Marchés : en 2024, l’Asie sera le moteur du secteur pétrolier
L’année se termine sur une note pessimiste pour le marché pétrolier. Les prévisions pour 2024 s’avèrent plus positives. Il reste que la géopolitique s’impose comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Du côté des vracs secs, le marché s’affaibli.
Le marché des vracs pétroliers enregistre, au cours de la semaine de légères baisses. D’une part, une baisse dans la demande de produits manufacturés laisse imaginer une diminution de la demande en pétrole. D’autre part, le président de la réserve fédérale américaine entrevoit la fin de la hausse des taux d’intérêts. « Ces deux éléments, indique le courtier Intermodal, contribuent à la volatilité des marchés et influencent la demande en pétrole. »
La géopolitique reprend le pas sur le marché pétrolier
Cependant, si des signes positifs émergent, le sentiment général du marché reste tempéré. En effet, une fois les fêtes passées, la géopolitique pourrait reprendre rapidement le pas. Ainsi, du côté des VLCC, la tendance reste négative avec, pour la période du mois de janvier, des prévisions de progression. Le marché du bassin Atlantique demeure dynamique, selon Intermodal. Quant aux routes en provenance du golfe Persique, elles affichent une baisse de 15,5% d’une semaine à l’autre.
Les Suezmax en eaux troubles
Le monde des Suezmax navigue en eaux troubles. Les taux de fret s’affaissent. Dans le bassin Atlantique, la situation profite d’abord aux affréteurs quand, dans le golfe Persique, elle semble s’améliorer. Enfin, termine Intermodal, le marché ouest africain reste faible avec des demandes limitées. L’impact sur les taux de fret est indéniable en raison de niveaux d’activité contrastées pour certaines cargaisons au départ du continent.
Des prévisions du marché pétrolier à double niveau
Les perspectives du marché sont partagées. D’une part, l’offre pourrait se réduire. En effet, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) la consommation sera en baisse en 2024. La projection prévoit une croissance de 1,1 Mbpj, indique Intermodal. Pour sa part l’OPEP table sur une croissance supérieure. Un chiffre nettement inférieur à celui prévu par les pays de l’Opec. Aux États-Unis, les prévisions prévoient une baisse de la production en 2024. L’effet attendu sur les marchés est de voir une diminution des exportations. Une position que le courtier Xclusiv ne partage pas. Il prévoit que la production des pays non OPEP progressera en 2024, notamment aux États-Unis. De plus, l’entrée sur le marché de la production du Guyana et le retour du Venezuela compensera les baisses des pays de l’OPEP.
Le rôle moteur de l’Asie
Du côté de la demande, Xclusiv estime que l’Asie va jouer un rôle moteur sur les marchés pétroliers en 2024. La croissance des économies du sud-est asiatique doit porter la demande en énergie fossile. Et le courtier Xclusiv table sur une croissance de 3,2% de ces économies, « dépassant ainsi la Chine dont les prévisions s’établissent à 2,9% ». Néanmoins, ces données doivent aussi prendre en compte la position que l’Inde va exercer sur les marchés. Le pays s’approvisionne en partie en Russie actuellement. Or, son besoin en énergie fossile croît corrélativement à sa croissance économique.
Le BDI perd 146 points
Du côté des marchés des vracs secs, la tendance demeure négative au cours des derniers jours. Le Baltic Dry Index perd 146 points. Une diminution que le courtier Intermodal attribue surtout à la situation dans le bassin de l’Atlantique pour les navires de grande taille. Ainsi, pour les Capesize, le marché se fait à deux niveaux. D’une part, dans l’Atlantique l’activité baisse quand elle se consolide dans le Pacifique.
Le bassin du Pacifique tire son épingle du jeu
En effet, le bassin du Pacifique bénéficie d’une demande chinoise de minerais de fer en hausse depuis l’Australie. De plus, les conditions météorologiques en Chine retardent les déchargements. Alors, avec des navires occupés sur un plus long terme, la rentabilité pour des unités comme les Capesizes augmente.
La bonne tenue des Handysize
Quant aux Panamax, la bonne santé du marché pacifique compense la baisse du marché atlantique. Il en est de même pour les navires de type Ultramax. Ils souffrent de la baisse de la demande au départ du golfe du Mexique et de la côte orientale de l’Amérique du Sud. Des conditions qui pourraient entraîner une baisse importante des taux de fret. Néanmoins, précise Intermodal, le peu de navires en attente limite une diminution trop sévère des taux de fret. Enfin, le secteur des Handysize continue sa progression des précédentes semaines. L’équilibre entre l’offre et la demande, notamment dans le golfe du Mexique et en Amérique du Sud joue en faveur des armateurs.