Corridors et logistique

Les deux armements pétroliers Frontline et Euronav vont fusionner

Les deux armements pétroliers, le norvégien Frontline, et le belge Euronav ont trouvé un accord pour fusionner leurs activités. Une décision que la famille Saverys, principal actionnaire d’Euronav, ne semble pas accepter.

Depuis le début de l’année, les deux armements pétroliers Frontline et Euronav sont en discussion pour fusionner leurs activités. Le 7 avril, un accord était sur le point d’être conclu qui a finalement été rejeté. Au cours des deux mois qui ont suivi, Frontline a acquis des actions d’Euronav. Le dossier revient sur le devant de la scène en ce début d’été avec la publication d’un communiqué des deux sociétés.

Une flotte de 163 navires pour une capacité de 35,2 Mtpl

Le rapprochement entre les deux armateurs se fera pour créer un groupe de première importance internationale. En effet, selon les données publiées par NYK dans son yearbook, Euronav dispose d’une flotte de 91 navires pour une capacité de 21,5 Mtpl. Pour sa part, Frontline détient 72 navires pour une capacité de 13,7 Mtpl. Le rapprochement de ces deux entités va créer une structure de 163 navires pour une capacité de 35,2 Mtpl, soit le premier opérateur mondial.

Une fusion par échange d’actions

La fusion entre les deux armements se fera par un échange d’actions. Les actions d’Euronav s’échangeront contre 1,45 action de Frontline. Le communiqué indique qu’après cet échange, « il sera suivi par une possible sortie avec une fusion d’Euronav dans Frontline aux actionnaires des deux compagnies dès que possible ». Les actions de Frontline ont clôturé, le 8 juillet, à 8,34$. Ainsi, l’échange d’actions se fera à raison de 12,09$ par action d’Euronav.

Une structure détenue à 55% par Euronav et 45% par Frontline

Dans ces conditions de fusion, la future compagnie sera détenue par 55% des actionnaires actuels d’Euronav et 45% des actionnaires de Frontline. La nouvelle structure sera appelée Frontline. Elle continuera d’opérer depuis les différents sites en Europe et en Asie, dans ses bureaux de Belgique, Norvège, Grande-Bretagne, Singapour et Grèce.

Des dirigeants des deux groupes

Le futur groupe sera dirigé par Hugo de Stoop comme président directeur général. « Son expérience permettra à ce groupe fusionné de naviguer efficacement dans un marché du transport maritime pétrolier connaissant des changements rapides et fondamentaux », indique le communiqué des deux sociétés. Après la fusion, trois dirigeants d’Euronav intègreront le conseil d’administration de la nouvelle structure. Lars H Barstad, président directeur général de Frontline, rejoindra le conseil d’administration comme représentant de Hemen Holding, principal actionnaire actuel de Frontline.

Frontline relocalisé à Chypre

Pour compléter cette fusion, Frontline, actuellement basé aux Bermudes, sera délocalisé à Chypre avant la conclusion de l’accord. Selon le communiqué, il est prévu que cette opération doit aboutir au cours du 4è trimestre de cette année. Frontline souhaite que la phase finale de la fusion intervienne au plus vite.

La famille Saverys s’oppose

Cette annonce ne semble pas faire l’unanimité. En effet, dans un communiqué, la famille Saverys, qui détient 19% des parts d’Euronav au travers de la CMB, s’est déclarée opposée à cette fusion. Le texte de la famille Saverys reste dubitatif pour l’avenir. « CMB ne croit pas qu’un rapprochement avec Frontline va créer de la valeur ajoutée pour les actionnaires d’Euronav », souligne le communiqué.

Un changement de position possible

Cette position de rejet n’est pas absolue. Répondant au journal La Libre, Alexandre Saverys a déclaré : « Beaucoup d’éléments pourraient nous faire changer d’avis, pas seulement le rapport d’échange. On reste ouverts à la discussion. Il reste convaincu que la meilleure solution est de « verdir » Euronav en misant sur les technologies comme l’hydrogène. »  Si le rejet de la famille Saverys se confirme, cela signifie que le groupe Frontline disposera sans doute des 50% pour entreprendre la première phase de ce rapprochement. La seconde phase, la fusion, ne peut se faire sans disposer 75% des actions. Or, si la famille Saverys entraîne dans son sillage d’autres actionnaires, le projet pourrait finalement échouer.