Pétrole : l’Irak voit ses exportations augmenter
Les exportations de pétrole brut irakien sont en progression sur les premiers mois de l’année, explique le courtier Banchero Costa dans son rapport hebdomadaire. Une augmentation quand la région du golfe Persique voit ses exportations se réduire.
Après avoir subi plusieurs conflits, l’Irak revient sur la scène comme troisième exportateur de pétrole brut dans le monde, derrière l’Arabie Saoudite et la Russie. Ainsi, en 2023, les ports irakiens ont exporté 8,2% des volumes mondiaux. Des chiffres, souligne le rapport du courtier Banchero Costa qui ne prennent pas en compte les flux depuis le nord du pays. En effet, au départ de la région de Kirkouk, le pétrole est acheminé par pipeline vers la Turquie.
Des exportations depuis le port de Basrah
L’Irak dispose d’un port majeur pour l’exportation de son pétrole brut, celui de Basrah. En eau profonde, il permet de charger des VLCC. En 2023, 74% des chargements ont concerné ce type de navires. Le solde, soit 26%, est sorti par des Suezmax.En 2023, les volumes de pétrole brut en sortie d’Irak ont atteint 180 Mt, soit une progression de 5,9% en un an. En effet, en 2022, l’Irak a exporté 169,5 Mt. Un trafic en progression de 13,3% par rapport à l’année précédente.
La Chine et l’Inde entrent pour 58% des exportations irakiennes
Sur les dernières années, les exportations irakiennes sont principalement dirigées vers la Chine et l’Inde. L’Europe entre en troisième place des destinations. En 2023, la Chine a absorbé 32% des sorties irakiennes. Cela représente 57,6 Mt. La Chine consolide sa place de première destination avec une progression de 13,7% d’une année sur l’autre. L’Inde monte sur la seconde marche du podium avec 26,9%, soit 48,4 Mt. Un trafic qui s’effrite. L’Inde a reçu 51,7 Mt, soit 6,5% de moins que l’année précédente. Parmi les explications de ce déclin, le choix de New Dehli de favoriser les importations depuis la Russie, notamment depuis l’entrée en vigueur des sanctions occidentales.
L’Union européenne en troisième place
En troisième place des destinations du pétrole brut irakien se retrouve l’Union européenne. Le pays a exporté 32,3 Mt, soit 17,9% de ses exportations en 2023. Un trafic en progression de 34,8% d’une année sur l’autre. En effet, l’UE doit trouver de nouvelles sources d’approvisionnement depuis les sanctions contre la Russie. Elle trouve, avec l’Irak, un partenaire qui cherche à revenir en force sur les marchés internationaux. Enfin, pour finir le quinté des destinations du pétrole brut irakien, se place en quatrième position la Corée du Sud. Elle pèse 13,9 Mt. Des flux qui progressent de 1,1%. Enfin, les États-Unis entrent sur la dernière marche avec 10,1 Mt. Un flux qui a perdu 20,2% en 2023. En effet, le pays de l’Oncle Sam cherche à devenir exportateur net de pétrole brut depuis la relance de ce secteur.
Une progression qui continue en 2024
Ces chiffres de 2023 se confirment sur les neuf premiers mois de 2024. Ainsi, sur cette période, l’Irak a exporté 135,2 Mt de pétrole brut. Il voit ainsi ses sorties progresser de 2% d’une année sur l’autre. La Chine demeure le premier pays acheteur avec 45,3 Mt, soit une progression de 7,5%. Quant à l’Inde, elle a retrouvé le chemin de la table des négociations avec Bagdad. Sur les trois premiers trimestres, New Dehli a importé 36,2 Mt, soit 3,7% de plus qu’en 2023. Quant à l’Union européenne, elle conserve sa troisième place avec 24,7 Mt importées depuis l’Irak, en hausse de 2,3%. Enfin, la Corée du sud a vu ses importations de pétrole brut irakien augmenter de 14,7% à 11,5 Mt.
Les pays du golfe voient leurs exportations baisser
Au regard de ces chiffres, il apparaît que le pays se démarque dans le contexte régional. En effet, dans le monde, les volumes de pétrole brut augmentent de 0,9% sur les neuf premiers mois de l’année à 1 652 Mt. Or, parmi les régions exportatrices, les pays du golfe Persique sont les seuls à afficher une baisse de volume. Selon le rapport hebdomadaire de Banchero Costa, ils ont expédié 650,8 Mt, soit 0,7% de moins que l’année passée. Dans le même temps, la Russie, les États-Unis et l’Amérique du Sud voient leurs exportations progresser.
Les schémas logistiques évoluent
Les schémas logistiques se modifient avec la levée de certaines origines, à l’image du Venezuela qui revient sur la scène internationale. De plus, les sanctions contre le pétrole russe concernent principalement les pays de l’ouest. Au sud et en Asie, certains les ignorent. Enfin, la baisse de la consommation de pétrole en Chine joue un rôle important. Moteur de l’économie, le pétrole suit les aléas des variations économiques. Or, la Chine voit sa croissance se tasser ces derniers mois. Cela a pour effet de réduire les besoins en énergie. Cependant, l’Irak joue à contre temps en augmentant ses exportations vers l’Empire du milieu.