Gambie : le syndicat des dockers souhaite une réforme
Le syndicat des ouvriers dockers de Gambie demande au président de la République de Gambie de réformer la manutention dans les ports du pays. Après lui avoir écrit en 2021, il s’inquiète de ne pas avoir eu de réponses.
Le courrier envoyé en 2021 par le syndicat des dockers de Gambie au président de la République n’a pas eu de réponses. Ils n’ont pas rencontré le président ni même eu une réponse de sa part. Face à ce silence, et considérant que le sujet demeure d’actualité, le syndicat réitère sa demande en diffusant son courrier sur le site Foroyaa.
La réforme du statut de 2007
Le courrier du Gambia Dock and Maritime Workers Union (Syndicat des travailleurs portuaires et maritimes de Gambie) expose la situation sur les quais. Il demande la réforme du statut de 2007. Dans son courrier, il rappelle la situation dans la sous-région. La manutention portuaire s’organise en sociétés indépendantes. Elles sont rémunérées directement par les armateurs qui négocient avec elles des contrats.
La Gambia Ports Authority créée
Le syndicat rappelle les différentes réformes de la manutention intervenues au cours des 60 dernières années. À compter de 1961, les ouvriers dockers travaillaient sous un régime d’indépendance employés à la demande. En 1972, le régime change. Le gouvernement créé la Gambia Ports Authority (GPA). Le transfert s’opère vers cette administration. Désormais les prestations de manutention se négocient directement entre la GPA et les armements. La rémunération des dockers se fait par la GPA. « Les dockers ignorent le montant demandé par la GPA », indique le courrier. Néanmoins, au cours de ces années, le recrutement se réalise de façon indépendante. Ce régime créé un Port Labour Board. Il comprend des représentants des douanes, des armements et des syndicats. Cet organisme a un pouvoir disciplinaire sur les dockers. Il donne aux armements et employeurs le droit de rejeter un salarié.
La capacité de la GPA à employer des dockers
Ce régime fonctionne pendant 15 ans, jusqu’en 2007. Une réforme de la manutention intervient avec, pour principale point, la capacité de la Gambia Ports Authority de recruter les dockers, « même ceux qui ne sont pas enregistrer dans le précédent système, souligne le courrier du syndicat de dockers. Il s’agit de la cause de notre dilemme. » Le statut issu de 2007 considère les dockers comme des employés. « Cela est faux, s’insurge le syndicat. Les dockers sont toujours considérés comme des contractuels. Ils sont tenus éloignés du travail entre deux engagements. »
Des facturations incomprises
Outre ces méthodes, le Gambia Dock and Maritime Workers Union s’alerte de la facturation faite par la GPA aux armements. À titre d’exemple, il cite l’exemple des conteneurs vides facturés 50€ par les armements et rétribués 20 Dalasis (0,26€) par conteneur aux dockers. Dans la même veine, la manutention d’un conteneur plein est facturée 100 € aux armateursLes dockers reçoivent 250 Dalasis (3,23€) pour cette prestation.
Le contrôle de l’emploi des dockers
De plus, la direction de la GPA a élaboré un projet pour un contrôle accru de la main-d’œuvre en supprimant l’indépendance des dockers, continue le syndicat. « Il est totalement faux de dire que la GPA avait l’intention d’employer des dockers. Ils voulaient simplement nous contrôler. Les dockers sont traités comme des non-salariés. Ils n’ont pas de droits aux congés et à la retraite. » Et pour couronner le tout, toute opposition signifie le licenciement des salariés.
Des négociations collectives entre dockers et agents maritimes
Face à ce système, le syndicat demande « un régime de travail portuaire qui protège nos droits et nos salaires. Dans ces conditions, toute modification de la loi sur le travail de 2007 devrait prévoir des négociations collectives entre les dockers et les agences maritimes. Le rôle du gouvernement devrait se limiter à la médiation par l’intermédiaire du Conseil industriel conjoint. » Alors, quand la GPA créé une société de manutention indépendante, le syndicat s’insurge contre cette création qu’il qualifie d’« irrégulière et injustifiée ». Et le syndicat de continuer, « il n’appartient pas à la GPA de créer une société de manutention et de sélectionner ceux qui devraient la gérer. » Il appelle à une enquête du gouvernement sur ces agissements et les « réclamations légitimes concernant les paiements dus aux dockers ».