Plusieurs pays sous la menace de mouvements sociaux portuaires
L’été a été marqué par des mouvements sociaux dans les ports. En juillet, le syndicat Ver.di a perturbé les ports. En Inde, en août, une grève a été évitée de justesse. Aux États-Unis, les négociations entre les syndicats et les manutentionnaires s’enlisent avec des menaces de mouvements pour le mois d’octobre.
La situation sociale dans les ports reste tendue. Plusieurs pays sont sous la menace de mouvements sociaux de grande ampleur. Ainsi, en Allemagne, le syndicat Ver.di appelle à de nouvelles négociations sur les salaires. Déjà, au mois de juillet, pour faire pression sur les négociations, le syndicat a appelé à une journée de grève. Selon des sources syndicales, les travailleurs portuaires ont répondu positivement à cet appel.
De nouvelles réunions attendues pour la rentrée
Après ces journées, la partie patronale portuaire (Zentralverband der deutschen Seehafenbetriebe) a proposé de nouvelles hausses de salaires. Elles sont du double des propositions initiales, rappelle l’organisation patronale. Cependant, du côté des employés, cette nouvelle offre demeure éloignée des revendications. De nouvelles négociations doivent se tenir. Selon le syndicat, « les salariés portuaires ont démontré leur détermination, lors des journées de juillet. » Sans un accord, de nouveaux mouvements sociaux sont à prévoir dans les ports allemands.
Inde : la grève évitée
En inde, les partenaires sociaux ont évité une grève dans les ports en août. Les syndicats portuaires et l’organisation patronale nationale ont signé un protocole d’accord. Le mouvement décidé pour le 28 août est annulé. Selon une dépêche de l’agence de presse Reuters, c’est le 27 août au soir que les syndicats ont annulé leur appel à la grève. L’accord prévoit une augmentation de 8,5% des salaires sur les cinq prochaines années. Les syndicats attendaient une hausse de 10%.
Des mouvements contre le calcul des droits à la retraite
Outre les hausses salariales, les revendications syndicales portent aussi sur le calcul des droits à la retraite des ouvriers portuaires. Le protocole prévoit un nouveau mode de calcul. Pour l’industrie de l’habillement, la levée de cette menace enlève une épine du pied au secteur. Selon le journal Fashion Week, la balance commerciale de ce secteur avec l’Inde pèse environ 4,03 Md€. Si le vieux continent enregistre une baisse de ses approvisionnements depuis l’Inde, il demeure encore dépendant du pays. Un mouvement social dans les ports aurait eu des conséquences importantes pour la grande distribution euripéenne. En effet, les distributeurs acheminent actuellement les produits pour les fêtes.
États-Unis : la menace demeure pour les ports de la côte est
Enfin, aux États-Unis, la menace de mouvements sociaux dans les ports de la côte est demeure. Les négociations entamées entre le principal syndicat d’ouvriers portuaires, ILA (International Longshorement Association) et les manutentionnaires, regroupés dans l’UMX (United State Maritime Alliance) peinent à trouver un accord. La centrale syndicale prévient d’un mouvement social d’ampleur dans les ports de la côte atlantique et du golfe du Mexique.
La saisie de la Federal Mediation & Conciliation Service
Les négociations portent notamment sur les conditions salariales. Selon le syndicat, les propositions faites ne sont pas à la hauteur des attentes. Les représentants de l’organisation patronale assurent avoir fourni des efforts. Devant cet échec, les deux parties ont saisi, chacune, la Federal Mediation & Conciliation Service. Cet organisme public doit aider à résoudre le conflit. La prochaine réunion entre les partenaires sociaux est prévue le 5 septembre.
Une grève soutenue par les Américains
Le syndicat ILA campe sur ses positions. Il cite un sondage réalisé pour le compte de CBS News. Il ressort de cette consultation nationale que 71% des Américains approuvent la position du syndicat et la soutiennent. « ILA travaille pour éviter la grève du 1er octobre. Le peuple américain nous soutien dans notre combat pour des salaires décents face à des compagnies étrangères qui gagnent des milliards de dollars dans les ports américains », indique un communiqué du syndicat.
Le casse-tête logistique de fin d’année
Pour mémoire, dans les ports de la côte ouest des États-Unis, les négociations entre manutentionnaires et syndicats ont duré plusieurs mois. Au cours de la période, les ports ont subi des grèves à répétition. Elles ont perturbé les approvisionnements. Un mouvement social dans les ports atlantiques aurait des conséquences économiques importantes. Il interviendrait pendant la haute saison des approvisionnements pour les fêtes de fin d’année. Pour les armateurs, un mouvement social d’ampleur dans les ports de la côte est signifierait de revoir les schedules. La solution pourrait être de reporter des escales dans les ports canadiens ou ceux de la côte ouest, avec le risque de congestion portuaire et dans les acheminements terrestres.