Piraterie : une baisse des incidents mais une hausse des violences envers les marins
Le bilan semestriel de l’International Maritime Bureau (IMB) montre une baisse des actes de piraterie. Cependant, le Bureau maritime international alerte sur l’augmentation de la violence envers les équipages.
Au premier semestre de cette année, les actes de piraterie affichent une baisse importante du nombre d’actes. De janvier à juin, le Bureau maritime international (IMB) a enregistré 60 actes. Sur la même période de 2023, le BMI a identifié 65 actes. « Nous sommes rassurés de voir le nombre d’actes diminuer. Cependant, nous constatons une hausse de la violence envers les équipages », souligne John W.H. Denton, secrétaire général à l’occasion de la publication. Dans son rapport, l’IMB ne prend pas en compte les actes perpétrés par les Houthis. Il considère que les attaques par drones sur des navires marchands n’entrent pas dans la définition des actes de piraterie.
85 prises d’otage
Au cours de ce semestre, le nombre de navires abordés s’élève à 46. Le rapport fait état de huit tentatives d’attaques, quatre navires ont subi une prise de contrôle par les pirates et deux navires ont essuyé des coups de feu. « Sur les 60 attaques, les pirates ont réussi à monter sur 85% des navires visés », indique le rapport. Au cours de cette période, le BMI s’inquiète de la situation des marins. Sur les six premiers mois, 85 membres d’équipage ont fait l’objet d’une prise d’otage. En 2023, sur la même période le nombre de prises d’otage s’élève à 36. De plus, dans 34 cas, les pirates ont utilisé des armes à feu. « Une croissance importante de la violence par rapport à l’année dernière », note le secrétaire général.
La piraterie somalienne revient
La localisation des actes semble revenir en Somalie. Sur cette moitié de l’année, les côtes somaliennes enregistrent huit actes de piraterie. Pour le Bureau maritime international, la recrudescence des actes au large de la Somalie démontre de la capacité des pirates locaux à se mobiliser rapidement. Comme un effet de vase communicant, la hausse de la piraterie au large de la Somalie s’accompagne d’une baisse dans le golfe de Guinée. Avec 10 actes, le golfe de Guinée affiche le plus faible nombre d’actes sur le premier semestre de ces cinq dernières années. Par ailleurs, les côtes du Bengladesh sont devenues le théâtre de 10 attaques. Sur la même période 2023, la région n’a enregistré qu’un seul acte.
Une présence navale pour éviter les actes contre les équipages
La baisse des actes dans le golfe de Guinée s’accompagne d’une hausse des violences à l’égard des marins. La région compte 11 kidnappings en deux attaques. De plus, les prises d’otage ont touché 21 membres d’équipage. IMB réitère son appel à une « présence navale continue et importante pour répondre à ces incidents et sauvegarder la vie des marins ». Par ailleurs, le rapport note une baisse des actes dans le détroit de Singapour. Sur le premier semestre, cette région enregistre 13 actes contre 20 l’année dernière. « Cependant, note le rapport, les pirates ciblent et montent à bord de navires plus grands. Cela demeure inquiétant. » Et l’IMB note que le nombre d’actes n’est que la partie émergée de l’iceberg. « IMB est conscient que bon nombre d’actes ne sont pas rapportés. »