Bruyères sur Oise : Medlog inaugure son terminal francilien
Le 4 juin, la filiale logistique du groupe MSC a inauguré son terminal de Bruyères sur Oise. Un site qui s’intègre dans la stratégie de décarbonation du groupe.
« Nous vivons un moment exceptionnel avec l’ouverture d’un nouveau port intérieur », a souligné Benoit Rochet, président du directoire de Haropa Port en introduction de son discours. Le port de Bruyères sur Oise existe depuis de nombreuses années. Cependant, il était peu utilisé par la voie fluviale. L’inauguration du terminal à conteneurs lui donne une nouvelle dimension.
Medlog, convaincu par l’intermodalité
Le Medlog Intermodal Terminal (MIT) est opérationnel depuis le mois de novembre. Après plusieurs mois de travaux et des investissements par Haropa Port et Medlog, il entre en fonction. Medlog, filiale logistique du groupe MSC, insiste sur la qualité de ce terminal. « Nous sommes des convaincus de l’intermodalité. Le MIT s’inscrit dans ce concept. Il va être une plate-forme routière, ferroviaire et fluviale entre les ports européens », indique Salvatore Prudente, directeur général de Medlog.
Le MIT, un levier pour l’économie régionale
« Ce projet ambitieux reflète notre engagement à long terme en faveur de la décarbonation des chaînes d’approvisionnement de nos clients et du développement de solutions logistiques durables. Il représente également un levier fort pour l’économie régionale, en renforçant les connexions multimodales et en créant de nouvelles opportunités pour les acteurs locaux. C’est une réponse concrète aux enjeux de croissance, de compétitivité et de durabilité », déclare Marc Bourdon, directeur général de MSC France.
Des trains de 750 m
Pour les responsables du groupe MSC, le MIT constitue « un engagement vers une logistique plus durable. » Si la route conserve un rôle dans la logistique du dernier kilomètre, les conteneurs entrent et sortent par voie fluviale et ferroviaire. Du côté du ferroviaire, les opérations pour des flux conteneurisés n’ont pas démarré. « Notre projet est de relier le MIT avec les ports européens comme Le Havre, Anvers, Rotterdam et Fos sur Mer. Nous pouvons réaliser des trains complets de 750 m sur le site. Après Noisy le Sec et Valenton, nous sommes le troisième site francilien à proposer cette prestation », indique Frédéric Rault, responsable des infrastructures et des projets pour Medlog France.
En premier lieu, développer le fluvial
À ce jour, les opérations ferroviaires conteneurs n’ont pas démarré. « Nous recevons des trains de granulats pour un client du port. Notre première ambition est de mettre en place les liaisons fluviales avec le terminal TN/MSC du Havre. Dans un second temps, nous développerons les liaisons ferroviaires », assure Frédéric Rault. Et cet agenda semble répondre à toutes les attentes. Selon des responsables de lignes de MSC, les liaisons par barges progressent.
D’une rotation à cinq en fin d’année
Ainsi, au démarrage, le terminal commence ses opérations avec la réception d’une liaison par semaine en provenance du terminal MSC du Havre. Depuis lors, l’activité n’a eu de cesse de s’accroître. En cette fin de mois de mai, trois rotations hebdomadaires touchent le site de Bruyères sur Oise. Et Medlog ne s’arrête pas en si bon chemin. « Avant la fin de l’année, nous aurons une cinquième rotation, soit une touchée quotidienne », indiquent les responsables de Medlog.
Des barges pleines à l’import du MIT
Et cette montée en puissance progressive se justifie. Sur les premiers mois de l’année, les trois rotations fluviales depuis Le Havre vers Bruyères sur Oise se remplissent. « Nous sommes à la limite de la saturation », nous a confié un responsable de MSC. La capacité utile des barges s’élève à 96 EVP. Des ouvrages d’art sur le fleuve limitent le chargement des conteneurs sur deux hauteurs dans les barges. « Chaque rotation est chargée à plein sur le sens Le Havre – Bruyères sur Oise », assurent les commerciaux de Medlog. Alors, la mise en route de la quatrième liaison permettra d’offrir plus de capacité.
Une desserte à 150 km autour du site
Les conteneurs en entrée du MIT sont destinés à la grande distribution, au commerce de détail et des appareils électroniques. Ils sont ensuite redistribués dans un rayon de 150 km autour du port. À l’export de Bruyères sur Oise, Medlog table sur des flux à haute valeur ajoutée comme le champagne, le parfum, par exemple. « Le fluvial assure la sûreté des marchandises pendant les opérations de transport. Cela constitue un atout supplémentaire. »
Des prises reefers, une zone de réparation et une friche pour s’étendre
Outre sa capacité trimodale, le MIT présente une aire de stockage de 1122 conteneurs. Cet espace se divise avec la possibilité de brancher des conteneurs reefers sur les dix prises du terminal. Or, les barges disposent de prises reefers pour transporter des conteneurs sous température dirigée. Quant au train, la filiale Medway de MSC envisage de mettre en place des wagons de 90 m. Ils pourront charger deux conteneurs reefers de 40’ avec un équipement Genset. Ce dernier est comme un groupe électrogène pour apporter de l’électricité à ces conteneurs.
Une zone de réparation sur le terminal
De plus, le terminal propose une zone pour des « petites » réparations de conteneurs. Il est aussi prévu un espace de parking pour les camions. Enfin, une zone en friche attenante au terminal demeure. Frédéric Rault envisage déjà des développements. Il envisage cet espace pour créer soit un entrepôt, soit pour le dédier à un partenaire ou étendre ses besoins de stockage de conteneurs. La décision n’est pas prise et dépend surtout de la réussite du projet.