Ports

La Rochelle : Le port engage les travaux de Chef de Baie 4

Le GPM de La Rochelle accuse un repli de 2,5% de son trafic à 8,3 Mt. Une baisse tirée par les produits pétroliers.

Après la baisse en 2023 des trafics, le GPM de La Rochelle se repli de nouveau en 2024. Le port perd 2,5% de son trafic à 8,3 Mt. Une diminution qui tient à deux courants : les produits pétroliers et ceux destinés à la filière BTP. Le déclin des produits pétroliers n’est « qu’un retour à la normale », précise Sandrine Gourlet, présidente du directoire du GPM. En effet, en 2023, le port charentais a enregistré une progression de 17,5%. En 2024, la tendance s’inverse avec un recul de 10,7% à 3,03 Mt. Un retour en arrière qui place ces flux à un niveau supérieur à ce qu’ils étaient en 2022. Pour la direction du port, cette filière reste un des moteurs du port.

Céréales : les volumes se maintiennent

À côté des produits pétroliers, les céréales apparaissent comme l’autre trafic majeur du port. En 2024, la mauvaise récolte, certains parlant même de pire année depuis 40 ans, n’a pas empêché le port charentais de maintenir ses flux. En effet, il gagne 0,8% à 3,01 Mt. Une performance puisque les autres pôles céréaliers français affichent des baisses. La qualité des dessertes ferroviaires et routières ainsi que la capacité des opérateurs des silos à proposer des prestations de séchage et de calibrage ont permis à La Rochelle de stabiliser ces flux.

La baisse de conjoncture du BTP

La troisième filière par ordre d’importance des trafics concerne les produits pour le BTP. Il s’agit de sables et de produits industriels. La conjoncture nationale et régionale du secteur couplée avec des intempéries importantes suspendent les chantiers. Dans ce contexte, le port en subi directement les effets sur ses trafics. Ainsi, avec 887 638 t, il accuse un retard de 7,2% sur l’année 2023.

Les produits forestiers profitent de la demande d’emballage

Les autres types de trafics ne compensent pas les pertes. Certes, les vracs agricoles, à savoir les engrais et les produits pour l’alimentation animale, gagnent 2,8% à 764 363 t. Ils comprennent les engrais manufacturés en progression de 1,3% à 636 405 t. Quant à l’alimentation animale, elle profite de la reprise d’activité de la filière avicole après les épisodes de grippe aviaire. Les produits forestiers enregistrent la plus forte progression avec 24,2% à 470 836 t. Un regain d’activité liée à la pâte à papier. « Cette filière bénéficie d’une demande plus importante pour les emballages et les produits d’hygiène pour remplacer les produits à base de plastique », indique Sandrine Gourlet.

La progression de 66% des diverses

Enfin, les marchandises diverses explosent. Elles augmentent de 66,6% à 207 118 t. Cette catégorie regroupe les navires de plaisance chargés sur des navires et les colis lourds pour les champs éoliens. S’agissant de ce dernier courant, le GPM de La Rochelle a connu une activité soutenue. Pendant neuf mois, les pièces destinées au champ d’éolien au large de l’île d’Yeu ont occupé une partie des quais. De plus, le port traite des pièces pour les éoliennes terrestres. Quant aux conteneurs, ils continuent leur baisse. Le port a traité 1 960 EVP en 2024, soit 61% de moins qu’en 2023.

Investissements : deux chantiers principaux pour une enveloppe de 37 M€

Pour la directrice générale du port, les trafics ne doivent pas être perçus comme une addition à la Prévert de produits. Ils doivent être aussi appréhender sur la valeur ajoutée qu’ils apportent. « L’année 2024 est contrastée en termes de tonnage. Elle demeure soutenue en valeur ajoutée pour notre écosystème. La résilience de l’autorité portuaire lui permet d’anticiper l’évolution de ses filières et par conséquent de sa trajectoire financière. » Un discours qui raisonne sur les investissements. En effet, avec 37 M€ prévus au budget pour 2024, le port charentais gère la situation « en bon père de famille ».

Deux chantiers principaux

En 2025, le port prévoit un investissement de 37 M€. Deux grandes opérations sont prévues. La première concerne le terminal de Chef de Baie. Ce terminal disposera dans quelques mois d’un nouveau quai, Chef de Baie 4. D’une longueur de 160 m, il sera exploité par AMLP, filiale du groupe Maritime Khun. Les travaux démarreront cette année pour s’achever en 2026.

La réfection du viaduc du Môle d’escale

L’autre chantier de taille du port qui démarre cette année vise à la réfection du viaduc du Môle d’escale. Les travaux doivent commencer en avril. Un chantier d’envergure puisqu’il nécessitera de mobiliser 20 M€ sur deux ans et demi. Une phase de préparation du chantier est nécessaire. « Ce viaduc est utilisé par de nombreux opérateurs et notamment pour les croisières ou encore les trafics de pâte à papier. Nous devons prévoir une gestion fine de ce programme pour atténuer les perturbations », assure Sandrine Gourlet. Alors, pour éviter d’interrompre totalement les flux, le port fermera une voie du viaduc pendant une période limitée. Le premier « round » de travaux en avril aura valeur de test. Il devra déterminer les ajustements. Des perturbations qui vont s’étaler jusqu’en 2028.