Grèves à Anvers-Bruges : des trafics reportés au Havre
Un mouvement social de trois jours a ralenti les activités au port d’Anvers-Bruges. Dans le même temps, le port de Rotterdam subi toujours une congestion. Ces perturbations sont une aubaine pour Le Havre qui voit ses escales augmenter.
Pour la quatrième fois depuis le début de l’année, le port d’Anvers-Bruges est touché par un mouvement social de grande ampleur. Du 24 au 27 novembre, les services publics et plusieurs professions ont cessé le travail en Belgique.
Un mouvement contre des réformes sociales
Le mouvement du mois de novembre intervient pendant les discussions budgétaires. Dans la situation actuelle, le gouvernement fédéral propose des réformes sociales majeures. Ainsi, selon la presse locale, les syndicats dénoncent la refonte du système de retraite, la sécurité sociale, les allocations chômage, le marché du travail et les services publics. Ils dénoncent un plan d’austérité et de « démantèlement social ».
Le monde portuaire touché par le mouvement
Des mouvements sociaux qui mobilisent les différentes professions. Le monde portuaire n’est pas épargné. Les services de pilotage ont cessé leur activité pendant les trois jours. Pour les deux principaux ports belges, Anvers-Bruges et Gand, ce mot d’ordre suivi semble avoir été bien suivi. Ainsi, Hapag Lloyd a prévenu ses clients dans un communiqué. L’armement allemand averti de « risques de délais dans le port d’Anvers. » Le port de Gand vit la même situation. De nombreux navires restent en rade dans l’attente d’un pilote ou à quai en attendant que les opérations redémarrent. Outre les blocages des ports, les routes ont souffert de blocage et le ferroviaire accuse de nombreuses annulations et des retards.
Le port d’Anvers-Bruges dénombre 70 navires bloqués
Des dysfonctionnements qui ont eu un effet important. Ainsi, le port d’Anvers-Bruges constate environ 80 navires en attente pendant ces trois jours. Sur la seule journée du 25 novembre, soit au pic de l’action syndicale, l’autorité portuaire d’Anvers dénombre 33 navires sortants et 37 navires entrants bloqués. Ainsi, 70 navires affectés pendant cette seule journée.
Rotterdam bloqué par la congestion
De son côté, Rotterdam ne parvient pas à absorber un surplus de trafic. Depuis cet été, le port néerlandais enregistre des temps d’attente de plus en plus long. Déjà, dans son rapport sur l’état des ports, DHL Global Forwarding annonce des délais de cinq jours pour entrer dans le port. De plus, il met en lumière les difficultés d’évacuer les conteneurs par la voie fluviale. Or, les perturbations dans un des deux ports du Benelux se répercute généralement dans l’autre.
Haropa Port enregistre un mois de novembre record
Pour Haropa Port, ces difficultés conjoncturelles en Europe du Nord ont un effet positif pour le port normand. En effet, la direction du port note « une centaine d’escales supplémentaires depuis le début de l’année. De plus, nous nous félicitons également d’un record sur le mois de novembre qui enregistre la meilleure performance mensuelle depuis cinq ans. » Et Haropa Port rappelle que Le Havre ne souffre pas de congestion et dispose de la capacité d’absorber de nouveaux trafics sur ses terminaux portuaires et dans les ports intérieurs de Gennevilliers et Bonneuil sur Marne. « Les nouveaux services mis en place par les compagnies maritimes et les investissements programmés par leurs manutentionnaires (MSC-TIL, GMP et Hapag-Lloyd) témoignent de la confiance en la fiabilité du système de Haropa Port », nous confie la direction.
Les ports français, une alternative face aux crises
Du côté des opérationnels, les réactions sont nuancées. Ils constatent un report d’une partie du trafic depuis les ports d’Anvers-Bruges, Rotterdam et Hambourg vers Le Havre. « Ce transfert place Le Havre et Dunkerque comme une alternative efficace à la congestion », nous a confié un chargeur. Cependant, il souligne aussi que les choses reviendront dans l’ordre une fois ces crises terminées.

