Le port de Sète récolte les fruits de son entrepôt frigorifique
En octobre, le port de Sète a concédé la gestion de son entrepôt frigorifique à la société Primever.
Le port de Sète a confié la gestion de son entrepôt frigorifique à la société Primever depuis le mois d’octobre. Après avoir confié la gestion de cet outil à Conhexa et Orsero, le port de Sète a retenu un acteur ayant une forte notoriété dans le transport et la logistique de produits frais en mesure de développer l’activité des fruits et légumes sur le port.
Profiter d’un port idéalement situé
Le groupe Primever acteur régional majeur avec une envergure nationale et internationale a décidé de s’implanter à Sète pour plusieurs raisons. D’une part, la position géographique, les accès nautiques, le tirant d’eau sont des atouts importants. D’autre part, le positionnement d’un entrepôt sous température dirigée bord à quai, la mobilisation de la place portuaire et l’importance des moyens que la Région a débloqué ont joué un rôle. Enfin, la qualité de ses communications avec l’hinterland et le Nord Europe et aussi la perspective d’implantation d’acteurs de la grande distribution dans le sud de la France.
Une société qui développée sur le transit portuaire
À la différence des deux précédentes sociétés, Primever a la particularité d’être avant tout un transporteur ayant peu à peu développé des activités dans le transit portuaire avec des bureaux à Fos, Le Havre, Saint Charles et depuis peu Sète. La société, basée à Agen, s’est développée sur le transport routier de fruits et légumes. Elle a ensuite diversifié son activité sur l’entreposage. Elle dispose aujourd’hui plus d’une cinquantaine d’entrepôts sur le territoire avec comme clients de grands acteurs de la filières fruits et légumes notamment basés à Rungis.
Une solution à l’export
En entrant à Sète,le Groupe prend une place d’opérateur logistique, de stockage et préparation de commande pour les produits du grand import comme le litchi, l’ananas, la banane d’Amérique du Sud ou encore l’avocat. Il apporte également une solution d’export à ses clients producteurs français leur permettant de faire rayonner des produits comme la pomme , le kiwi et bien d’autres au-delà des frontières françaises , souligne le responsable commercial du port de Sète, Arnaud Rieutort.
Une complémentarité avec Port Vendres
Avec une capacité de plus de 15 000 palettes par an, le terminal fruitier du port n’a pas vocation à traiter seulement de flux import de fruits et légumes d’origine Sud Amérique, Israël ou Égypte mais aussi des flux exports tels que les pommes, les kiwis, les semences ou le vin. Primever compte accompagner la croissance de ses client mise sur la hausse de la demande de ses clients en fruits et légumes pour développer les activités logistiques du terminal fruitier en compléments des autres ports de la Région tel que Port Vendres. Chaque port étant positionné sur une origine bien précise. Les bananes d’Afrique pour Port Vendres et celles d’Amérique Latine pour Sète. « La concurrence n’est pas entre nos ports régionaux mais avec celles des ports du Nord qui reçoivent la majorité de ces flux pour après être redistribués vers le sud de l’Europe », indique Arnaud Rieutort.
Deux navires depuis Madagascar
Et cela porte ses fruits puisque Déjà, les premiers navires , habituellement attendus sur les ports du Nord, sont annoncés pour les prochaines semaines. Deux navires depuis Madagascar avec des litchis sont attendus. L’un se rendra à Port Vendres le plus petit et l’autre plus gros à Sète. « Le choix de ces escales démontre de la complémentarité qui existe entre nos deux ports. Les navires de grande taille choisissent le port de Sète quand les plus petits préfèrent Port Vendres. » Au total, le port de l’Hérault attend pour novembre ou décembre 150 conteneurs avec plus de 8000 palettes de litchis.
Une logistique du dernier kilomètre
Et la réception de ces produits mérite une logistique bien huilée. Les litchis doivent être manipulés avec précaution pour ensuite rejoindre au plus rapidement les étals des rayons des grandes surfaces. « En confiant la gestion de cet entrepôt à Primever nous avons fait le choix d’une société dont l’activité principale reste le transport, et notamment la livraison du dernier kilomètre. Avec sa flotte de plus de 1500 camions, Primever peut livrer rapidement et dans des conditions logistiques optimales, les grands centres de distribution européens », continue Arnaud Rieutort.
De nouvelles prestations en projet
Depuis son installation à Sète, Primever constitue ses équipes. Le groupe n’est pas venu les mains vides. Le projet d’ajouter des prestations à cet entrepôt, comme une mûrisserie, est à l’étude. Pour le port de Sète Sud de France, l’arrivée de Primever offre un potentiel de développement intéressant dans un contexte favorable. Le port héraultais souhaite attirer des conteneurs depuis les hubs de transbordement d’Algésiras et de Tanger avec des produits reefers en entrée. À l’export, ces lignes feeders peuvent offrir des potentiels pour les acteurs internationaux basés dans la région.
La mutlimodalité, un atout du port
De plus, l’arrivée de fruits et légumes sur le port de Sète pourrait relancer les lignes ferroviaire sur le marché de Rungis avec des produits importés par voie maritime. Le développement de ce trafic peut être un tremplin pour le retour en service de cette ligne. Un avenir que la direction du port veut imaginer avec prudence. « Nous avons essuyé des échecs. Certes, l’arrivée du groupe Primever, avec sa notoriété internationale, nous donne confiance. Nous voulons avancer prudemment pour consolider les trafics avant de parler de développement. Dans le domaine des fruits et légumes il ne faut pas perdre de vue que le choix d’un port se fait sur la base d’infrastructures dédiés mais les éléments déterminants restent la fiabilité et la productivité. A nous de faire nos preuves ! », souligne le responsable commercial.