Prospectives

Vracs secs : l’optimisme modéré des armateurs

Après la publication des résultats financiers du premier semestre, les armateurs opérant dans le vrac sec demeurent optimistes pour les prochains mois. Certains nuancent cette euphorie en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Les résultats financiers des armements opérant dans le vrac sec affichent des progressions comparativement à la même période de l’année dernière. Les prévisions pour les prochains mois indiquent une hausse des bénéfices.

Un premier trimestre en hausse

Sur le premier trimestre, les armateurs ont vu leurs chiffres d’affaires augmenter en raison de la hausse des taux de fret. Traditionnellement, le premier trimestre de l’année ne connaît pas une activité importante. En 2022, dans le sillage d’une fin d’année tonitruante, le premier trimestre s’est montré plus actifs, a rappelé Norden dans son rapport trimestriel.

Un record pour Western Bulk

Le deuxième trimestre ne devrait pas affecter cette tendance. Western Bulk, armement opérant principalement dans le secteur des Ultramax et Handysize, prévoit de finir le premier semestre avec un bénéfice net entre 37 et 40 M$. « Cela constituera le meilleur résultat semestriel en 40 ans d’histoire de l’armement”, a indiqué dans un communiqué la direction de l’armement.

Des taux de fret à 30 000 $/j

En effet, après un premier trimestre en hausse, le mois d’avril a vu les taux de fret de cette catégorie de navires continuer à augmenter pour se situer entre 27 000 $/j et 30 000$/j, continue la direction de l’armement. Des taux de fret qui doivent être pondérés selon les zones géographiques. Les opportunités pour ces navires ne sont pas identiques selon les bassins.

Les incertitudes sur le marché chinois

Le premier semestre devrait se terminer sur des chiffres en hausse. Le marché connaît, au second semestre, un niveau plus élevé d’activité. L’armement reste optimiste pour cette fin d’année avec des nuances. L’économie mondiale pourrait se ralentir dans les prochains mois en raison des incertitudes géopolitiques et une baisse de la demande chinoise. De plus, continue Western Bulk, le protectionnisme économique de certains pays, à l’image de l’Inde qui impose des restrictions aux exportations, pourraient peser sur l’économie.

L’effet limité du conflit Russie/Ukraine

Ce sentiment d’incertitudes se généralise chez les armateurs de vrac sec. Pour Eagle Bulk, l’effet du conflit entre la Russie et l’Ukraine n’aura qu’un impact négatif limité. L’absence de marchandises sur le marché international sera largement compensée par la demande sur de plus longues distances. La principale interrogation concerne l’économie chinoise. Un ralentissement de l’économie pourra résoudre en partie la congestion de certains ports mais avec des effets négatifs sur les volumes transportés et, par voie de conséquence, les taux de fret.

Des commandes de navires à un niveau faible

Du côté de Golden Ocean Group, armement opérant principalement dans le marché des Capesize, les perspectives du marché sont estimées bonnes. La hausse de la demande après la crise sanitaire ne devrait pas s’arrêter pour les prochains mois. De plus, la flotte mondiale ne devrait pas augmenter significativement dans les mois à venir. Les nouvelles règlementations environnementales pour les navires vont réduire la flotte et « donner un avantage compétitif aux navires convertis avec des soutes plus écologiques », indique Golden Ocean Groupe.

Des besoins importants en infrastructure

Une analyse que Genco Shipping et Star Bulk partagent. Le marché des vracs secs reste sur une tendance positive. Les incertitudes de la demande chinoise auront un impact mais ne devraient pas inverser cette tendance à court ou moyen terme. Enfin, pour Petros Pappas, directeur général de Star Bulk, le besoin en infrastructures dans le monde va soutenir le marché. Cette dynamique du marché se fera sentir, notamment, sur des produits comme le ciment, les matériaux de construction et l’acier.