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GPM Dunkerque : la réindustrialisation se fera avec des infrastructures adaptées

La levée de fonds de Verkor pour son usine de Dunkerque confirme la mise en marche de la réindustrialisation du port. Alors, l’avis négatif de l’Autorité environnementale sur le projet Cap 2020 pourrait inquiéter. Pour la direction du port, Cap 2020 suit son cours.

Au Nord, après les corons il y aura bientôt les gigafactories de batteries automobiles. À tel point que désormais, la région devient la « Vallée de la batterie ». Au total, quatre usines sont prévues dans la région. Le 14 septembre, Verkor a levé 2 Md€ pour financer la construction de son usine dans la circonscription du GPM de Dunkerque.

Quatre usines pour une vallée

Au final, l’usine de Verkor produira 16 Gwh en 2025 et 50 Gwh en 2030. À quelques tours de roues de l’usine de Verkor, dans le port, Prologium construit une gigafactory de 30 Gwh pour 2030. Deux sites de production dans le port qui s’ajoutent à deux autres situés l’un à Douai l’autre à Billy-Berclau. Si la dernière a ouvert ses portes en mai, les autres entrent en opération dans les prochains mois.

Dunkerque en porte maritime de ces productions

Des batteries qui seront utilisées pour l’industrie automobile. Avec l’industrie automobile installée dans la région, il est certain qu’une partie de la production sera utilisée localement. Les autres batteries pourraient être expédiées à l’exportation. Alors pour l’exportation, la porte naturelle de sortie de ces productions semble toute désignée avec le GPM de Dunkerque. Les choses s’engagent bien. La semaine prochaine, nous a rappelé Maurice George, président du directoire du GPM de Dunkerque, la concertation publique pour l’usine de Prologium commence.

La réindustrialisation du port en marche

Pour la direction du port, ces implantations dans le port et à proximité (une centaine de kilomètres du port) symbolisent la réindustrialisation du port. Ces différentes usines représentent des milliers d’emplois pour la région mais aussi des trafics pour le port. « Dans un premier temps, nous aurons les matériaux pour la construction des usines qui emprunteront nos installations. Ensuite, les exportations de batteries pourront utiliser nos terminaux », continue Maurice Georges.

L’inauguration de l’entrepôt de PSA-BDP

Des suppositions qui doivent encore se confirmer. Cependant, pour le président du directoire du GPM de Dunkerque, des signaux ne trompent pas. En effet, en juin PSA-BDP a inauguré un nouvel entrepôt spécialisé dans la logistique des batteries de véhicules. Cela constitue un élément marquant pour utiliser le port dans la logistique d’export de ces productions. Outre ces batteries de véhicule, l’ouverture de l’usine de Clarebout amènera des flux sur le port espère le président du directoire.

L’Autorité environnementale donne un second avis négatif

Alors, pour ces projets, le GPM a besoin d’infrastructures nouvelles et dimensionnées à ses ambitions. Or, l’Autorité environnementale a délivré un avis sur le projet Cap 2020 négatif. Dans son avis du 24 août, l’Autorité environnementale note plusieurs améliorations à apporter. Ce deuxième avis ne satisfait pas l’Autorité environnementale. Un premier, rendu en mai, a pris la même position.

Des points à améliorer

En effet, dans son avis, l’AE indique en premier lieu que si la notion d’artificialisation est traitée, elle ne permet pas de comparer avec d’autres options moins consommatrices d’espace. De plus, les « mesures de compensation à la destruction des milieux naturels restent imprécis et l’équivalence avec les milieux détruits n’est pas toujours démontrée ». Encore, les « raisons impératives d’intérêt public majeur » avancées pour justifier la destruction d’habitats d’espèces protégées sont avant tout économiques. D’autres points sont soulevés qui font défaut.

Le respect du calendrier

Face à ces défauts, le président du directoire se veut rassurant. « Nous avons lu avec attention l’avis délibéré de l’Autorité environnementale. Chacun des points soulevés fait l’objet de nouvelles études. Cet avis s’inscrit dans un processus sans pour autant remettre en cause le projet. » Et pour continuer, Maurice Georges confie que les études sur ces points seront ajoutées au dossier qui sera déposé en préfecture. « Le projet de Cap 2020 est important pour l’industrie portuaire française et Dunkerque. Il est tout à fait compréhensible que nous devions respecter les normes environnementales. »

L’avis favorable du Conseil national patrimonial

Sans aller contre l’avis de l’AE, le président du directoire rappelle aussi que cet avis intervient pendant l’enquête publique. Elle s’est déroulée du 17 juillet au 8 septembre. « Nous attendons les conclusions de la commission d’enquête. Déjà, nous avons reçu un avis favorable du conseil national patrimonial. »