La CGT des dockers de Fos appelle à faire des bassins ouest un vrai port
Le 7 février, les ouvriers dockers ont suivi massivement l’appel à une journée de mobilisation. L’occasion pour le syndicat général CGT des ouvriers dockers et des personnels de la manutention du golfe de Fos présentent un plaidoyer en faveur du redéploiement des terminaux de Fos.
La journée d’action du 7 février des ouvriers dockers vise en premier lieu à lutter contre la réforme des retraites. En effet, les conditions de départ « accentuent la non-reconnaissance de la pénibilité » des métiers portuaires. Un mouvement social qui a perturbé les activités dans de nombreux ports français.
Trois journées d’action
Cette première journée ne semble pas avoir été entendue par les pouvoirs publics. Dans un communiqué du 8 février, la FNPD CGT appelle à de nouvelles actions dans les ports. Ainsi, le 16 février, un arrêt de travail de 24 heures. Une action qui concernera aussi la journée du 22 février. Enfin, le 27 février, le principal syndicat des ouvriers portuaires maintient la pression avec un appel à la grève de 24 heures et une « opération ports morts ». Des conditions de « lutte » qui s’ajoutent à la suppression des heures supplémentaires et des shifts exceptionnels. Ces dernières actions sont en cours depuis le mois d’octobre.
10 Md€ pour pérenniser les places portuaires
Outre les revendications pour refuser l’application de la réforme des retraites aux ouvriers dockers et travailleurs portuaires, les journées d’action visent aussi à appeler à des investissements massifs dans les ports. Alors, dans son tract du 8 février, la FNPD CGT « revendique 10 Md€ d’investissements pour pérenniser l’avenir des places portuaires ».
Le manque d’investissement à Fos
Alors, localement, au cours de la journée du 7 février, le Syndicat Général CGT des Ouvriers Dockers et des Personnels de la Manutention Portuaire du Golfe de Fos présente un projet de développement pour les terminaux portuaires de Fos. Intégrés dans le GPM de Marseille-Fos, ces terminaux souffrent d’un manque d’investissement, selon le syndicat. Dans son argumentaire, le syndicat rappelle qu’il « ne saurait y avoir de Marseille en grand sans Fos en grand ».
Un document de 2022 pour accélérer les investissements
Et le syndicat des dockers de Fos de rappeler la diffusion, en 2022, d’un document sur la situation des bassins de Fos. Dans ce texte, le syndicat souligne l’importance des activités des Bassins Ouest, la nécessité d’agir contre le renoncement industriel du territoire, la nécessité d’une ambition et d’un rôle majeur du port au service du territoire, du pays, de la souveraineté et de l’urgence d’accélérer les investissements dont une liste était émise.
Un accueil favorable mais sans effets
Or, ce document a reçu un accueil favorable de la part d’élus et d’opérateurs économiques locaux. « Toutes, sans exception, en partageraient le constat, s’associaient à l’urgence, en validaient les propositions », rappelle le syndicat. Néanmoins, les actes n’ont pas suivi. Pire, continue le syndicat, « alors que le mieux était promis, c’est encore pire ». Le constat est sans appel.
Le GPM oublie sa vocation première
Ainsi, en février, le Syndicat Général CGT des Ouvriers Dockers et des Personnels de la Manutention Portuaire du Golfe de Fos observe que le port ne se concentre pas sur « sa vocation première que sont les trafics ». Le GPM de Marseille-Fos se « félicite d’une augmentation de revenus alors qu’il n’a jamais été aussi fragile sur ses fondamentaux. » De plus, continue le syndicat, le port fait l’objet d’un « je m’en foutisme » de la part du conseil départemental et du conseil régional. Bien plus, pour les ouvriers dockers et les personnels de la manutention les ports ne sont pas reconnus dans l’économie, dans la souveraineté, l’indépendance énergétique et logistique.
Des États généraux de l’industrie et des activités portuaires
Et pour aller plus loin dans la critique, le syndicat s’étonne des annonces de la direction du port. En effet, elle se félicite dans la hausse des trafics liés à la croisière et des augmentations de revenus domaniaux. Derrière ces déclarations, le syndicat des dockers de Fos les analyse comme des renoncements. Ainsi, ils perçoivent un « renoncement à la conquête des trafics », « un renoncement à la raison d’être d’un port » et « un renoncement à la stratégie des volumes ». Pour lui, il s’agit d’une absence de d’ambition en matière de redéveloppement industriel. Alors, il appelle à des « États Généraux de l’industrie, des activités portuaires et de l’emploi des Bassins Ouest ».
Plusieurs projets à mettre en œuvre
En conclusion, le Syndicat Général CGT des Ouvriers Dockers et des Personnels de la Manutention Portuaire du Golfe de Fos liste les investissements qui lui semble urgents. Il s’agit de la création de Fos 3 XL. Ce projet comprend un quai supplémentaire et des terre-pleins pour développer le fluvial, le roulier et le conteneur avec la création d’un terminal fluvial. Ensuite, il propose l’extension du quai du Gloria et des terres pleins sur un minimum de neuf hectares supplémentaires permettant de répondre aux trafics rouliers.
La création de la zone Distriport 2
Encore, la création de la zone de service portuaire 2 (ZSP2). Cette plateforme de stockage et de réparation de conteneurs vides doit être relié au mode ferroviaire du môle Graveleau aux dépôts logistiques. D’autre part, le syndicat appelle à la création d’une plateforme logistique Distriport 2 embranchée fer. De plus, il souhaite la création de Fos 4XL pour développer la filière éolienne. S’agissant du trafic roulier, le syndicat propose l’aménagement du « triangle Arcelor » pour créer une zone de stockage. Enfin, il appelle à la création d’infrastructure sur la darse 1 pour accueillir Alteo et pouvoir manutentionner l’alumine.