Juridique et social

Au Havre, les transitaires tirent la sonnette d’alarme

Dans une tribune, le Syndicat des transitaires du Havre tire la sonnette d’alarme face aux grèves dans les ports. Ils appellent à un sursaut collectif.

Réuni le 6 février, le STH (Syndicat des transitaires havrais) s’inquiète de la situation dans les ports. Les appels à la grève de la CGT FNPD impactent leur activité. Le syndicat publie une tribune, signée par Erwan Kérourédan et Brice Vatinel, présidents du Club Logistique du Havre et du STH. Ils alertent sur la situation. Dans ce contexte tendu, ils interpellent les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. « Nous avons besoin de solutions concertées et durable : il est urgent d’agir ! »

Des mouvements qui compromettent l’attractivité des métiers

Les mouvements sociaux dans les ports se déroulent sous la forme de quatre heures d’arrêt de travail certains jours et de deux jours « ports morts » les 27 et 28 février. Des grèves perlées qui perturbent les opérations. Face à ce mouvement, le STH s’inquiète. « Nous sommes contraints de revoir l’ensemble des plans de transport de nos clients afin de préserver les boucles logistiques. » De plus, ces perturbations « récurrentes compromettent l’attractivité de nos métiers. Ils agissent en défaveur de la compétitivité du port du Havre au profit des autres ports français et européens. »

Un sursaut de bon sens

« Nous appelons toutes les parties prenantes à un sursaut de bon sens. Un dialogue constructif est indispensable pour garantir un avenir pérenne à nos salariés, nos infrastructures, nos organisations et à notre économie, tout simplement. » Pour tenter de trouver une issue, ils engagent la responsabilité des partenaires sociaux et des autorités politiques. Selon le syndicat havrais, « la capacité de la France à relever les défis de la concurrence européenne et mondiale en dépend. »

Des impacts multiples

« Le réveil de bon sens est impératif », continue le STH. Les mouvements sociaux ont des conséquences directes pour les opérateurs de la place portuaire. Il s’agit de retards de livraison et de ruptures de stocks, la perte de confiance des clients internationaux vis—à-vis de la France, l’entrave à la libre circulation des marchandises, la hausse des coûts de transport et de logistique, la hausse des coûts de gestion administrative et du nombre de litiges, et l’altération de l’image de qualité du port.

L’asphyxie de la chaîne logistique

« Aujourd’hui, la gestion des coûts devient impossible. Notre écosystème économique se sclérose. La chaîne logistique est asphyxiée, et le volume de conteneurs transitant par le Havre ne progresse plus depuis des années. Les chiffres officiels masquent une réalité bien plus préoccupante : ils incluent le volume des conteneurs vides et des transbordements de conteneurs ce qui fausse totalement l’évaluation réelle de l’activité », expliquent les deux signataires de la tribune.

Un cadre clair et libéré des contraintes excessives

Pour remédier à ces blocages, le STH demande aux parties prenantes de « proposer des solutions durables et efficaces. Il s’agit de sécuriser des milliers d’emplois et d’en créer autant, non seulement au Havre, mais sur l’ensemble de la vallée de la Seine. » La place du Havre est majeure pour l’économie nationale. « Il mérite un cadre clair et doit être libéré de toutes contraintes excessives et soutenu activement par les autorités compétentes. « Nous en sommes convaincus collectivement, nous pouvons garantir l’avenir et l’attractivité de notre port. Il peut être un levier essentiel de la prospérité nationale. Plus que jamais, nous restons mobilisés pour défendre nos équipes, valoriser nos métiers, servir nos clients et renforcer la vitalité de notre tissu économique local. »