Roulier : les solutions de WWL pour remédier aux perturbations portuaires
Wallenius Wilhelmsen Logistics a souffert des perturbations dans les opérations portuaires en Europe du Nord. Les mesures prises par les ports allemands et Southampton portent leur fruit. Il reste la situation du port de Zeebrugge à résoudre. Cette situation portuaire sera confrontée à une progression du marché en 2023.
En 2022, il n’y a pas eu une semaine sans que soit évoquées les perturbations dans les ports. Que ce soit en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, les navires ont dû parfois attendre plusieurs jours pour entrer et décharger leurs cargaisons.
Un manque de main d’œuvre
Cette situation n’a pas été propre aux conteneurs. Dans le roulier, les perturbations portuaires ont aussi touché les services de lignes régulières. Dans un communiqué de Wallenius Wilhelsmen Logistics (WWL), l’armement suédo-norvégien rappelle que ces perturbations sont liées, principalement, à un souci de manque de personnel et d’augmentation de la demande. Ainsi, ces perturbations se rangent parmi les préoccupations du nouveau président de l’armement. Dans son discours pour les vœux de 2023, le président de WWL, Lasse Kristoffersen, a indiqué avoir trois souhaits pour cette année. Le premier serait de voir des actions concrètes pour la décarbonation. « Le second vœu serait de revenir à une prédictibilité équivalente à celle d’avant la pandémie pour résoudre significativement la congestion.
Des premières améliorations
Cependant, depuis le dernier trimestre 2022, la situation s’améliore notamment dans les ports d’Europe. Les hubs portuaires retrouvent une capacité plus grande dans les terminaux, des temps d’attente réduits et ils ont partiellement résorbé le manque de personnel. Néanmoins, la demande reste élevée. « Nous sommes en relation étroite avec nos clients pour évaluer les besoins en fonction des volumes », explique Delphine Echenique, vice-présidente des opérations commerciales de WWL.
Un accord salarial dans les ports allemands
Ainsi, dans les ports allemands, et notamment à Bremerhaven, les partenaires sociaux ont trouvé un accord sur les salaires en septembre. De plus, les opérateurs ont mis en place de nouvelles procédures pour une plus grande efficacité des opérations de manutention. Pour la responsable des ports et des terminaux de WWL, Mary Carmen Barrios, « ces efforts ont grandement résorber les perturbations portuaires. Les temps de déchargement des navires de WWL se sont considérablement réduits comparativement au mois d’août, le pic des engorgements ».
Southampton : diversification des ressources en personnel
Dans le port de Southampton, de nombreuses escales ont été annulées en raison d’un manque de personnel. En effet, la saison des croisières, pendant l’été, mobilise de nombreux salariés. En étant affecté à cette activité, les manutentionnaires voient leur nombre d’employé se réduire. « Pour atténuer les effets de la volatilité de ce marché du travail, nous avons diversifié nos ressources humaines et développer un système de réquisition pour réduire au minimum les annulations d’escale », continue la responsable portuaire de WWL.
Trouver des solutions au temps de stationnement
Toujours en Grande-Bretagne, le manque de chauffeurs routiers pèse. Les importateurs peinent à trouver des chauffeurs pour retirer leurs marchandises dans les ports. Dans ces conditions, les temps de stationnement des marchandises dans les ports s’allongent et saturent les capacités des terminaux. Pour le groupe WWL, la solution doit passer par une gestion fine entre les terminaux portuaires et les clients pour éviter de nouveaux engorgements.
Zeebrugge : la congestion demeure
Encore, dans le port de Zeebrugge, hub majeur pour l’armement, la congestion reste de mise. Compte tenu de sa place dans les trafics rouliers en Europe du Nord, le port cherche des solutions pour résoudre le problème. Pour WWL, la solution a été de chercher des solutions dans d’autres terminaux voisins disposant d’espace. Cette solution reste temporaire et les terminaux du port belge ne peuvent accueillir toutes les marchandises.
Éviter de reporter la congestion ailleurs
Or, le transfert d’une partie des flux vers d’autres ports ne doit pas « bouger le problème de congestion d’un port à l’autre. Les autres ports sont confrontés aux mêmes soucis de manque de main d’œuvre. Il ne s’agit pas de transférer les perturbations d’un port à l’autre », Pia Synnerman, responsable du service clients. Dans ces conditions le responsable du service clients souligne les effets bénéfiques des mesures prises par les ports de Bremerhaven et de Southampton.
Un marché en croissance
Ces préoccupations ont d’autant plus de poids cette année que les prévisions du marché roulier s’annoncent sous les meilleurs auspices. Pour Erik Solum, responsable des études de marché de WWL, « les perspectives du marché du roulier sont positives. Nous constatons une croissance de la demande pour les véhicules légers. Nous attendons aussi une croissance dans le secteur des colis lourds ».
Baisse de 15% des ventes
S’agissant des véhicules légers, Erik Solum note que le marché actuel reste à un niveau inférieur à celui d’avant la pandémie. Selon les chiffres, les ventes de voitures dans le monde seraient en baisse de 15% en 2022 par rapport à 2019. « Une nouvelle baisse des ventes de véhicules neufs signifierait l’entrée dans une récession encore plus forte », note Erik Solum. Une situation que les banques centrales européennes et américaines semblent vouloir éviter en relevant les taux d’intérêt.
Un équilibre offre/demande tendu
Du côté de l’offre, le nombre de navires reste à un niveau faible. Avec une flotte globale d’environ 600 navires et un carnet de commande de 11 unités, l’équilibre entre l’offre et la demande pourrait encore se tendre dans les prochains mois. « Nous travaillons sur l’optimisation de la capacité de nos navires tout en assurant la sécurité de nos chargements. Alors, Erik Solum appelle les clients à “une planification plus grande des clients de leur logistique. » Il espère ainsi étaler dans le temps les acheminements.