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Port Réunion : la zone arrière portuaire pour assurer une fluidité du trafic

Une réunion s’est tenue le 11 mars pour valider le cahier des charges sur la zone arrière portuaire au GPM de La Réunion. Elle intervient alors que la présidente de la région, Huguette Bello, appelle les acteurs du transport maritime à prendre leurs responsabilités.

Pendant la construction de la Nouvelle Route du Littoral, le port a utilisé une zone pour stocker des matériels. La fin de la construction de cette route a libéré cet espace. Le GPM a souhaité conserver cette zone à des fins logistiques.

Les partenaires institutionnels (État, Région, Département, TCO (Territoire de la côte ouest), les communes de Le Port et de La Possession, Grand Port Maritime de La Réunion) se sont retrouvés le 7 décembre pour établir une stratégie commune et partagée du développement de la zone arrière du port. « Il a été acté l’élaboration d’un cahier des charges relatif à un schéma d’aménagement de la zone, propriété départementale et véritable poumon économique », indique un texte des partenaires.

Le cahier des charges et une étude

Une nouvelle réunion s’est déroulée le 11 mars qui a confirmé l’intérêt du travail sur le développement de cette zone. Des entretiens qui ont débouché sur un projet de cahier des charges et le lancement de l’étude sur le schéma d’aménagement de la ZAP. Cette étude comprend un état des lieux, une analyse des besoins économiques et l’établissement du schéma d’aménagement, l’évaluation du parcours réglementaire et un inventaire des études pré-opérationnelles à mener.

Un consensus entre les partenaires

La réunion a permis d’aboutir à un consensus sur le périmètre d’étude comprenant le secteur portuaire réservé au développement des activités du Grand port maritime, et la zone arrière portuaire à vocation économique, la prise en compte des enjeux liés aux occupations, à l’accessibilité à la ZAP et à la connectivité avec les villes et les zones économiques environnantes, et à la préservation de l’environnement, et la mobilisation des moyens financiers notamment les fonds européens. Cette étude s’étendra sur neuf mois avec une concertation avec les acteurs économiques et les bailleurs de fonds.

Des arbitrages avant la fin de l’étude

De plus, « au regard du contexte sanitaire et géopolitique et de ses répercussions sur l’économie réunionnaise, les partenaires conviennent de prendre les premiers arbitrages sans attendre la fin de l’étude afin de répondre aux urgences auxquelles sont confrontées le GPM et les acteurs de la chaîne logistique. » L’objectif est de permettre au GPM de livrer dès 2023 plusieurs hectares de nouveaux terre-pleins multi usages.

La présidente de la Région s’inquiète

Cette réunion est intervenue le même jour que la publication d’un communiqué par la présidente de la région La Réunion, Huguette Bello. La présidente de la région rappelle que « dans un contexte de tension internationale, de hausse des prix des matières premières, notre île est confrontée aujourd’hui à des enjeux d’approvisionnement de première importance. En effet, les acteurs économiques sont de plus en plus nombreux à exprimer leurs inquiétudes devant les retards de livraison accumulés, dus à l’allongement des délais d’approvisionnement. »

Une desserte maritime appauvrie

Cette alerte, la présidente de la Région s’inquiète. Les armements refusent de desservir le port de La Réunion alors que la situation est principalement de leur fait. « Plusieurs acteurs maritimes sont de plus en plus réticents à desservir La Réunion du fait des difficultés de congestion que rencontre notre site portuaire. Pourtant, ces mêmes acteurs du transport maritime participent de cette situation de congestion en n’évacuant que partiellement les stocks de conteneurs vides à l’origine de cette même situation. De sorte que notre complexe industrialo-portuaire se trouve aujourd’hui confronté à un étrange paradoxe. Certains acteurs maritimes hésitent à desservir La Réunion à cause de la saturation de son port et de l’absence d’espaces disponibles alors même qu’ils contribuent à cette situation de saturation du fait de la non-évacuation des conteneurs vides qui occupent un espace qui devrait être consacré au déstockage des conteneurs qui arrivent au Port. »

La compétitivité altérée

Et Huguette Bello qualifie cette situation d’inacceptable. En stockant des conteneurs vides sur le terminal, les armements font reposer sur les acteurs locaux ces coûts. « Nos acteurs locaux n’ont pas à payer le prix d’une situation de saturation dont ils ne sont aucunement responsables. » Une situation qui altère la compétitivité du port, continue la présidente. Bien plus, « cette situation de congestion contribue à un risque d’augmentation des prix au consommateur final du fait de l’accumulation de tensions et de perturbations sur l’ensemble de la chaîne logistique. En tant que Présidente de Région, je ne puis accepter que les Réunionnais demeurent captifs de cette situation logistique préoccupante. »

Préserver les intérêts des réunionnais

Pour finir, Huguette Bello en appelle à la mise en place d’un dialogue entre les acteurs afin de trouver des solutions pragmatiques et pérennes pour La Réunion. « En tant que membre du Conseil de surveillance du Grand Port Maritime de La Réunion, je veillerai à préserver les intérêts des Réunionnaises et Réunionnais et de notre territoire », conclu la présidente de la Région.