Automobile : la Chine a plus exporté en 2024 qu’en 2023
Dans sa dernière analyse, European Car Group dévoile les chiffres des exportations des véhicules chinois. En 11 mois, l’Empire du milieu a exporté plus que sur l’ensemble de 2023.
Sur les 11 premiers mois de 2024, la Chine a exporté 5,34 millions de véhicules, indique la dernière étude d’ECG (European Car Group). Un chiffre en progression de 22,7% par rapport à 2023. Bien plus, ce volume excède celui de l’ensemble de l’année 2023. Ainsi, sur le total de l’année passée, la progression des exportations de voitures chinoises sera bien supérieure.
Un volume multiplié par 4,3 en cinq ans
Ce volume est en constante croissance. En reprenant les chiffres sur les cinq dernières années, les exportations de véhicules chinois ont été multipliés par 4,3. Cette progression connaît, toutefois, un tassement au mois de novembre. Au cours de ce mois, les sorties perdent 9,6% par rapport au mois d’octobre. La majorité de ces exportations, 78,7%, concernent des voitures thermiques, soit 4,2 millions d’unités. Les voitures hybrides et électriques entrent pour 28,3%, soit 1,1 millions de voitures.
La Russie, terre promise des véhicules chinois
Les exportateurs ne changent guère d’un mois à l’autre. Le groupe Chery conserve la tête avec 1,04 millions de véhicules exportés sur les 11 mois de 2024. Il est suivi par SAIC qui totalise 841 000 unités. Viennent ensuite Changan, Geely et Great Wall. Les exportations sont principalement dirigées vers la Russie. Elle regroupe 18% des exportations chinoises, soit 957 000 voitures. La Belgique entre comme premier pays européen destinataire. Avec 247 000 unités, le pays représente 4,6% des exportations chinoises. Un chiffre en croissance de 36,7%, note ECG. Plus bas dans le classement se retrouve le Royaume-Uni. Outre-Manche, le pays a réceptionné 167 000 voitures depuis la Chine, soit 4,2% de moins par rapport à 2023. Par ailleurs, continue ECG, la Turquie s’impose comme une nouvelle porte d’entrée pour l’Europe. Sur les dix premiers mois de l’année, le pays a reçu 114 000 unités, soit 67% de plus que l’année passée.
La Belgique, porte d’entrée pour 40% de ces exportations
ECG et Destatis, le bureau allemand des statistiques, ont calculé les entrées de véhicules chinois dans l’Union européenne. Sur les dix premiers mois de l’année, de janvier à octobre, les importations de véhicules chinois en Europe atteignent 616 831 unités. De plus, sur ce total, 40% utilisent les ports belges comme porte d’entrée. Dans le contexte actuel de politique douanière et de guerre commerciale entre l’UE et la Chine, les importations de véhicules chinois dans l’UE totalisent 93 139 unités pour le seul mois d’octobre. « Il s’agit d’un record absolu et d’un bond de 35 % par rapport à septembre », souligne ECG. Pour mémoire, en 2022, l’UE a exporté 401 817 voitures vers la Chine. Au cours de cette année, les 27 ont expédié 5,6 millions de véhicules. L’ACEA, association européenne des constructeurs automobiles, n’a pas actualisé ses chiffres.
Les moyens d’entrée en Europe des constructeurs chinois
Cette présence de plus en plus importante de la production chinoise en Europe prend plusieurs formes. Ainsi, les constructeurs chinois disposent de quatre voies pour entrer sur le marché européen. La première est d’acquérir un fabricant européen. L’acquisition de Volvo par Geely illustre cette option. La deuxième alternative est de créer une co-entreprise pour donner accès, au producteur chinois, aux chaînes de montage en Europe. Leapmotor a mis en place cette alternative en créant une structure avec Stellantis. La troisième voie est d’établir sa propre usine de fabrication, comme BYD l’a fait en Hongrie. Enfin, le constructeur peut négocier un contrat de fabrication avec une société européenne. Des rumeurs courent, selon ECG, d’un contrat entre BAIC et Magna Streyr, en Autriche. Le fabricant chinois utiliserait les installations de l’usine autrichienne.