Juridique et social

Unim : le dialogue social est maintenu pour l’avenir

L’Unim a tenu son assemblée générale le 9 juin à Rouen. Pour les manutentionnaires, les mouvements sociaux ont participé à la baisse de trafics sans être la seule cause. Pour l’avenir, les manutentionnaires plaident pour des investissements publics pour la décarbonation.

Lors de son assemblée générale, l’Unim (Union nationale des industries de la manutention) s’est inquiété de la situation dans les ports français. « Après avoir traversé plusieurs crises, la seule chose qui suit est l’incertitude », a souligné Ronan Sevette, délégué général de l’Unim.

La perte de 30% de trafics

En effet, après les perturbations logistiques de 2022, le conflit en Ukraine, l’inflation, ce sont les mouvements sociaux qui ont frappé le monde portuaire français. « Nous avons perdu 30% du trafic. Et ces tonnes sont définitivement perdues », a rappelé le président de l’organisation patronale, Louis Jonquière. Alors, le retour de la croissance des ports ne peut se faire que par la stabilité sociale. « Nous nous efforcerons d’aller la chercher ».

Le dialogue social n’est pas interrompu

Pour le président de l’Unim, la baisse d’activité dans les ports français est liée à une conjonction d’évènements. « Nous savions que ce premier trimestre serait difficile en raison de la situation européenne, de l’inflation qui a ralenti la consommation et du conflit en Ukraine. Les mouvements sociaux ont participé à la baisse mais d’autres facteurs ont contribué à cette situation. » De plus, si les ports ont été touchés, le dialogue social ne s’est pas interrompu.

Décarbonation: des investissements relevant du public

Par ailleurs, au cours de cette assemblée générale, les responsables de l’organisation sont revenus sur la décarbonation dans la chaîne logistique maritime. Lamia Kerkoudj-Belkaid, déléguée générale de la Feport, a rappelé que les ports devront s’adapter à la décarbonation. Dans ce contexte, elle souligne la compétition qui s’opère entre investissements publics et investissements privés. Elle appelle l’administration à éviter de passer la « patate chaude » aux opérateurs. En effet, pour les manutentionnaires français et européens, les investissements dans la décarbonation relèvent de l’État.

Développer le cabotage maritime

Pour revenir aux fondamentaux, Niels Beneton, directeur général de Sea Invest France, a demandé à l’administration que les manutentionnaires « soient considérés comme des industriels ». En effet, « le poids des émissions de CO2 des industries de la manutention est faible », a continué le dg de Sea-Invest France. Et pour s’inscrire dans cette politique de décarbonation de la chaîne logistique maritime, il appelle au développement des modes massifiés, notamment du cabotage maritime. « Il est nécessaire qu’il existe une politique tarifaire générale à tous les ports pour que se développe ce mode. »

Défendre les industriels en place

Ensuite, sur la réindustrialisation des ports, il demande de « défendre les industriels en place. Total et Exxon pèsent lourds dans les comptes de Haropa Port. » Quant au développement d’autres industriels, il s’agit en premier lieu de réaliser un « véritable travail sur la domanialité ». Il appelle à une évolution de la domanialité pour éviter « l’enfer actuellement vécu par les opérateurs de manutention ». Alors, pour enfoncer le clou, il a été plus loin en demandant que les industriels qui s’installent à proximité des quais soient des industries qui amènent des tonnes aux ports.