Ports : les grèves produisent leurs effets
L’annonce de mouvements sociaux dans les ports produit ses effets. Les organisations professionnelles françaises s’inquiètent de la situation. Pour sa part, le Pdg d’Hapag Lloyd déclare détourner les navires.
Face aux négociations infructueuses, le principal syndicat de dockers a déposé un préavis de grèves pour plusieurs jours dans les ports français. Le syndicat refuse les shifts supplémentaires, les heures supplémentaires et appelle à une journée Ports morts le 7 juin.
Un appel urgent aux pouvoirs publics
Dans ce contexte, les organisations professionnelles du transport s’inquiètent. « Les organisations professionnelles du transport lancent un appel urgent aux pouvoirs publics », souligne un communiqué signé par TLF, l’OTRE et la FNTR. Et les syndicats professionnels rappellent que « depuis plus de deux semaines, les grèves des travailleurs portuaires affectent les principaux ports français, notamment Le Havre, Marseille-Fos, Rouen, Bordeaux et Nantes Saint-Nazaire. »
Un coup à l’attractivité des ports français
Ces mouvements sociaux sont aussi un « nouveau coup porté à l’attractivité des ports ». Pour les opérateurs logistiques, cette situation a des conséquences économiques « désastreuses » pour leur société. En effet, avance le communiqué, il faut près d’une semaine à un transporteur pour obtenir un rendez-vous sur les terminaux portuaires à Marseille et au Havre. De plus, l’immobilisation engendre des frais de stationnement des conteneurs dans les terminaux. Et les organisations professionnelles rappellent qu’un conteneur immobilisé coûte en moyenne 230€ pour sept jours. Enfin, les premiers détournements vers Anvers, Gênes et Barcelone commencent.
Hapag Lloyd détourne ses navires
Et comme pour appuyer ces dires, le Pdg d’Hapag Lloyd confirme cette tendance. Lors d’une visio-conférence, Rolf Habben Jensen a confirmé que ces mouvements l’obligent à prendre des mesures « pour continuer à assurer un service à ses clients ». Pour y parvenir, il annonce le déroutement des navires d’Hapag Lloyd vers les ports voisins, comme Anvers. « Les conteneurs seront acheminés vers les ports français par feeder ou par camion. »
Des actions pour un bon fonctionnement de l’activité
Pour les entreprises logistiques, ces grèves surviennent dans un moment compliqué. Après une année 2023 difficile, l’activité du transport conteneurisé connaît depuis quelques semaines un regain d’intérêt. Alors, ces mouvements « mettent en péril la pérennité de nombreuses entreprises. » Face à la situation, les différentes organisations professionnelles demandent des actions pour « un bon fonctionnement de l’activité du transport de conteneurs ». Pour mémoire, lors des dernières journées Ports morts, outre les terminaux portuaires, les zones logistiques ont souffert. Des barrages, notamment au Havre, ont empêché une partie des personnels des entrepôts de se rendre à leur travail.
Des mesures pour les entreprises
Parmi ces revendications, elles souhaitent la limitation des surcoûts. Elles demandent une extension significative des frais de détention, de surestaries et des frais de stationnement. Elles appellent à la suspension des frais d’annulation de rendez-vous sur les terminaux portuaires). De plus, elles attendent l’adoption de mesures de soutien aux entreprises fragilisées par ces perturbations. Elles aspirent à l’annulation de charges fiscales et sociales ou la création d’un fonds de soutien dédié. Enfin, elles demandent des mesures rapides comme la mise en place de moyens humains et matériels et la levée des interdictions de circulation lors des prochains week-end.