Ports

Port La Nouvelle mise sur la transition énergétique

Lors d’un déplacement, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a présenté les ambitions du port de Port la Nouvelle.

Situé au sud de Narbonne, Port la Nouvelle totalise 1,5 Mt. Il se classe parmi les trois premiers ports méditerranéens français derrière le GPM de Marseille-Fos et le port de Sète. Il est surtout géré par une société d’exploitation résultant d’un partenariat publics/privé.

Un port à gestion privative

En effet, depuis le mois de mai 2021, le port est concédé, pour une durée de 40 ans à la Semop (Société d’économie mixte à opération unique). Pour les initiateurs de ce projet, Port La Nouvelle constitue « le premier port Français sous gestion privative ». Elle regroupe, à hauteur de 49% la Région Occitanie et la banque des Territoires. Les 51% restants sont entre les mains de quatre sociétés privées.

Deme, société spécialisée dans le dragage portuaire ;

Euroports, manutentionnaire européen ;

Epico, fonds d’investissement belge spécialisé dans les infrastructures ;

Qair, fournisseur d’énergie ;

La CCI de l’Aude.

Une réserve foncière de 100 hectares

Outre sa position, Port la Nouvelle dispose d’une réserve foncière de 100 hectares. « Il est le seul port disposant d’autant d’espace foncier entre Barcelone et Marseille », argumente la Région. Pour abonder dans ce sens, la Région entreprend des travaux depuis 2019. Il s’agit notamment de la construction d’une nouvelle digue de 2,5 km, du prolongement de la digue sud existante sur 600 m et de la construction d’un quai colis lourd de 250 m à 11m. Ce dernier dispose d’un terre-plein de sept hectares. Ce terminal doit accueillir deux projets de fermes pilotes éoliennes flottantes : EolMed (projet entre Qair et Total) et Les Éoliennes Flottantes du Golfe du Lion (projet porté par Ocean Winds).

Des terminaux pour les vracs solides

Outre ces différents travaux entamés depuis cinq ans, la Semop poursuit son extension. Elle construit un espace pour les vracs solides. Ce dernier est attendu pour la fin de 2025. Le quai sera dragué à 16 m pour accueillir des navires de 80 000 tpl. En outre, la Semop s’implique dans la transition énergétique avec la construction d’un terminal dédié aux EMR (Énergies marines renouvelables). Il sera opérationnel en 2026. Il accueillera les fermes commerciales d’éoliennes flottantes à l’horizon 2028. De plus, il ajoutera 300 m de quai avec une surface disponible pour l’éolien à 40 ha de terre-plein. Ainsi, note la Région, la surface globale du port va passer de 60 à 210 hectares. Par ailleurs, il est prévu d’aménager une zone d’activité logistique de 70 hectares à l’arrière du nouvel ensemble portuaire.

L’installation d’une usine de production d’hydrogène

Cet investissement dans la transition énergétique passe aussi par l’installation d’une usine de production d’hydrogène vert de 50 MW à terme, le Projet Hyd’Occ. Elle doit se faire sur la Zone d’Activité Logistique du port. L’investissement prévoit la construction d’une unité de production d’hydrogène renouvelable d’une capacité estimée à 3 000 t en 2025 et pouvant atteindre jusqu’à 6 000 t/an à l’horizon 2035/2040. Le développement du projet Hyd’Occ permettra le déploiement d’usages de l’hydrogène autour des infrastructures et installations portuaires et maritimes du domaine public portuaire.

La ZAL pour l’industrie de l’éolien

La mise en opération de la ZAL permettra d’accueillir une variété d’acteurs économiques, impliquant les activités liées à l’hydrogène, l’industrie de l’éolien offshore, des activités de logistiques comme le stockage et la distribution de marchandises. « Cet atout renforce la position du port en tant que pivot central dans le paysage économique régional et national. Le port offre des infrastructures modernes et adaptées aux besoins des entreprises cherchant à tirer parti des avantages offerts par une localisation stratégique au cœur d’une zone portuaire en pleine expansion », indique l’autorité portuaire.

Avant l’hydrogène, les biocarburants

La stratégie de transition énergétique du port se décline aussi dans les vracs liquides. En effet, un terminal dédié est prévu dans les prochaines années. En effet, le déploiement de l’hydrogène et celui de la voiture électrique auront un impact sur les flux des liquides. Une transition qui se fera sur un long terme, environ 15 ans, estime le port. Au cours de la période de transition, les biocarburants viennent compléter le mix énergétique jusqu’au basculement complet.

Le hub de l’éolien flottant

Outre ces différents projets, Port La Nouvelle ambitionne de devenir le hub de l’éolien flottant en Méditerranée. Or, le déploiement de cette stratégie nécessite de disposer d’espaces portuaires sur une longue durée. Pour répondre à la demande de plus en plus importante, « Port La Nouvelle travaille avec l’ensemble de la filière depuis plusieurs années pour adapter ses infrastructures sur les besoins spécifiques des projets éolien offshore flottant. » Pour ce faire, le port adapte ses infrastructures comme la puissance électrique, le débit en eau, la logistique des ancrages et bien d’autres.

Le développement du ferroviaire

Enfin, la transition énergétique dans la logistique portuaire passe nécessairement par le développement de l’intermodalité, notamment du ferroviaire. Port La Nouvelle accueille la ligne ferroviaire vers Narbonne. Ce tronçon constitue une partie du corridor européen de transport. Cependant, l’infrastructure ferroviaire portuaire limite l’usage des trains à une longueur de 450 m. Cela nécessite un passage obligatoire par la gare de la ville. Seul le raccordement vers le sud est aujourd’hui existant, nécessitant un retournement des trains en gare. Alors, le projet du port vise à prévoir une extension avec la création de nouvelles voies internes prévue d’ici 2026.