Nord Céréales : une campagne 2022/2023 à 2,2 Mt
Nord Céréales a tenu son assemblée générale à Dunkerque le 1er décembre. La campagne céréalière 2022/2023 s’achève avec 2,2 Mt de céréales traitées.
Le monde céréalier vit en harmonie avec la météo. Une bonne récolte céréalière permet d’améliorer les résultats des opérateurs portuaires. La récolte 2022 a donné des rendements satisfaisants dans le nord de la France avec une production à 95 quintaux/hectare.
Une hausse de 61% des exportations de blé
Dans ce contexte, Nord Céréales, opérateur logistique portuaire, installé sur le GPM de Dunkerque, a exporté 2,2 Mt de céréales. Un résultat satisfaisant puisqu’il s’affiche en hausse de 40%. Les exportations de blé représentent 1,7 Mt, soit une hausse de 61% par rapport à la campagne précédente. Du côté des orges, avec 398 077 t, le trafic perd 5,5%. Et pour Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales, ce chiffre reste encourageant. « Nous avons doublé notre trafic en une décennie », confirme le directeur général.
La Chine, première destination de Nord Céréales
Ces produits partent majoritairement vers les pays tiers. Le premier client de Nord Céréales demeure la Chine. L’Empire du milieu pèse 768 899 t, soit 35% du volume total. Une destination qui couvre la majorité du trafic de l’opérateur. Cependant, sur cette campagne, le volume destiné à la Chine enregistre une baisse de 35%.
L’Égypte, seconde destination de Nord Céréales
Outre la Chine, Nord Céréales étend chaque année son catalogue de destinations. Ainsi, sur la campagne se retrouvent l’Égypte avec 513 267 t, le Maroc (445 878 t) et l’Algérie (185 358t). La dernière campagne a aussi vu l’arrivée d’un nouveau client avec le Pakistan. Pour la première fois, Nord Céréale sa expédié 189 307 t vers les ports pakistanais. L’Iran, la Tunisie et l’Europe ferment la marche des destinations de l’opérateur portuaire dunkerquois.
Le Maghreb, la concurrence avec les blés de mer Noire
Cette répartition des expéditions de Nord Céréales montre une faible participation des pays du Maghreb. Maroc, Algérie et Tunisie pèsent 653 836 t, soit 29,7% du total. Pour le directeur général de Nord Céréales, les pays du Maghreb représentent un débouché important des céréales françaises. Néanmoins, en modifiant son cahier des charges, le gouvernement algérien a ouvert à un plus grand nombre de pays ses approvisionnements. « Nous sommes en concurrence avec les blés russes et ukrainiens sur ce pays. Nous avons la capacité de prendre des parts de marché avec la qualité de notre production. »
La diversification, l’autre corde de l’arc de Nord Céréales
Face aux variations des campagnes céréalières, Nord Céréales a entrepris, depuis plusieurs années, une diversification de ses activités. « Ces nouvelles activités, indique le directeur, trouvent leur place dans le groupe aux côtés des exportations de céréales ». Ainsi, le groupe a créé DKIE, une filiale appartenant à 100% à Nord Céréales. Elle importe du maïs, des pellets de bois, et des drèches de blé. Sur la campagne 2022/2023, la société a importé 203 416 t.
L’import et l’ensachage de pellets de bois
D’autre part, avec Euro Énergies, Nord Céréales a créé BGDK. La société importe et ensache des pellets de bois pour la GMS et les sociétés de distribution. Une structure qui a traité 32 982 t en 2022. Enfin, le groupe a créé avec Fiba, une société de mise en commun de moyens humains et techniques pour le développement de nouveaux trafics. « Nous avons un projet pour l’importation de produits décarbonés dans les prochains mois », indique Joël Ratel. Les négociations ne sont pas suffisamment avancées pour en dévoiler plus.
Le silo opérationnel en octobre 2024
Pour continuer dans la dynamique de croissance, Nord Céréales investi dans de nouveaux outils. Une modernisation de l’outil qui se réalise au travers de deux phases. La première concerne la mise en place d’un nouveau hall de chargement pour les trains. De plus, le groupe a acheté un engin de chargement Neuero. Ce dernier est opérationnel depuis le mois de mars. La seconde phase concerne les travaux sur le silo. Les travaux sur la tour de chargement se terminent. Quant aux huit cellules qui permettront de stocker 30 000 t de céréales, elles sont prévues d’entrée en opération en octobre 2024. Avec le comblement de la darse, Nord Céréales se pare pour l’avenir.
La route demeure majoritaire
Enfin, sur la campagne céréalière 2022/2023, Nord Céréales réceptionne majoritairement ses produits par voie routière. En effet, avec 1,1 Mt, la route entre pour 52% des approvisionnements sur la dernière campagne. Un chiffre en progression d’une campagne à l’autre. Le fleuve défend ses atouts. Avec 903 190 t, le fluvial prend 41,2% de part de marché. Or, sur la campagne précédente, le fleuve entrait pour 46,3% avec 726 601 t. Quant au ferroviaire, il perd du volume. Sa part de marché passe de 11,6% à 6,8% au cours de la campagne 2022/2023.
Le silo s’inscrit dans le projet de Seine-Nord
Pour Nord Céréales, les pré et post acheminements fluviaux revêtent une grande importance. D’abord, précise Joël Ratel, « notre nouveau silo s’inscrit dans la logique du futur canal Seine-Nord. » En proposant 30 000 t dès son entrée en fonction, tout en pouvant traiter jusqu’à 100 000 t dans une phase ultérieure, ce silo doit permettre à Nord Céréales d’étendre son hinterland jusqu’à l’Île de France.
Créer une offre fluviale pérenne
Enfin, Nord Céréales souhaite créer une offre fluviale pérenne. L’objectif vise à associer mariniers, organismes stockeurs et Nord Céréales pour une offre fluviale toute l’année. Un projet quelque peu suspendu en raison des inondations. En effet, l’activité fluviale est arrêtée par l’impossibilité de naviguer actuellement. « Nous avons transféré une partie de nos flux vers la route », indique le directeur qui attend avec impatience le retour à une situation plus normale.
Un début de campagne au ralenti
Après avoir dressé le bilan de la campagne passée, le groupe a commencé à esquisser des prévisions sur la campagne actuelle. Entamée depuis cinq mois (1er juillet 2023), la campagne démarre plus faiblement. Ainsi, à fin novembre, Nord Céréales a traité 550 000 t. Comparativement, lors de la précédente campagne, le groupe affichait un trafic de 1,5 Mt. Les raisons de cette baisse tiennent à la récolte 2023. Effectivement, 70% de la production s’est réalisée en juillet avec une bonne qualité. Le solde n’a pu se faire qu’en août après des pluies importantes. Un contretemps climatique qui a eu pour conséquence une perte de qualité des blés et donc du potentiel exportable.
Des prévisions encourageantes
De plus, les blés russes tentent de s’imposer sur les mêmes marchés que les blés français. Avec des prix d’environ 25 à 30€ de moins que les blés français, ils prennent des marchés et ralentissent les exportations françaises. « Nous ne sommes pas inquiets mais nous devons rester vigilants », souligne Joël Ratel. Quant aux prévisions, elles s’annoncent plutôt encourageantes. La France devrait exporter 2 Mt vers la Chine. « Et nous espérons que nous verrons nos volumes vers les pays du Maghreb augmenter », conclu la direction de Nord Céréales.