Esso créé des vagues en Seine et sur le Rhône
ExxonMobil Chemical France annonce l’arrêt de son vapocraqueur et d’autres unités sur le site de Gravenchon. Dans le sud, le groupe cède ses activités de raffinage et de logistique.
Le 11 avril, dans un communiqué, ExxonMobil Chemical France annonce la fin de son vapocraqueur et de ses unités aval de l’usine. Dans ce contexte, Esso France présente un projet de réorganisation.
Une adaptation des services mutualisés
Le projet, en vallée de Seine, ne concerne pas les opérations de la raffinerie de Esso Gravenchon. Il s’agit principalement de ExxonMobil Chemical France. Cette réorganisation, précise Esso, nécessite une « adaptation des services mutualisés fournis par le Groupe Esso SAF à EMCF. » Pour comprendre, Esso SAF achète du pétrole brut. Il est raffiné par Esso Raffinage pour être ensuite commercialisé par Esso SAF. Pour sa part, ExxonMobil Chemical France exploite un site pétrochimique à Port Jérôme. Il comprend un vapocraqueur et des unités de polyéthylène, polypropylène, d’adhésifs de synthèse et d’additifs pour lubrifiants.
Des emplois supprimés à la raffinerie
Cependant, cette réorganisation implique des suppressions d’emploi au sein du groupe Esso SAF, « principalement sur le site de la raffinerie de Gravenchon », explique le groupe pétrolier. Les prévisions de ce projet de réorganisation visent à supprimer 167 emplois. Pour Gilles Telal, délégué syndical central CFE-CGC ExxonMobil France, cette décision « annonce l’arrêt de nos activités chimiques en Normandie. Cela va entraîner la suppression de 781 postes au niveau de la plate-forme de Gravenchon. » Et considérant les effets directs et indirects, ce sont environ 5000 emplois concernés par cette décision, continue le responsable syndical.
La cession de la logistique et du raffinage dans le sud
De plus, le même jour, le groupe annonce l’ouverture de négociations pour la cession des activités de raffinage et de logistique du sud de la France. Les négociations concernent les activités de raffinage de Fos sur Mer et les terminaux de Toulouse et Villette de Vienne. Les négociations visent à céder à Rhône Énergies ces activités. Cette dernière société est un consortium entre Entara et Trafigura. Ce projet de cession concerne 310 salariés du groupe Esso SAF et Esso Raffinage. Dans un communiqué, Rhône Énergies assure « maintenir les effectifs de 310 salariés, qui rejoindront la nouvelle structure à l’issue de la transaction. »
Dix ans d’approvisionnement assuré
Les termes de l’opération prévoient un accord d’approvisionnement exclusif en pétrole brut pendant une période de 10 ans. « Ces accords permettraient à la raffinerie de disposer d’un approvisionnement sûr et flexible en matières premières à des coûts compétitifs et d’un distributeur fiable de produits raffinés destinés au marché français. Rhône Energies accepterait aussi de continuer à fournir Esso S.A.F dans la région », indique la société.
Le Maire de Fos sur Mer réagit
À l’annonce de ces décisions, le maire de Fos sur Mer, René Raimondi, alerte. Une double menace pèse sur l’emploi s’inquiète l’édile de la commune. Outre le projet de cession de la raffinerie de Fos sur mer, le site d’Ascométal est en redressement judiciaire. Il s’agit de la troisième procédure de cette sorte sur la dernière décennie. Quant aux difficultés économiques d’Ascométal, le maire de Fos sur Mer déclare travailler « d’arrache-pied avec les services de l’État et l’intersyndicale pour que l’usine soit reprise dans le cadre d’un projet solide de développement avec un groupe italien. L’emploi demeure un enjeu immédiat et il est primordial que l’usine redémarre au plus tôt, tout comme il est primordial de travailler aux contours du futur projet. »
Le volet économique et logistique interviendra dans un second temps
Ces différentes annonces ont un effet pour les ports. En vallée de Seine, la réorganisation du site d’ExxonMobil Chemical France peut impliquer une diminution des exportations des produits chimiques. L’urgence vise à trouver des solutions pour les salariés. Dans un second temps, l’impact sur les ports sera évoqué. Les annonces assurent vouloir éviter un « désastre » social et, pour certains une continuité d’activité. Il n’est, pour le moment, pas question de revoir les circuits logistiques.