Politique

Tahiti : le gouvernement s’implique dans le renouvellement de la flotte

Le 11 juillet, l’observatoire du transport maritime intérieur s’est réuni sous la présidence de Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes. Une réunion destinée à dresser un bilan sur la desserte maritime interinsulaire existante et ses perspectives d’évolution.

La desserte maritime de la Polynésie française est actuellement assurée par 20 navires. Ils sont cinq en exploitation sur Moorea, cinq aux Îles sous le vent, sept aux Tuamotu Gambier, deux aux Marquises et un aux Australes. En 2023, l’activité a enregistré une progression. Elle a totalisé 461 481 t en 2023 contre 451 004 en 2022, soit 2,3%. Quant au trafic des passagers, il a augmenté de 30% en 10 ans à 2 millions.

Une augmentation de 14,6%

En 2023, deux nouveaux navires entrent en service : le Hava’i  et le Apetahi Express ce qui a contribué à l’augmentation du fret vers les Îles sous le vent. En effet, il est passé de 171 000 t en 2022 à 196 000 t, soit une hausse de 14,6%. Cette progression sera amenée à se poursuivre pendant les trois années à venir, annonce le gouvernement de Tahiti. Une prévision qu’il table avec la mise en exploitation de cinq nouveaux navires : le Vaitere 2, le Hawaiki Nui 2, le Dory 2, l’Aranoa et le Na Hiro E Pae entre 2024 et 2026.

Un effort conjoint entre armateur et gouvernement

« Ce renouvellement de la flotte maritime Polynésienne est le résultat d’un effort conjoint. Il est entrepris par les armateurs avec le soutien financier du Pays. Cela se réalise au travers du mécanisme de la défiscalisation », indique le communiqué du ministère. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ainsi, plus de 6,5 Md FCFP (54,2M€) de crédits d’impôts accordés pour les seuls navires précités, et 13 Md FCFP (108 M€) de crédits d’impôts pour la totalité des navires et projets de navires.

Un enjeu de la desserte

Il s’agit là d’un enjeu majeur pour la pérennité de la desserte maritime des îles. En effet, le constat actuel est celui d’une flotte maritime excessivement vieillissante (40% des navires ont plus de 40 ans). Cela induit des pannes récurrentes et de longue durée. Ainsi le Saint Xavier Maris Stella IV s’est retrouvé immobilisé de février 2023 à juin 2024. Un incident qui a perturbé l’approvisionnement des populations et des commerces concernés. Cette perturbation a parfois rendu nécessaire l’envoi du navire Tahiti Nui 8.

Plus de 1,5 Md FCFP par an

C’est pourquoi le gouvernement a décidé de consacrer chaque année plus d’1,5 Md FCFP (12,5M€) de crédits d’impôts au soutien des projets d’acquisition de navires. Enfin, dans la poursuite d’une amélioration du transport maritime, à partir du mois d’octobre, les armateurs doivent procéder au traitement dématérialisé de leurs connaissements, plannings et avis de départ via le téléservice Revatua.