La première escale du BYD Explorer en Europe
Le navire du constructeur automobile BYD, le BYD Explorer, a réalisé sa première escale dans le port de Bremerhaven, au terminal de BLG. Un événement important qui marque l’entrée du constructeur chinois sur le marché européen.
Le 26 février, le BYD Explorer n°1 a commencé ses opérations de déchargement des voitures au terminal BLG de Bremerhaven. Après être parti de Shenzhen, le navire est arrivé en Europe avec 5449 voitures à son bord. Il a réalisé une première escale dans le port de Flessingue avant de rejoindre le port allemand de Bremerhaven.
Le choix de BLG à Bremerhaven
En Allemagne, BYD a choisi le terminal de BLG. Pour le président de ce manutentionnaire, l’arrivée de ce navire représente la concrétisation de relations avec un nouveau constructeur automobile. « Nous opérons pour de nombreux constructeurs automobiles dans le monde, indique Matthias Magnor, directeur des opérations de BLG. En décidant d’opérer sur notre terminal, BYD confirme notre rôle de hub pour l’industrie automobile en Europe ».
Des post acheminements multimodaux
En effet, avec 295 hectares, le terminal de BLG offre des prestations diverses pour les constructeurs. Outre les services techniques, BLG propose d’acheminer par voie ferroviaire, fluviale et routière les véhicules dans toute l’Europe. Et le constructeur automobile nécessite une grande palette de services. Effectivement, outre l’expédition par navire roulier, BYD achemine de nombreuses voitures en conteneurs.
La maîtrise de la logistique
Cet événement est à deux titres exceptionnel. En premier lieu, il concrétise la volonté du constructeur chinois d’entrer sur le marché de la voiture électrique en Europe. Les voitures déchargées à Bremerhaven sont destinées à être distribuées dans plusieurs pays d’Europe. En second lieu, ce voyage inaugural concrétise la volonté de BYD de maîtriser sa logistique. En effet, le BYD Explorer n°1 est le premier navire d’une série de huit à venir dans les prochains mois.
De constructeur automobile à armateur
En réalisant son voyage inaugural, le BYD Explorer démontre la volonté du constructeur chinois d’être présent aux différents niveaux de la chaîne logistique. Une décision motivée par le coût de l’affrètement des navires mais aussi la stratégie du groupe d’être présent à l’export. Effectivement, dans son rapport annuel sur le marché du roulier, en décembre, le consultant britannique Clarksons Research indique qu’un navire roulier s’affrète pour environ 115 000 $ par jour. Or, ce prix dépasse tous les records, voire les niveaux d’avant la pandémie.
Assurer sa logistique
Dans ces conditions, BYD fait le choix de devenir opérateur maritime. De plus, dans les périodes de forte demande, comme cela a été le cas en 2022, il est arrivé que des voitures restent à quai en attendant le prochain navire. Or, la stratégie de BYD est clairement tournée vers l’exportation. Le constructeur chinois ambitionne de devenir le concurrent direct de Tesla dans tous les marchés. Dans ses conditions, il décide de disposer de sa propre flotte pour éviter d’être dépendant des aléas de capacité.
Les constructeurs chinois chassent en meute
Cependant, BYD n’est pas seul à s’aventurer vers l’international. Les deux autres grands constructeurs de véhicules électriques dans le monde, SAIC a créé cette année une filiale dédiée au transport de voitures. Le premier navire, le Saic Anji Sincerity, doit assurer des liaisons avec l’Europe, l’Amérique et l’Asie. Gérée par la filiale logistique du constructeur, Anji Logistics, la flotte de Saic est attendue dans les prochains mois en Europe. Pour sa part, BYD a clairement indiqué dans un communiqué de presse être disposé à ouvrir ses capacités à d’autres constructeurs chinois. La construction automobile chinoise applique les préceptes du « chasser en meute ».