TLF : conserver les atouts du marché français
TLF, organisation regroupant les commissionnaires en transport, a tenu son assemblée générale le 30 juin. L’occasion pour la présidence rappeler les principaux sujets des prochains mois.
La logistique a connu en 2021 et 2022 de nombreuses perturbations. Malgré cela, les commissionnaires ont su tirer leur épingle du jeu. Les évolutions du marché de la logistique avec la croissance du e-commerce, les dérèglements des chaînes logistiques maritimes et une demande en forte croissance ont notamment pesé sur le marché.
Le multilatéralisme prend des coups
Dominique Seux, directeur délégué aux Échos a expliqué l’évolution du monde. « Le politique a pris le pas sur l’économique », a expliqué le journaliste des Échos. Un constat qu’il appuie par des signes évidents de changements. Ainsi, il a rappelé que le multilatéralisme « prend des coups », le « G20 se meurt », le politique a « pris la main » sur les questions liées au climat.
Le politique prend le pas sur l’économique
Ce nouveau paradigme entre politique et économique signifie qu’il faudra « travailler sur nos métiers, nous adapter », a indiqué Anne-Marie Idrac, président de France Logistique. Pour s’adapter à cette évolution, la présidente de France Logistique a souligné le « besoin de retrouver une planification » dans ce contexte. Ainsi, les opérateurs logistiques et France Logistique se sont rapprochés des administrations et ont entrepris de travailler avec les élus des collectivités locales.
La résilience des commissionnaires
Ces changements ne sonnent pas le glas de la profession, bien au contraire. « Nous ne sommes pas au bord du précipice. Le monde des commissionnaires a su faire preuve de résilience au cours des précédentes crises », a continué le directeur délégué des Échos. Ces crises ont suscité des changements importants dans la structure du marché de la logistique. Joël Glusman, vice-président de l’Union TLF et président de TLF Overseas, a rappelé que l’explosion du e-commerce a impliqué une augmentation de la demande en entrepôts.
Les atouts de la filière
L’avenir de la profession demeure clair, même si des sujets doivent encore être abordés pour maintenir cette résilience. Éric Hémar, président de TLF, a rappelé que la profession devait conserver sa compétitivité. « Nous avons des atouts comme le foncier, une population active importante, moins de difficultés à trouver des collaborateurs. Il ne faut pas que ces atouts soient annihilés par des coûts en croissance », a indiqué le président de TLF.
Les craintes suscitées par les ZFE
Éric Hémar a aussi souligné le besoin de rester attractif. Pour rester dans la compétition, le président de TLF a fait part de ses inquiétudes. « J’ai peur. Je sens venir une surenchère sur l’accord des zones à faibles émissions (ZFE). » L’accord européen qui détermine ces zones ne doit pas faire l’objet de surenchères par les autorités françaises, pour le président de TLF.
Des règles générales et des dérogations
En effet, les premières ZFE en France sont prévues dès 2024. Or, « le texte européen n’impose pas d’avoir des ZFE dès le mois de janvier ». En appliquant au plus tôt les normes de ces ZFE, le risque de voir fonctionner des règles générales assorties de dérogations est grand. « Si les choses ne sont pas claires, les entreprises iront voir ailleurs », a continué Éric Hémar. Et cet ailleurs pourrait être de l’autre côté de nos frontières, en Belgique, en Espagne ou en Italie. Le même principe doit gouverner sur la transition énergétique. Le président de TLF a demandé au représentant du gouvernement que des règles simples et claires soient mises en place pour savoir la direction à prendre.
Discuter avec les maires des grandes villes
Des demandes que Marc Papinutti, directeur de la direction générale des infrastructures, des transports et de la mobilité, a entendu. S’agissant des ZFE, il a indiqué que son administration est en discussion avec les maires des grandes villes françaises pour discuter des modalités d’applications. « Il faut expliquer et trouver des solutions. Nous les trouverons », a assuré le directeur général.
Le gouvernement a trouvé des aides
Quant aux préoccupations de la profession sur la hausse des prix de l’énergie, le directeur général de la DGITM a souligné que le monde est entré dans un nouveau schéma. « La hausse du prix de l’énergie est durable en raison des incertitudes géopolitiques. Le gouvernement a trouvé des aides et déployé des outils règlementaires. Il faudra les répercuter dans les chaînes logistiques », a demandé Marc Papinutti.