Le 3 avril, journée de mobilisation européenne des dockers
European Dockworkers Council appelle à une journée de mobilisation le 3 avril à Bruxelles. Le syndicat demande une véritable politique portuaire européenne.
European Dockworker Council (EDC) appelle à une journée de mobilisation le 3 avril. Dans un post sur Facebook, le syndicat indique « la nécessité impérative d’un véritable dialogue social ».
Une politique portuaire européenne
En effet, il demande la prise en compte des initiatives législatives européennes pour les ports sous un angle social. De plus, EDC demande que, en urgence, l’établissement « d’une véritable politique portuaire compétitive pour répondre aux défis du 21e siècle ». En outre, il souhaite « un nouveau scénario législatif » pour les émissions de CO2. Celles-ci ne sont pas « favorable aux ports européens ».
Revoir les conditions de paiement des émissions de carbone
La principale revendication porte sur les futures règles en matière d’émissions. Les dockers craignent de voir des trafics se dérouter en raison des normes européennes. Dans un article au journal The Objective, EDC rappelle la situation. Un navire au départ d’un port d’un pays tiers est soumis au paiement des quotas de carbone dès lors qu’il effectue une escale dans un port européen. Si la marchandise est transbordée dans un port qui n’est pas inscrit dans la liste européenne des ports, comme peuvent l’être Tanger Med et Port Saïd, il ne payera que la dernière partie du voyage.
Nador absent de la liste
Or, si les ports européens ont réussi à inscrire dans cette liste des établissements comme Tanger Med, le futur port de Nador n’y apparaît pas. Cette liste établie les ports situés à moins de 300 milles des côtes européennes et dont le trafic de transbordement de conteneurs est supérieur à 65%. « Une situation qui provoquera la perte de compétitivité des ports européens. La France et l’Espagne sont les pays avec le plus grand nombre de dockers directement touchés », indique EDC au journal. Alors pour faire front à ce risque « le secteur portuaire est solidaire dans la lutte : depuis les autorités portuaires en passant par les organisations patronales de la manutention jusqu’aux dockers ».
Une écoute pour des décisions dangereuses
EDC « revendique le droit à l’écoute par la commission de dialogue social européenne. Nous voulons alerter des décisions dangereuses que peuvent prendre les autorités européennes qui mettent en danger l’équilibre de la filière portuaire. De plus, il s’agit de faire entendre la voix du syndicat. Elle na manqué pendant les négociations sur le régime des échanges de droits d’émission », rapporte The Objective.
La réforme de la retraite toujours d’actualité
En France, le monde de la manutention est suspendu aux décisions du principal syndicat, la FNPD CGT, sur l’application de la réforme des retraites. Effectivement, en février, la FNPD CGT a demandé à négocier sur l’application de la réforme des retraites aux métiers portuaires. Après des menaces de blocage, le gouvernement d’Elizabeth Borne a accepté des rencontres pour le mois de mars. Selon l’agenda de Patrice Vergriete, actuel ministre délégué aux Transports, aucune rencontre n’apparaît.
Des négociations attendues en mars
Or, la FNPD CGT a clairement rappelé que dans l’hypothèse d’absence de négociations, elle « déterre la hache de guerre » en provoquant des mouvements sociaux dans les ports. Pour mémoire, en 2023, les mouvements sociaux dans les ports pendant la réforme des retraites a pesé sur les résultats annuels. Ainsi, Haropa Port termine 2023 avec une baisse de 15% de son trafic conteneurisé. Une partie de cette baisse, explique la direction, tient à ces mouvements sociaux.