Ports

La crise de la mer Rouge immobilise 2 MEVP dans les ports

Les perturbations des chaînes logistiques liées à la crise en mer Rouge créent une congestion dans le port de Singapour, indique Linerlytica le 28 mai.

La hantise de la congestion portuaire semble faire son retour. Dans un article du 28 mai, le consultant de Hong Kong Linerlytica a dénombré l’équivalent de 450 000 EVP de capacité en attente devant le port de Singapour.

Sept jours de temps d’attente

En cette fin de mois de mai, les porte-conteneurs doivent attendre jusqu’à sept jours pour pouvoir se mettre à quai. En temps normal, les temps d’attente devant le port ne dépassent pas une demi-journée. Cette congestion portuaire a des effets en cascade pour les autres ports. En effet, selon le consultant de Hong Kong, les armateurs annulent leurs escales au port de  Singapour. Ils pourraient alors directement desservir des ports secondaires, assurés jusqu’alors par transbordement. Pour ces ports, cela signifie l’arrivée de plus de navires. Par conséquent, la congestion de Singapour pourrait alors se répercuter sur les autres ports d’Asie du Sud-Est.

Des attentes à des mouillages sauvages

De plus, continue Linerlytica, cette congestion croissante à Singapour créé un nombre croissant de navires en attente. Ils sont contraint d’attendre en dehors des zones prévues, dans des zones de mouillage « sauvages ». Une situation qui créé des risques pour la navigation. Par ailleurs, le rallongement du temps de transport par le passage du cap de Bonne-Espérance désorganise les chaînes logistiques. Pour tenter d’assurer au mieux ses temps de transport, certains armateurs décident d’annuler les escales les moins rentables. Ainsi, Port Klang, en Malaisie, fait les frais de ces mesures. Pour pallier ces annulations, les conteneurs doivent être acheminés vers les principaux ports de la région. Alors, la congestion des grands ports, comme  Singapour, s’aggrave.

Des congestions dans les hubs de Méditerranée

Ces différents éléments participent à augmenter la congestion dans le port de Singapour. Une situation qui se décline dans d’autres ports d’Asie mais aussi sur d’autres continents. Selon Linerlytica, 2 MEVP sont actuellement immobilisés en raison des congestions portuaires. Singapour n’est pas un cas unique. Selon certains observateurs, le déroutement par le cap de Bonne-Espérance a amené les armements à revoir les schémas logistiques pour les boîtes destinés aux marchés de la Méditerranée orientale. Les dessertes directes sont annulées et se réalisent désormais en transbordant dans les ports de l’ouest de la Méditerranée. Des choix qui se sont portés sur Tanger Med, Barcelone et Algésiras. Or, le port de Tanger Med a souffert de congestion, selon des armements dont les navires ont dû attendre plusieurs jours avant d’entrer.

Les logisticiens vietnamiens s’alertent

Cette situation alarme aussi les opérateurs logistiques au Vietnam. L’association des logisticiens du Vietnam conseille de reporter, autant que possible, le fret vers le ferroviaire, l’aérien ou le routier. Malgré tout, certains transports ne peuvent éviter le maritime. L’association des logisticiens vietnamiens alerte les chargeurs sur la hausse des prix. « Les entreprises de logistique vietnamiennes ne bénéficient pas de l’augmentation des taux de fret. Les bénéfices tirés de l’augmentation des taux de fret vont principalement dans les poches des compagnies maritimes », indique l’association des logisticiens vietnamiens à l’agence Reuters. Et pour les chargeurs, c’est toute la compétitivité de la production vietnamienne qui est mise à mal dans ces conditions.