Ports de la côte Est des États-Unis : les menaces de grève inquiètent
Les négociations entre le principal syndicat de dockers des ports de la côte est des États-Unis et les représentants des manutentionnaires s’enlisent. La NRF appelle les deux parties à la raison.
L’échéance du contrat entre les partenaires sociaux des ports de la côte est des États-Unis approche à grands pas. Le 30 septembre, les deux parties, syndicat de dockers et manutentionnaires, doivent avoir signé un nouvel accord pour les six prochaines années. La situation ne plaide pas en faveur d’une issue favorable.
Des négociations interrompues
Depuis le mois de mai, ILA (International Longshoremen Association, syndicat des dockers) et l’USMX (United States Maritime Alliance, représentant les manutentionnaires) négocient âprement. Cependant, aujourd’hui la situation se tend. Le syndicat a quitté la table des négociations qui s’en trouvent interrompues. L’ILA accuse l’USMX de tomber dans un état délirant. En effet, le 7 septembre, Harold et Dennis Daggett, président et vice-président de l’ILA, ont écrit aux adhérents du syndicat dénonçant l’attitude de la partie adverse. Ils mettent en garde les salariés contre « la campagne de propagande de l’USMX destinée à nous induire en erreur et à nous diviser. »
Des propositions salariales éloignées
Dans ce courrier, ils dénoncent la position de l’USMX de ne pas reconnaître les conditions économiques actuelles et l’effet de l’inflation. Selon le syndicat, les salaires d’entrée dans la profession sont faibles. Alors, la proposition des manutentionnaires sur le salaire de base reste encore loin des attentes du camp opposé. De plus, ILA refuse de négocier sur la mise en place de l’automatisation. « Nous ne voulons aucune forme de semi-automatisation ou d’automatisation totale », a déclaré l’ILA. « Nous voulons nos emplois, ceux que nous occupons depuis plus de 132 ans. »
Des propositions de l’USMX honnêtes
Pour sa part, l’USMX souhaite revenir à la table des négociations. « Nous espérons qu’ILA ouvrira de nouveau le dialogue et partagera ses revendications contractuelles actuelles afin que nous puissions travailler ensemble sur un contrat de travail », a souligné l’USMX dans un communiqué de presse du 5 septembre. Les manutentionnaires estiment leurs propositions « honnêtes ». Elles prévoient des augmentations salariales, l’absence d’automatisation sans un accord entre les parties, la hausse des cotisations pour la retraite des employeurs et le maintien d’une couverture santé.
Une entente encore possible
Des arguments qui s’affrontent. Les menaces de grève pour le 1er octobre planent et se rapprochent. L’USMX dénonce le refus de l’ILA de revenir à la table des négociations. « Il reste trois semaines avant la fin du contrat actuel. Il est encore possible de s’entendre sur de nouvelles dispositions », a rappelé USMX dans un texte du 13 septembre. De son côté, le syndicat campe sur ses positions et attend de nouvelles propositions, plus proches de leurs attentes.
La NRF implique l’administration Biden
Dans ces conditions, les opérateurs s’inquiètent. La NRF (National Retail Federation) s’inquiète. Elle regroupe les organisations des distributeurs outre-Atlantique. Pour tenter de dénouer ce nœud, elle a envoyé un courrier à l’administration de Joe Biden. Dans ce courrier, la NRF rappelle « qu’une grève aurait un impact dévastateur sur l’économie. Elle interviendra alors que l’inflation est en baisse. Il est impératif que les parties retournent à la table des négociations sans s’engager dans des activités perturbatrices qui pourraient nuire à l’économie. » Un courrier qui est resté lettre morte à ce jour, nous a confié des responsables de la NRF.