Céréales : le marché se tasse en France
Le bilan de FranceAgriMer de juin annonce une baisse des exportations de céréales françaises. Le bilan mondial pour la campagne à venir s’avère meilleur.
Lors de son dernier conseil spécialisé, FranceAgriMer a présenté les prévisions d’exportations de céréales sur la campagne actuelle. Les chiffres démontrent du calme de cette fin de campagne.
Baisse des prévisions en juin
Concernant le blé tendre, FranceAgriMer prévoit un volume de 16,7 Mt sur la campagne actuelle. Un volume en baisse de 100 000 t par rapport aux prévisions du mois de mai. Des flux qui se destinent majoritairement aux pays tiers. En effet, ces derniers engloberont 61% de ces volumes à 10,2 Mt. Parmi les destinataires de ces blés tendres, l’Algérie reprend une place importante sur le marché français. Ainsi, sur les 5,4 Mt importées dans le pays au cours de la campagne, 60%, soit environ 3,2 Mt, le sont par la France.
Stabilité des exportations vers l’UE
Si le chiffre des exportations se tasse en juin, le volume exporté vers les pays tiers progresse de 16% par rapport à la campagne précédente. De leur côté, les exportations vers les pays de l’Union européenne restent stables à 6,3 Mt. Les bonnes récoltes survenues sur le continent limitent les flux intra continentaux.
Baisse des exportations d’orges
Pour leur part, les exportations d’orges affichent aussi une baisse des sorties, selon l’institut national. La France exportera 6,29 Mt. Comparativement aux prévisions du mois de mai, ce chiffre est en baisse de 80 000 t. Néanmoins, d’une campagne à l’autre, ces flux sont en progression de 1%. Avec 3,15 Mt vers les pays tiers, les orges enregistrent une baisse de 50 000 t en un mois. Les principaux acheteurs des orges françaises, comme l’Arabie Saoudite et la Chine, se tournent vers d’autres origines. Quant aux trafics d’orges vers l’Union européenne, elles perdent 30 000 t sur le mois de juin.
Léger redressement du maïs à l’export
Enfin, le maïs français voit ses prévisions se redresser sur les dernières semaines. Les volumes d’exportation sont en progression de 30 000 t à 3,6 Mt. Il est à noter que ce chiffre baisse de 34% par rapport à la campagne 22/23. La raison tient à la mauvaise récolte de septembre 2022. La majorité de ce maïs est destinée à l’UE. La demande des pays du Benelux et de l’Italie permet une progression de 20 000 t à 3,2 Mt. Pour sa part, le trafic vers les pays tiers augmente de 10 000 t à 385 000 t.
Une production mondiale de 800 Mt pour la campagne 23/24
Dans sa conférence mensuelle, FranceAgriMer a présenté les prévisions du département américain de l’agriculture (USDA) pour la campagne 2023/2024. La campagne céréalière qui s’ouvre en juillet table sur une augmentation de la production. Il est prévu qu’elle atteigne 800 Mt, soit une hausse de 1%. Une croissance tirée par l’Inde, la Russie et les pays de l’Union européenne.
Baisse de 1% des échanges mondiaux
Du côté des échanges, les prévisions de l’USDA envisagent la prochaine campagne avec une baisse de 1% à 213 Mt. La Chine devrait faire un grand retour sur les marchés internationaux en raison, d’une part, d’une demande accrue en alimentation humaine et, d’autre part, des fortes pluies qui limitent la production nationale.
Une progression des volumes de maïs
L’analyse par céréales donne, pour le maïs, une progression des échanges. Avec un volume de 198 Mt, les échanges mondiaux de maïs progresseront de 12% pour la prochaine campagne. Dans son analyse FranceAgriMer estime que l’Ukraine et le Brésil remplaceront le manque de disponibilités du maïs argentin. Aussi, la Chine pourrait acheter quelque 23 Mt sur le marché international.
Progression des échanges de blé dur
Quant aux orges, elles voient leurs prévisions se ternir. Elles prévoient une baisse de la production de 3% à 148 Mt. Les échanges suivent cette tendance avec une baisse de 6% à 27,7 Mt. Ensuite, le blé dur voit ses prévisions de production se stabiliser à 32,4 Mt. Cependant, les échanges indiquent une progression de 4% à 9 Mt.
Blé tendre : un potentiel d’exportation européen de 33,1 Mt
Pour sa part, la production de blé tendre est attendu en baisse de 2,6% à 750 Mt. Dans la même veine, les échanges sont attendus en diminution de 3% à 185 Mt sur la campagne céréalière 2023/2024. Le potentiel d’exportation de l’UE est estimé à 33,1 Mt, plaçant ainsi le vieux continent en deuxième position derrière la Russie. Un volume en hausse de 16% par rapport à la campagne actuelle. La Russie, conserve sa première place avec un potentiel d’export en augmentation de 3,3% à 43,2 Mt. Le principal perdant des exportations de blé tendre sera l’Ukraine qui verra son potentiel exportable diminuer de 30,1% à 10,9 Mt.