Logistique automobile : des prévisions pessimistes pour 2023
Dans ses perspectives annuelles, European Car Group, regroupant les logisticiens automobiles, table sur une année difficile. L’amélioration ne devrait pas intervenir avant 2024.
Les perturbations dans la production automobile et, par voie de conséquence, sur les opérateurs logistiques ne sont pas en voie de résorption. Selon S&P Global, « la fin de taux d’intérêts faibles couplés avec des conditions économiques empirant, le conflit en Ukraine, les incertitudes sur la disponibilité des matières premières et le manque de micro-processeurs vont s’additionner tout au long de l’année 2023. »
Une hausse de la demande
Si les conditions politiques et économiques s’avèrent compliquées pour les prochains mois, les experts tablent sur une demande en véhicules neufs en augmentation en 2023. Une tendance qui devrait notamment s’accentuer en Europe avec une hausse des ventes de 7% à 13,9 millions d’unités.
Des manques dans la production automobile
Cependant, les perturbations logistiques vont demeurer, continue les responsables d’ECG. D’une part, l’approvisionnement en puces et en composants électroniques se poursuivent, empêchant une production stable pour les prochains mois. D’autre part, les tensions politiques croissantes avec le conflit en Ukraine et les frictions entre la Chine et Taïwan pèsent sur ce marché. Des éléments qui amènent AutoForecast Solutions, cabinet d’expert indépendant, à tabler sur des manques dans la production automobile. Selon les premières estimations, la production automobile devrait perdre 2,7 millions de véhicules en 2023. Un chiffre élevé mais qui reste inférieur à celui de 2022 qui s’est établi à 4,4 millions de véhicules produits en moins.
Des allègements sur les tarifs portuaires
Toute l’attention des experts logistiques automobiles se tourne vers la Chine. La crise sanitaire a perturbé les chaînes de production mais aussi la logistique. La fin des mesures de confinement en Chine a entraîné une hausse des cas. Le pic de la crise sanitaire en Chine est attendu pour le début du mois de mars. Pour faire face à ces perturbations, le gouvernement a décidé de « lâcher du lest ». Ainsi, les tarifs portuaires sont allégés et les convois ferroviaires entre la Chine et l’Europe sont autorisés à transporter du lithium lorsqu’il est intégré dans une voiture.
De nouveaux pays producteurs
Un autre élément devrait se faire jour dans les prochaines semaines avec l’entrée sur le marché de nouveaux pays producteurs. L’Indonésie est devenue le nouvel eldorado automobile. Le gouvernement de Djakarta a ordonné la construction de nouveaux terminaux rouliers et étendu le réseau ferroviaire pour relier les usines de production et les ports. De plus, les constructeurs envisagent une délocalisation au Viet Nam d’une partie de la production pour se défaire de leur dépendance à la Chine.
