Canada : le jeu du chat et de la souris entre manutentionnaires et syndicat
Le 18 juillet, le principal syndicat de dockers des ports de l’ouest du Canada a appelé à un mouvement de grève pour le 22 juillet. Le lendemain, le 19 juillet, il a annulé ce mot d’ordre.
Le monde portuaire canadien navigue en pleine eaux troubles. Difficile de prévoir ce que seront les prochains événements. En effet, le 18 juillet, dans un communiqué, le principal syndicat des dockers des ports de l’ouest canadien, ILWU, appelle à un mouvement social. Cette grève s’étend sur trois jours.
L’ILWU suspend la grève
Dans un communiqué du 19 juillet, l’organisation des manutentionnaires (BCMEA) rappelle que la grève ne touche pas les terminaux céréaliers. Elle souhaite aussi que le mot d’ordre ne prive pas les ports canadiens du traitement des navires de croisière. Le même jour, à savoir le 19 juillet, le syndicat des dockers annonce la suspension du mouvement de grève, sans donner plus de détails.
Des propositions trop basses
Cette situation prête à confusion. La motivation de ce mot d’ordre syndical du 18 juillet est basée sur l’absence d’assurances pour l’avenir des propositions du médiateur. « L’ILWU ne pense pas que les recommandations du médiateur protègent nos emplois pour maintenant et pour le futur », indique le président du syndicat Rob Ashton.
Pas de prise en compte de l’inflation
Et pour aller plus loin, le syndicat des dockers souligne qu’après les bénéfices engrangés par les manutentionnaires, les propositions d’accord ne prennent pas en compte l’inflation subie par les salariés. « Les termes de cet accord dans le contexte d’incertitude actuelle reste trop éloigné. Nous devons être en mesure de réévaluer les incertitudes qui pèsent sur nos adhérents dans le contexte financier international ». En somme, le syndicat des dockers demande à profiter aussi des bénéfices que les manutentionnaires ont réalisé.
Une hausse de 19,2% des salaires en quatre ans
Pour la partie patronale, les choses ne sont pas aussi tranchées. Ainsi, l’accord du médiateur prévoit plusieurs mesures. En premier lieu, il propose une hausse de salaire de 19,2% sur les quatre prochaines années. Dans le détail, cela signifie que le salaire moyen des dockers passe de 136 000 $ à 162 000 $. En second lieu, la proposition d’accord offre une hausse des cotisations de retraites.
Le Local 502 accepte l’accord
Pour alimenter cette confusion générale, le Local 502 de l’ILWU, regroupant les dockers des terminaux de Fraser River, annonce accepter l’accord du médiateur. « Nous avons trouvé un compromis avec la BCMEA », indique le syndicat. Le 21 juillet, les représentants du syndicat votent sur la transmission de cet accord aux adhérents. Ces derniers doivent encore accepter l’accord.