GPM La Rochelle : les trois axes du projet stratégique 2025-2029
Le GPM de La Rochelle a adopté cet été son projet stratégique pour la période de 2025 à 2029. Il se construit autour de trois axes majeurs. Il prévoit un investissement de 166,6 M€.
Depuis l’automne 2024, la direction du GPM de La Rochelle mène une concertation avec les acteurs portuaires et les institutions pour se dessiner les orientations des cinq prochaines années. Le 27 juin, le conseil de surveillance a adopté ce projet stratégique. Il coure de 2025 à 2029.
Un projet stratégique en trois axes
Il se décline en trois axes principaux. Le premier axe regroupe les actions pour un « port qui accompagne les transitions ». Il s’agit de faire de Port Atlantique La Rochelle, un acteur qui sert l’intérêt et la souveraineté nationale par les filières et activités qu’il accueille. Le port doit aussi être au service de l’économie locale. Il doit se mettre en œuvre au travers de sept points :
- Accompagner les évolutions des principaux trafics historiques ;
- Positionner le Port comme acteur central de la montée en puissance de l’éolien en mer ;
- Accompagner la croissance de filières prometteuses, en recherchant la création de valeur ajoutée ;
- Développer une offre de services décarbonée et faire de Port Atlantique La Rochelle une plateforme multimodale agile ;
- Contribuer à l’amélioration des dessertes routières et ferroviaires du Port ;
- Optimiser l’utilisation du patrimoine foncier portuaire dans un objectif de création de valeur ;
- Adapter les installations et les services portuaires pour anticiper les évolutions à long terme des filières et des escales de navires.
Le programme pour l’éolien réalisé à 100%
Pour la direction du port, des indicateurs permettent de vérifier la réalisation des points. D’une part, elle estime que le programme pour l’éolien en mer doit être réalisé à 100% en 2029. À la même échelle de temps, le taux d’occupation domaniale doit atteindre 75%.
Un port créateur de valeurs économiques
Le deuxième axe de ce projet stratégique vise à bâtir « un port créateur de valeurs économiques, environnementales et sociales ». Dans son explication le GPM veut « dessiner un modèle économique robuste, sobre articulé avec sa stratégie et fondé sur une gestion rigoureuse ». Cet axe se décline en neuf points :
- Articuler une politique tarifaire cohérente avec la stratégie ;
- Définir une trajectoire financière robuste et sobre ;
- Poursuivre la décarbonation de l’établissement ;
- Développer un cadre d’action global en faveur de la biodiversité marine et terrestre du Port ;
- Poursuivre la politique volontariste de l’établissement portuaire en matière de responsabilité sociétale ;
- Animer les actions de transformation écologique et sociale au sein de la place portuaire ;
- Anticiper les aléas dus aux changements climatiques, adapter le port ;
- Protéger et valoriser les données stratégiques, se saisir de l’opportunité de l’intelligence artificielle ;
- Revoir la gestion des situations sensibles et des crises en lien avec les enjeux sociétaux.
Baisser le ratio dette/capacité d’autofinancement
Par ailleurs, le projet stratégique prévoit trois indicateurs. Le premier est de baisser le ratio dette financière sur capacité d’autofinancement à un niveau inférieur à trois. Le deuxième est de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35% en 2029. Le dernier indicateur se mesure le taux d’intention sociale des marchés. En 2029, ce taux doit s’élever à 40%.
Une approche sociale
Enfin, le troisième axe de ce projet vise à une « transformation qui se construit ensemble ». Un volet qui donne à ce projet une dominante sociale. Il prévoit d’accompagner l’évolution des compétences de ses salariés et de valoriser la qualité de vie au travail.
Ce volet social comprend neuf objectifs :
- Accompagner l’évolution des métiers et des compétences des salariés ;
- Renforcer le pilotage des projets ;
- Valoriser la qualité de vie au travail et formaliser la politique des ressources humaines ;
- Promouvoir la marque employeur du port : valoriser l’établissement comme un lieu de travail vivant, attractif, inclusif et innovant ;
- Poursuivre et renouveler les relations avec le monde éducatif, de la recherche et de l’emploi ;
- Mieux faire connaître le leadership maritime, économique et environnemental du port ;
- Poursuivre les actions collectives avec la communauté portuaire et la coordination interportuaire en Nouvelle-Aquitaine ;
- Entretenir un dialogue fructueux et faciliter la coopération avec les parties prenantes ;
- Poursuivre l’ouverture du port au public, renouveler la communication sur l’activité portuaire et sur l’environnement auprès du grand public et de la jeunesse.
Adopter un accord de GPEC
La direction du port a posé trois indicateurs pour évaluer l’impact de ce volet. Le premier vise à finaliser un accord de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Ce plan doit toucher 100% des personnes visées. Le deuxième indicateur est d’avoir, dès 2026, un taux de satisfaction de ses clients de 90% à chaque enquête. Enfin, les actions de promotion vers le public établi une cible de 10 000 personnes touchées en 2026.
Une enveloppe de 166,6 M€ sur cinq ans
Ce projet stratégique prévoit une enveloppe de 166,6 M€ sur les cinq ans. La trajectoire financière prévoit 39,5 M€ en 2026. Des investissements qui devraient se concrétiser par une augmentation du trafic. Le projet prévoit de passer de 8 Mt en 2025 à environ 9 Mt en 2029. De plus, le GPM prévoit une croissance de ses revenus par une politique tarifaire « dynamique qui préserve la compétitivité du port ». Cependant, les coûts de ce projet nécessitent de recourir à l’emprunt. Sur les cinq années de ce projet, le port envisage 42 M€. Une trajectoire financière que le port veut maîtriser. En effet, le ratio de la dette financière nette sur la capacité d’autofinancement s’élèvera à 3,3% en 2026 pour ensuite s’établir aux environs de 3%.
Un précédent bilan soumis aux aléas
La présentation de ce projet s’accompagne d’un bilan du précédent. Le port charentais a subi, au cours de la période 2020 – 2024, les conséquences de la géopolitique et des aléas climatiques. Ainsi, elle a commencé cette période avec un trafic de 8,9 Mt. Après avoir enregistré un pic à 9,5 Mt en 2022, les volumes ont perdu de leur teneur pour finir, en 2024, à 8,3 Mt.
La montée en puissance des Énergies marines renouvelables
Pour aller dans le détail, les céréales dépendent des variations climatiques. Selon la récolte, elles sont à la hausse ou la baisse. Cependant, le GPM de La Rochelle conserve sa place de deuxième port céréalier français. Néanmoins, sur la période 2020 à 2024, ce courant enregistre une baisse de 19,1% à 3,01 Mt. Les produits pétroliers suivent une tendance inverse. Ils connaissent une progression pour atteindre, en 2024, 3,03 Mt. Seule cette dernière année s’affiche en retrait. Au cours de ces cinq ans, la filière des Énergies Marines Renouvelables (EMR) amorce sa montée en puissance. Elle se classe parmi les « Divers » avec une progression de 16% sur ces cinq années. « Cette activité devrait atteindre son rythme de croisière d’ici les cinq prochaines années », indique le l’autorité portuaire.
Un taux de réalisation à 80%
Si les chiffres des trafics ne sont pas toujours à la hauteur des attentes, le projet stratégique 2020 – 2024 s’achève avec un taux de réalisation de 80%. La direction du port cite, parmi les actions, La mise en œuvre partielle du programme Port Horizon 2025. Elle se matérialise avec la connexion des secteurs de La Repentie et de l’Anse Saint-Marc, la réalisation de la plateforme colis lourds de l’Anse Saint-Marc 3 et les approfondissements des accès maritimes par dragage et déroctage.
Continuer l’engagement dans la décarbonation
D’autres aménagements ont vu le jour comme L’aménagement de la plateforme civile et militaire de la Repentie, l’adaptation du réseau ferré portuaire aux trains longs et la réhabilitation de plusieurs hangars de stockage. Outre ces aspects physiques, le port a continué son engagement en faveur de la décarbonation et son plan de réduction des gaz à effet de serre. Du côté de l’innovation, elle s’engage sur les premières utilisations de l’intelligence artificielle pour le suivi des infrastructures portuaires.