Pétrole : le Guyana, un pays qui va compter dans les flux
Dans son édition du 23 septembre, le courtier Gibson revient sur la croissance des exportations de pétrole du Guyana. Le pays augmente ses capacités d’exportation pour devenir un acteur pour les marchés internationaux.
Le Guyana devient un exportateur important de pétrole en Amérique du Sud. Dans son rapport hebdomadaire du 23 septembre, le courtier Gibson revient sur l’accélération des exportations de ce pays depuis le début de sa production en 2019.
Une exploitation démarrée en 2019
Le Guyana a commencé à exploiter ses champs pétroliers en 2019. Depuis lors, le pays n’a eu de cesse de s’inscrire dans un schéma de croissance de ses exportations pétrolières. En avril, les exportations pétrolières ont enregistré un bond, souligne le courtier Gibson, grâce à la croissance de sa production. Le pays devient alors une source importante pour les importateurs. Selon les estimations, le Guyana dispose de 11 Md barils de réserve, « et cela pourrait encore s’accroître avec les récentes découvertes », note Gibson.
Une alternative au brut russe
Avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, la capacité exportatrice du Guyana est devenue intéressante d’autant que les acheteurs traditionnels de pétrole brut russe cherchent des alternatives. Le Guyana est bien placé pour augmenter ses parts de marché vers des pays consommateurs en Europe et en Extrême-Orient. Pour soutenir ses efforts dans la production pétrolière, le Guyana a négocié avec des partenaires internationaux des investissements pour un montant de 30 Md$.
Atteindre 1,2 Mbpj en 2027

En juillet, les exportations pétrolières du Guyana ont atteint 360 000 barils par jour (bpj). L’objectif du pays est d’atteindre, pour la fin de l’année, 380 000 bpj. En 2027, le Guyana espère pouvoir produire 1,2 Mbpj. Jusqu’à présent, la croissance de la production a été portée par deux FPSO (Floating Production Storage and Offloading, unité flottante de production et de stockage). La Liza Destiny qui produit 140 000 bpj et la Liza Unity avec 240 000 bpj. Toutes deux sont installées sur le champs de Stabroek.
L’Europe s’approvisionne au Guyana
En septembre, les exportations pétrolières ont atteint un pic avec 505 000 bpj. Généralement, ces volumes sont destinés à des pays du continent sud-américain, notamment le Brésil et le Panama où le pétrole est transbordé vers la côte ouest des États-Unis par le pipeline Trans-Panama. Néanmoins, une nouvelle tendance se fait jour récemment avec des exportations vers l’Europe. Ces exportations sont réalisées en majorité par des navires de type Suezmax même si des VLCC jouent un rôle de plus en plus important tant vers l’Amérique que l’Europe.
470 000 bpj supplémentaires en 2023 et 2025
Pour améliorer encore plus la production, deux nouvelles unités de production sont prévues d’arriver en 2023 et 2025. Elles permettront d’augmenter la production de 470 000 bpj supplémentaires. Pour atteindre les objectifs de 1,2 Mbpj en 2027, le courtier indique qu’il faudra optimiser la production et ouvrir de nouveaux champs. De plus, la production guyanaise de pétrole affiche une empreinte carbone faible avec un ratio de production de CO2 par baril à 9kg contre une moyenne mondiale à 18 kg. « Cela fait du brut guyanais attirant pour les acheteurs européens et asiatiques souhaitant un impact environnemental réduit », continue Gibson.
Utiliser les ressources pétrolières pour la population
Avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie, le prix du pétrole et du gaz ont fortement augmenté. Avec la recrudescence d’acheteurs européens en recherche d’alternatives aux hydrocarbures russes, le Guyana peut attirer de nouveaux investissements. Sur le court et moyen terme, quand les besoins urgents des européens pour du brut non russe et que la demande se stabilisera, il sera nécessaire pour le Guyana d’exploiter de nouvelles productions. Pour le courtier Gibson, cette manne pétrolière devrait permettre d’augmenter le niveau de vie des guyanais en investissant les revenus pétroliers.