Port la Nouvelle perd 10,9% de son trafic en 2023
En 2023, Port la Nouvelle affiche un résultat en baisse de 10,9%. Le port catalan subi les effets de la conjoncture économique. Il continue ses investissements dans l’éolien et la logistique.
Après une année 2022 en légère baisse, l’année 2023 accroît le déficit de Port la Nouvelle. En effet, le port de Narbonne perd de son volume. Il affiche une diminution de 10,9% de son trafic à 1,37 Mt. Un résultat lié à la conjonction de facteurs extérieurs.
Vracs liquides : une baisse des produits pétroliers
Ainsi, les vracs liquides perdent 5,1% à 1,03 Mt. Pour la direction du port, cette baisse est inhabituelle. Elle vient des prix élevés des produits pétroliers dans les stations d’essence et de la baisse du pouvoir d’achat en raison de l’inflation. « Au total, nous perdons environ 100 000 t de pétrole sur l’année », nous a confié Yann Wickers, directeur de Port la Nouvelle.
De nouveaux trafics d’HVO et d’AD Blue
Cependant, toujours dans cette catégorie des vracs liquides, Port la Nouvelle compense partiellement ces diminutions. En effet, le port de Narbonne gagne sur les vracs liquides non pétroliers. Ainsi, le port réceptionne désormais des nouveaux trafics d’HVO et d’AD Blue. De plus, continue la direction du port, les éthanols s’affichent en hausse en 2023. Des perspectives encourageantes pour le port qui doit accueillir son nouveau poste de déchargement de vracs liquides en 2026.
Le clinker compensé par les engrais et les produits liés au recyclage
Du côté des vracs secs, la situation s’inscrit dans la même veine. En effet, avec 1,3 Mt en 2023, les vracs secs perdent 8% de leur volume. Au total, explique la direction de Port la Nouvelle, « le retrait de 21 067 t s’explique par une baisse importante de clinker ». Un courant qui se tasse en raison du marché du BTP qui s’essouffle. Cependant, dans ce secteur, les engrais et les produits liés à la filière recyclage gagnent du terrain.
Le marché céréalier local se déplace par camion
Quant aux céréales, elles voient leur volume perdre 36,8% en 2023 à 72 910 t. Une diminution qui tient à de nombreux facteurs, souligne la direction du port. D’une part, il s’agit de la surface ensemencée du Lauragais. En dix ans, elles ont été divisées par deux. Des terres souvent cultivées en blé dur. De plus, une partie des récoltes de la région partent par camion vers l’Espagne. Des volumes qui n’utilisent plus les installations portuaires. Enfin, les conditions nautiques de Port la Nouvelle ne permettent pas de recevoir des navires importants. Ainsi, le port n’est pas inscrit lors des ventes de lots importants.
Les premiers trafics liés à l’éolien
Enfin, Port la Nouvelle s’inscrit dans le développement éolien. Les trafics de marchandises conventionnelles attendues en 2023 sont décalés à cette année. « Le port commence son activité depuis quelques semaines sur ce trafic. Les fermes éoliennes pilotes sont alimentées par des pièces en provenance de Port la Nouvelle. Nous attendons pour la fin de l’année la mise à l’eau des flotteurs », continue le directeur général de Port la Nouvelle.
Une zone de 40 hectares pour l’éolien
Et c’est dans ce secteur de l’éolien que le port mise. Depuis deux ans, le port investi pour étendre son domaine portuaire. « Les travaux d’extension sont réalisés au tiers », nous indique Yann Wickers. Des travaux qui doivent s’étaler jusqu’en 2025. Au total, le port disposera d’une zone de 40 hectares pour traiter du trafic lié à l’éolien.
Le triplement du foncier portuaire
Outre cette zone dédiée à l’éolien, Port la Nouvelle créé une zone logistique dans son enceinte. Actuellement, le remblaiement de cet espace se réalise avec des terres provenant, notamment, du dragage du port. Des travaux qui doivent s’achever en fin d’année. Cette zone accueillera une usine de production d’hydrogène vert dès la fin de l’année. Au total, Port la Nouvelle va tripler son foncier portuaire. « Nous passons de 70 hectares actuellement à plus de 200 hectares en 2026 », souligne le directeur général du port. Un atout pour se placer sur de nouveaux trafics.
Un nouveau poste pour les vracs liquides
Parmi les investissements, Port la Nouvelle continue sa mue. Les travaux de dragage, entamés depuis plus d’un an, se poursuivent. L’objectif visé est de pouvoir atteindre une profondeur de 16 m dans le port et de 14,5 m au droit des quais. « Des qualités nautiques qui nous permettrons de gagner de nouveaux trafics. » Et dans ce cadre, la mise en place d’un nouveau poste pour les vracs liquides est attendue pour la fin de l’année 2025, voire, le début de 2026. « Il s’agit d’accompagner le développement de notre port sur l’hydrogène et d’autres vracs liquides », confie Yann Wickers. Lors de sa mise en service, ce poste pourra accueillir des navires de 80 000 tpl. Une entrée en activité qui correspondra aussi avec la fin du dragage du port.
L’éolien occupe une place importante
Ainsi, ces investissements s’inscrivent dans la stratégie nationale de la réindustrialisation des ports. « Notre développement se fera sur toutes les catégories de trafic. Nous ne nous fermons aucune porte. Cependant, compte tenu de la présence soutenue de vents, l’éolien occupe une place importante. Nous voulons nous inscrire comme le port de la transition énergétique avec l’éolien et l’hydrogène », répète Yann Wickers.