Les assureurs aux côtés des armateurs malgré les crises
Alors que le Rubymar coule, les assureurs maritimes mondiaux rappellent qu’ils maintiennent leur couverture en mer Rouge et en mer Noire.
Le 2 mars, les autorités militaires américaines annoncent que le navire Rubymar coule. Il navigue sous pavillon de Belize. Il est exploité depuis le Royaume-Uni. Or, les Houthis se disent prêt à attaquer tous les navires contrôlés par la Grande-Bretagne. Ils reprochent aux britannique leur intervention dans la région du Détroit de Bab el Mandeb.
Une pollution d’hydrocarbures
L’attaque par drone des Houthis a causé la perte du navire. Une trainée noire s’étend derrière le navire. Par ailleurs, les autorités militaires présentes sur place craignent une pollution par les engrais contenus dans le navire. En effet, ces engrais chimiques pourraient détruire une partie de la biodiversité locale si la cargaison se déverse en mer. Pour la première fois depuis le mois de novembre, date du début des interventions militaires des Houthis, un navire coule. Les drones et les missiles lancés contre les navires ont, jusqu’à présent, pu être intercepté. Malgré la présence de forces militaires dans la région, les armateurs déroutent leurs navires par la route du cap de Bonne-Espérance.
Iumi apporte son aide au commerce maritime
Dans ces conditions, le monde de l’assurance regarde avec attention les évolutions de la situation géopolitique. Ainsi, lors de la réunion d’hiver, Iumi (International Union of Marine Insurance) a rappelé son « aide pour maintenir les activités commerciales en mer Rouge et en mer Noire », indique un communiqué.
Les assurances corps et facultés à des prix raisonnables
Ainsi, en mer Rouge, le marché de l’assurance continue d’assurer les corps de navires et les facultés « à des prix raisonnables », souligne l’organisation des assureurs. De plus, « les armateurs peuvent obtenir les garanties demandées », assure Iumi. Et s’agissant de cette région, les membres de Iumi rappellent que si les attaques des Houthis continuent, « heureusement, les sinistres ne sont pas catastrophiques ». Une position qu’ils ont tenu en début de mois de février. Avec le sinistre du Rubymar, les assureurs reverront peut-être leur position.
Les exportations ukrainiennes assurées
L’autre « point chaud » de la planète se situe en mer Noire. Le conflit entre l’Ukraine et la Russie touche principalement les approvisionnements céréaliers dans le monde. Or, après avoir instauré un corridor pour l’exportation de céréales ukrainiennes, l’ONU n’a pu renouveler cet accord avec la Russie. Les corridors céréaliers ne fonctionnent plus depuis le mois de juillet. Les opérateurs ukrainiens gardent une position sur le marché international en empruntant une route qui longe les côtes européennes de la mer Noire. Depuis septembre, l’Ukraine a exporté plus de 10 Mt de céréales. Des flux « utilisant des navires, de toutes nationalités, assurés par les membres de Iumi », rappellent les assureurs à l’issue de leur réunion d’hiver. « L’assurance permet d’exporter une partie de la production céréalière ukrainienne. Ainsi, grâce à la présence de l’Ukraine sur les marchés internationaux, les prix des céréales se maintiennent. »
Les primes pour 2024 en zone d’ombre
Cependant, Iumi note qu’après la hausse des primes d’assurance en 2022, avec la croissance économique, les résultats pour 2023 sont aussi attendus en progression. Néanmoins, les crises de mer Rouge et de mer Noire laissent planer une zone d’ombre pour 2024. En effet, outre ces crises, la baisse de la consommation et le ralentissement économique de certaines régions pèseront sur les résultats des assureurs.
Des primes qui doublent
Un courtier en assurance déclare à Reuters, en février, que les primes d’assurance risques de guerre pour les britanniques, les américains et les israéliens augmentent de 50%. Globalement, les primes corps de navires passent de 0,7% de la valeur assurée à environ 1%, en début février. Des taux qui sont quotidiennement réévalués selon les risques.