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Haropa : une arrivée mouvementée du FSRU

Le 18 septembre, le Cape Ann, FSRU, est arrivé au port du Havre. Une entrée mouvementée par des actions de Greenpeace.

L’entrée en service du FSRU Cape Ann, prévue initialement avant le 15 septembre, prend du retard. Le navire arrive au port le 18 septembre en présence de manifestants de Greenpeace.

Un symbole funeste

Des activistes de Greenpeace ont tenté de faire obstacle à son entrée dans le port. L’objectif de cette manifestation vise à « dénoncer la politique énergétique du gouvernement français qui va à contre-sens de l’urgence climatique et dont le terminal méthanier du Havre est un symbole funeste », indique un communiqué de l’organisation écologiste. Des actions qui n’empêchent pas le navire d’atteindre son point d’amarrage prévu. Le FSRU est affrété par TotalEnergies pour une durée de cinq ans.

La France, dealer de schiste

Les actions de l’organisation écologiste consistent à peindre le message « Gas kills » sur la coque du navire. De plus, une bannière « France : plaque tournante du gaz de schiste » flotte à l’entrée du port. Enfin, des canoës avec des activistes bloquent le passage du navire en lançant des messages comme, « Macron : dealer de schiste » et « Total : dealer de schiste ». Selon Greenpeace, une partie du gaz à recevoir par le FSRU proviendra des États-Unis. Or, la production américaine de GNL se réalise principalement par fractionnement hydraulique. Une méthode jugée désastreuse pour l’environnement.

Un outil inutile

Pour Greenpeace, l’installation de ce navire n’est pas une solution face à la crise énergétique en France. Déjà, en juin, Greenpeace a publié une étude sur l’utilité de cet outil en France. Dans cette étude, Disclose et Greenpeace estiment que cette infrastructure est « superflue, même en cas d’hiver froid, contrairement à ce qu’avancent le ministère de la Transition énergétique ».

Déjà trois sites de réception en France

« Dans ce contexte, l’installation d’un nouveau terminal méthanier pour cinq ans n’est pas une option, d’autant que d’autres projets d’infrastructures fossiles seraient à l’étude », s’indigne l’étude de Greenpeace. Pour mémoire, la France dispose de trois sites de réception du GNL dans les Grands ports maritimes de Dunkerque, Nantes Saint-Nazaire et Marseille. Selon les dernières informations publiées, les réserves en gaz en France totalisent 90% de la capacité nationale.

Un outil pour l’Europe

L’utilité de se doter d’un quatrième site de réception du GNL a été débattu il y a 10 ans? À cette époque, le port du Havre propose la création, à Antifer d’un site de réception. Le gouvernement a rejeté cette proposition considérant que les capacités de réception sont suffisantes. Une décision motivée aussi par un approvisionnement depuis la Russie. Les cartes sont redistribuées depuis le conflit entre l’Ukraine et la Russie sans que cela modifie les capacités de stockage françaises. Néanmoins, cette unité de regazéification n’est pas destinée uniquement au marché français. Elle doit alimenter le marché européen.