le bois, Honfleur traite des trafics d’attapulgite.