Corridors et logistique

Route transsaharienne : d’un projet routier à un corridor économique

Le Comité de liaison de la route transsaharienne s’est réuni à Alger le 5 juin. Cet axe doit franchir une nouvelle étape en devenant un corridor économique.

Le 5 juin, le Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) s’est réuni à Alger. Regroupant l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigéria, ce comité de liaison travail sur cette infrastructure terrestre pour la desserte des pays enclavé d’Afrique de l’Ouest.

3% des échanges régionaux

L’objectif de cet axe routier vise à intégrer économiquement les six pays sahéliens. Or, une étude réalisée en 2015 montre que les échanges entre ces pays atteint les 3% du volume. D’autres analyses démontrent que cette proportion n’évolue guère. Pour développer le commerce intrarégional, le CLRT estime qu’il faut franchir une nouvelle étape vers un corridor économique.

Élargir le cadre des consultations aux autres secteurs

En effet, en juin 2022, une réunion entre les ministres de ces six pays s’est tenue pour valider ce nouveau cap. Un an plus tard, la cession du CLRT doit entériner la décision. Alors, pour ministre algérien des Travaux Publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh, « les pays concernés doivent se préparer à faire de cette route un corridor économique. Il s’agit d’élargir le cadre des consultations avec les autres secteurs concernés, à savoir les finances, le commerce, les transports pour promouvoir les échanges et faciliter les opérations commerciales » entre les pays de ce projet.

Tirer un parti concret de cette infrastructure

Déjà en avril 2022, le secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne, Mohamed Ayadi, avertissait de ce nouvel objectif. Il demande de « tirer un parti concret de cette infrastructure ». Le but de ce transfert depuis une infrastructure terrestre vers un corridor économique doit alors permettre d’examiner les moyens de faciliter le transit, les formalités douanières, les aspects financiers.

D’abord achever le linéaire routier

Néanmoins, avant d’entrer dans cette phase, Mohammed Ayadi a rappelé l’importance d’achever le linéaire routier. Chaque pays concerné par ce projet a réalisé des travaux, « avec les moyens qui sont les leurs ». Au total, annonce le SG du CLRT, 90% du projet est terminé. Parmi les tronçons manquants, celui reliant les frontières algéro-maliennes et la région de Kidal, au Mali, pourrait faire l’objet d’une contribution de l’Algérie.

L’Algérie comme porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest

L’Algérie se place en fer de lance dans l’achèvement de ce projet. D’une part, le gouvernement d’Alger souhaite faire des questions africaines une priorité dans sa politique de développement. D’autre part, en créant cette artère, l’Algérie s’impose comme un nouveau centre de transbordement en Méditerranée et vers l’Afrique de l’Ouest. La possibilité de desservir les pays enclavés comme le Niger, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso depuis les ports algériens donnera une nouvelle dynamique à ce secteur économique. Néanmoins, avant tout développement, les opérateurs attendent des autorités de régler les questions sécuritaires.