Ferroviaire : les syndicats s’inquiètent de la position de la Commission européenne
Dans un communiqué du 27 avril, l’intersyndicale des cheminots s’alarme contre la décision de la Commission européenne qui « lance une nouvelle offensive libérale » contre Fret SNCF.
Dans un communiqué du 27 avril, l’intersyndicale formée par la Fédération CGT des cheminots, Unsa Ferroviaire, Sud Rail et la FGTE cheminots s’inquiète de la position de la Commission européenne. En effet, elle a lancé une enquête approfondie le 18 janvier contre Fret SNCF. Pour l’autorité européenne, il s’agit de vérifier si la filiale de la SNCF, Fret SNCF, afin de déterminer si certaines mesures de soutien françaises sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’État.
Des aides d’État pour Fret SNCF
La Commission constate que Fret SNCF est constamment déficitaire, sauf en 2021. Or, de 2007 à 2019, ses pertes ont été continuellement couvertes par sa société mère SNCF au moyen des avances de trésorerie intra-groupe, qui constituent des ressources publiques en raison de l’actionnariat et du contrôle étatiques. Ces aides sont constituées, selon la Commission, par des avances de trésorerie effectuées par la SNCF, l’annulation de la dette financière de Fret SNCF et l’injection de capital de 170 M€.
Liquider la filiale de la SNCF
Pour les représentants de l’intersyndicale, « l’offensive » de la Commission vise à « liquider définitivement » l’opérateur français. Bien plus, les syndicats qualifient cette offensive de « libérale ». L’intersyndicale refuse cette attaque en règle. Dans un communiqué intitulé, « Nous ne nous laisserons pas faire », les quatre syndicats demandent que cette procédure soit arrêtée. De plus, ils alertent sur la position de la direction. Elle aurait « choisi de ne pas contester la décision d’ouverture de cette enquête et anticipe une décision défavorable par des suppressions massives d’emplois, l’ouverture du capital, l’abandon de trafics », indique le tract de l’intersyndicale. La direction serait en train de faciliter la liquidation de Fret SNCF, accusent les syndicats.
Sortir le fret ferroviaire des marchés
Dans un contexte de politique en faveur du report modal, cette position de la direction paraît étrange. Et l’intersyndicale le rappelle : « l’urgence est donc de favoriser le report modal de la route vers le rail, avec un outil public à même de répondre aux besoins de la nation. » Et pour aller plus loin, les quatre syndicats « exigent » que le fret ferroviaire soit sorti des marchés de la concurrence. Ils précisent que cette concurrence « ne revitalise jamais un secteur, mais provoque un naufrage ».
Le retour du train des primeurs
La communication de la Fédération CGT des cheminots semble fonctionner. Après avoir communiqué son étonnement de voir le « train des primeurs », assurant la liaison entre Perpignan et Rungis suspendue, la fédération des cheminots de la CGT salue « la mobilisation sans faille des militants locaux et régionaux de la CGT Cheminots ». Le syndicat indique que cette liaison ferroviaire « pourrait » redémarrer le 2 mai.