Corridors et logistique

Le marché pétrolier se maintien grâce à l’Asie

Dans son dernier rapport hebdomadaire, le courtier de fret Intermodal revient sur le marché pétrolier au cours du premier trimestre. Ces trois mois ont enregistré de nombreux changements.

Au cours du premier trimestre de cette année, le marché pétrolier enregistre de nombreux mouvements en raison des crises politiques et des ajustements de production, souligne le courtier de fret grec Intermodal. Ainsi, dès les premiers jours de l’année, les tensions au Moyen-Orient et les attaques ukrainiennes sur les raffineries russes ont changé la donne. Des conditions qui ont impliqué une baisse de l’offre.

Une demande modérée de pétrole brut

En 2024, les économistes tablent sur des prévisions positives, même si des pays de l’OCDE s’inscrivent plutôt dans des perspectives plus négatives. Cet équilibre doit permettre de répondre à une demande en pétrole brut dont la progression sera modérée. De plus, les pays qui n’appartiennent pas à l’OPEC+, notamment ceux d’Amérique, ont ouvert les robinets.

L’attentisme des opérateurs

Ces conditions de marché doivent aussi prendre en compte la situation géopolitique. Les tensions au Moyen-Orient et les baisses de production des pays de l’OPEC+ peuvent inverser la donne. Alors, entre un équilibre et le risque de perturbations violentes, les opérateurs préfèrent adopter une attitude attentiste.

Le marché pétrolier résilient

Néanmoins, le marché du pétrole brut demeure stable au premier trimestre. En effet, avec 618 Mt, les volumes de brut sont sensiblement au même niveau qu’au dernier trimestre 2023 et légèrement supérieurs à ceux du premier trimestre de 2023. « Des chiffres qui démontrent la résilience du marché pétrolier malgré les différentes crises », note le courtier de fret. Et dans ce marché, l’Arabie Saoudite, les États-Unis et la Russie composent le tiercé de tête des exportateurs. Des positions acquises en 2023 et conservées sur le premier trimestre 2024.

La demande tirée par l’Asie

De l’autre côté de la chaîne logistique, la Chine et l’Inde demeurent parmi les plus importants importateurs de pétrole. Aux côtés de ces deux pays, Singapour, la Corée du sud, le Japon, la Malaisie et la Thaïlande apparaissent parmi les principaux importateurs de pétrole brut. Et pour Intermodal, « l’Asie sera le moteur de la demande de pétrole brut dans les prochaines années ». Et selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande en pétrole doit progresser d’environ 1,2 Mb/j en 2024 et de 1,1 Mb/j en 2025.

Des voyages plus longs

Cependant, le marché est appelé à changer. Effectivement, les pays de l’OPEC+ produisent quotidiennement 5,6% de la demande. D’un autre côté, le Canada et le Mexique, non adhérent à l’OPEC+, augmentent leur production et leurs capacités d’exportation. Pour les transporteurs, ces changements signifient des voyages plus longs depuis les sites de production vers les lieux de consommation. Des conditions pour maintenir les taux de fret à des niveaux élevés.

Des commandes de navires pétroliers faibles

Pour anticiper ces changements, les armateurs font leur marché. Les ventes de navires vont bon train depuis le dernier trimestre 2023. De plus, ils commandent peu dans les chantiers. Intermodal indique que 24 navires sont inscrits dans les carnets de commande, soit 5% de la flotte mondiale. Et ces navires entreront en service en 2026. Alors, pour conclure, le courtier grec prévoit des taux de fret élevés pour quelques mois dès lors que le demande sera soutenue.